Oui, sur tous ces sujets je suis encore en peine, Cer Esprit, seul Auteur de tout ce, que je voi, Par sa puissance souveraine, Ne peut-il pas se plaire a se jouer de moy? Dans l'Erreur du sommeil peut-etre, qu'il me plonge, Et de toute ma Vie il ne me fait, qu'un songe. Non, puisque c'est un DIEU; que tout est sous sa Loi, Qu'il est l'Etre Parfait, ma frayeur est bannie; Nul defaut ne se mele a la perfection, Sa Bonte, Sa Sagesse, & Sa Gloire infinie Ne peuvent s'accorder avec illusion.
Meditons a loisir sur son divin Ouvrage. Gardons nous seulement de nous laisser frapper Aux premiers lueurs de quelque fausse Image, Il ne nous trompe point, ni ne laisse tromper Ceux, en qui la Raison des sens regle l'Usage; Nos Craintes, nos Erreurs peuvent se dissiper.
Ces Esprits non chalans qui suivent Epicure, "Qn'on veuille, disent-ils, nommer Destin, Nature, "Hasard, Esprit, ou DIEU, ce qui meut l'Univers, "N'est-ce pas nous donner, sous tous ces Noms divers, "Une cause premiere egalement obscure?
"Ce
De DIEU.
Oui, ſur tous ces ſujets je ſuis encore en peine, Cer Eſprit, ſeul Auteur de tout ce, que je voi, Par ſa puiſſance ſouveraine, Ne peut-il pas ſe plaire à ſe jouer de moy? Dans l’Erreur du ſommeil peut-être, qu’il me plonge, Et de toute ma Vie il ne me fait, qu’un ſonge. Non, puiſque c’eſt un DIEU; que tout eſt ſous ſa Loi, Qu’il eſt l’Etre Parfait, ma frayeur eſt bannie; Nul défaut ne ſe mêle à la perfection, Sa Bonté, Sa Sageſſe, & Sa Gloire infinie Ne peuvent s’accorder avec illuſion.
Meditons à loiſir ſur ſon divin Ouvrage. Gardons nous ſeulement de nous laiſſer frapper Aux premiers lueurs de quelque fauſſe Image, Il ne nous trompe point, ni ne laiſſe tromper Ceux, en qui la Raiſon des ſens regle l’Uſage; Nos Craintes, nos Erreurs peuvent ſe disſiper.
Ces Eſprits non chalans qui ſuivent Epicure, „Qn’on veuïlle, diſent-ils, nommer Deſtin, Nature, „Haſard, Eſprit, ou DIEU, ce qui meut l’Univers, „N’eſt-ce pas nous donner, ſous tous ces Noms divers, „Une cauſe premiere également obſcure?
„Ce
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De DIEU.
Oui, ſur tous ces ſujets je ſuis encore en peine,
Cer Eſprit, ſeul Auteur de tout ce, que je voi,
Par ſa puiſſance ſouveraine,
Ne peut-il pas ſe plaire à ſe jouer de moy?
Dans l’Erreur du ſommeil peut-être, qu’il me plonge,
Et de toute ma Vie il ne me fait, qu’un ſonge.
Non, puiſque c’eſt un DIEU; que tout eſt ſous ſa Loi,
Qu’il eſt l’Etre Parfait, ma frayeur eſt bannie;
Nul défaut ne ſe mêle à la perfection,
Sa Bonté, Sa Sageſſe, & Sa Gloire infinie
Ne peuvent s’accorder avec illuſion.
Meditons à loiſir ſur ſon divin Ouvrage.
Gardons nous ſeulement de nous laiſſer frapper
Aux premiers lueurs de quelque fauſſe Image,
Il ne nous trompe point, ni ne laiſſe tromper
Ceux, en qui la Raiſon des ſens regle l’Uſage;
Nos Craintes, nos Erreurs peuvent ſe disſiper.
Ces Eſprits non chalans qui ſuivent Epicure,
„Qn’on veuïlle, diſent-ils, nommer Deſtin, Nature,
„Haſard, Eſprit, ou DIEU, ce qui meut l’Univers,
„N’eſt-ce pas nous donner, ſous tous ces Noms divers,
„Une cauſe premiere également obſcure?
„Ce
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 58. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/88>, abgerufen am 27.07.2024.
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