Günther, Karl Gottlob: Europäisches Völkerrecht in Friedenszeiten nach Vernunft, Verträgen und Herkommen, mit Anwendung auf die teutschen Reichsstände. Bd. 1. Altenburg, 1787.Von den souverainen Staaten überhaupt, denonce a toutes [ - 1 Zeichen fehlt]es nations comme une violation dudroit des gens, comme une injurie faite a tous les Sou- verains et a l' humanite. ---- Avant -- le Ministere Anglois auroit du examiner avec un esprit de justice et d' impartialite, les droits et les devoirs des souverains; il auroit du surtout consulter les fastes de presque tous les Empirs et principalement ceux de la Grande-Breta- gne. L' independance des Nations les unes a l' egard des autres, est la base primitive et fondamentale du droit des gens; elle est absolue, illimitee et elle n' ad- met de modifications et de restrictions, que celles qui sont fondees sur des engagemens ou que prescrit la conscience, ou enfin qu' exige l' interet de l' Etat. Dans le premier cas, une nation s' est donnee un contradi- cteur legitime; mais dans les deux autres ses determina- tions et sa conduite ne peuvent dependre que de son propre jugement, et quiconque entreprendroit de la guerre a cet egard, porteroit atteinte a son indepen- dance et lui feroit injure. -- La France est indepen- dante de la Couronne Britannique: aucun engagement n' oblige le roi de maintenir cette couronne dans l' in- tegrite de ses poßessions, et encore moins de contenir ses sujets dans l' obeißance: ainsi S. M. n' a eu aucune espece de devoir a remplir en faveur de l' Angleterre relativement a l' Amerique septentrionale; ainsi S. M. n' a ete obligee ni d' assister l' Angleterre contre ses colo- nies, ni de repoußer ces Colonies lorsqu' elles se sont presentees a Elle comme un peuple independant. A en croire l' auteur du Memoire justificatif le Roi etoit tenu a ces divers devoirs en vertu du dernier traite de Paris; mais il est visible, que pour soutenir une pareille pro- position, il a fallu meconnoitre le sens, l' esprit et le but d' un simple traite de paix et confondre un traite de cette nature avec un traite d' alliance. Celui de Paris n' imposoit au roi d' autre obligation, que celle de vi- vre
Von den ſouverainen Staaten uͤberhaupt, denonce à toutes [ – 1 Zeichen fehlt]es nations comme une violation dudroit des gens, comme une injurie faite à tous les Sou- verains et à l’ humanité. —— Avant — le Miniſtère Anglois auroit du examiner avec un eſprit de juſtice et d’ impartialité, les droits et les devoirs des ſouverains; il auroit du ſurtout conſulter les faſtes de presque tous les Empirs et principalement ceux de la Grande-Breta- gne. L’ independance des Nations les unes à l’ égard des autres, eſt la baſe primitive et fondamentale du droit des gens; elle eſt abſoluë, illimitée et elle n’ ad- met de modifications et de reſtrictions, que celles qui ſont fondées ſur des engagemens ou que preſcrit la conſcience, ou enfin qu’ exige l’ intérêt de l’ Etat. Dans le premier cas, une nation ſ’ eſt donnée un contradi- cteur legitime; mais dans les deux autres ſes determina- tions et ſa conduite ne peuvent dependre que de ſon propre jugement, et quiconque entreprendroit de la guerre à cet égard, porteroit atteinte à ſon indepen- dance et lui feroit injure. — La France eſt indepen- dante de la Couronne Britannique: aucun engagement n’ oblige le roi de maintenir cette couronne dans l’ in- tegrité de ſes poßeſſions, et encore moins de contenir ſes ſujets dans l’ obeißance: ainſi S. M. n’ a eu aucune eſpèce de devoir à remplir en faveur de l’ Angleterre relativement à l’ Amerique ſeptentrionale; ainſi S. M. n’ a été obligée ni d’ aſſiſter l’ Angleterre contre ſes colo- nies, ni de repoußer ces Colonies lorsqu’ elles ſe ſont preſentées à Elle comme un peuple independant. À en croire l’ auteur du Memoire juſtificatif le Roi étoit tenu à ces divers devoirs en vertu du dernier traité de Paris; mais il eſt viſible, que pour ſoutenir une pareille pro- poſition, il a fallu meconnoitre le ſens, l’ eſprit et le but d’ un ſimple traité de paix et confondre un traité de cette nature avec un traité d’ alliance. Celui de Paris n’ impoſoit au roi d’ autre obligation, que celle de vi- vre
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Von den ſouverainen Staaten uͤberhaupt,
denonce à toutes _es nations comme une violation du
droit des gens, comme une injurie faite à tous les Sou-
verains et à l’ humanité. —— Avant — le Miniſtère
Anglois auroit du examiner avec un eſprit de juſtice et
d’ impartialité, les droits et les devoirs des ſouverains;
il auroit du ſurtout conſulter les faſtes de presque tous
les Empirs et principalement ceux de la Grande-Breta-
gne. L’ independance des Nations les unes à l’ égard
des autres, eſt la baſe primitive et fondamentale du
droit des gens; elle eſt abſoluë, illimitée et elle n’ ad-
met de modifications et de reſtrictions, que celles qui
ſont fondées ſur des engagemens ou que preſcrit la
conſcience, ou enfin qu’ exige l’ intérêt de l’ Etat. Dans
le premier cas, une nation ſ’ eſt donnée un contradi-
cteur legitime; mais dans les deux autres ſes determina-
tions et ſa conduite ne peuvent dependre que de ſon
propre jugement, et quiconque entreprendroit de la
guerre à cet égard, porteroit atteinte à ſon indepen-
dance et lui feroit injure. — La France eſt indepen-
dante de la Couronne Britannique: aucun engagement
n’ oblige le roi de maintenir cette couronne dans l’ in-
tegrité de ſes poßeſſions, et encore moins de contenir
ſes ſujets dans l’ obeißance: ainſi S. M. n’ a eu aucune
eſpèce de devoir à remplir en faveur de l’ Angleterre
relativement à l’ Amerique ſeptentrionale; ainſi S. M. n’
a été obligée ni d’ aſſiſter l’ Angleterre contre ſes colo-
nies, ni de repoußer ces Colonies lorsqu’ elles ſe ſont
preſentées à Elle comme un peuple independant. À en
croire l’ auteur du Memoire juſtificatif le Roi étoit tenu
à ces divers devoirs en vertu du dernier traité de Paris;
mais il eſt viſible, que pour ſoutenir une pareille pro-
poſition, il a fallu meconnoitre le ſens, l’ eſprit et le
but d’ un ſimple traité de paix et confondre un traité de
cette nature avec un traité d’ alliance. Celui de Paris
n’ impoſoit au roi d’ autre obligation, que celle de vi-
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