Dieses Händeringen, dieses Wehklagen, dieser Le¬ bensüberdruß -- es ist gar zu wunderlich!
"Dans ce moment de melee et de tour¬ mente litteraire, qui faut-il plaindre, ceux qui meurent ou ceux qui combattent? Sans doute, c'est pitie de voir un poete de vingt ans qui s'en va, une lyre qui se brise, un avenir qui s'evanouit; mais n'est-ce pas quelque chose aussi que le repos? N'est-il pas permis a ceux autour desquels s'amassent incessamment calom¬ nies, injures, haines, jalousies, sourdes menees, basses trahisons; hommes loyaux auxquels on fait une guerre deloyale; hommes devoues qui ne voudraient enfin que doter le pays d'une liberte de plus, celle de l'art, celle de l'intel¬ ligence; hommes laborieux qui poursuivent paisiblement leur oeuvre de conscience, en proie d'un cote a de viles machinatures de censure et de police, en butte de l'autre, trop souvent, a l'ingratitude des esprits memes pour lesquels ils travaillent; ne leur est-il pas permis de retourner quelquefois la tete avec envie vers ceux qui sont tombes derriere eux, et qui dor¬ ment dans le tombeau? -- --
Qu'importe toutefois? Jeunes gens ayons bon courage! Si rude qu'on nous veuille faire le present, l'avenir sera beau. Le romantisme,
Dieſes Händeringen, dieſes Wehklagen, dieſer Le¬ bensüberdruß — es iſt gar zu wunderlich!
„Dans ce moment de mêlée et de tour¬ mente littéraire, qui faut-il plaindre, ceux qui meurent ou ceux qui combattent? Sans doute, c'est pitié de voir un poète de vingt ans qui s'en va, une lyre qui se brise, un avenir qui s'évanouit; mais n'est-ce pas quelque chose aussi que le repos? N'est-il pas permis à ceux autour desquels s'amassent incessamment calom¬ nies, injures, haines, jalousies, sourdes menées, basses trahisons; hommes loyaux auxquels on fait une guerre déloyale; hommes dévoués qui ne voudraient enfin que doter le pays d'une liberté de plus, celle de l'art, celle de l'intel¬ ligence; hommes laborieux qui poursuivent paisiblement leur oeuvre de conscience, en proie d'un côté à de viles machinatures de censure et de police, en butte de l'autre, trop souvent, à l'ingratitude des esprits mêmes pour lesquels ils travaillent; ne leur est-il pas permis de retourner quelquefois la tête avec envie vers ceux qui sont tombés derrière eux, et qui dor¬ ment dans le tombeau? — —
Qu'importe toutefois? Jeunes gens ayons bon courage! Si rude qu'on nous veuille faire le présent, l'avenir sera beau. Le romantisme,
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Dieſes Händeringen, dieſes Wehklagen, dieſer Le¬
bensüberdruß — es iſt gar zu wunderlich!
„Dans ce moment de mêlée et de tour¬
mente littéraire, qui faut-il plaindre, ceux qui
meurent ou ceux qui combattent? Sans doute,
c'est pitié de voir un poète de vingt ans qui
s'en va, une lyre qui se brise, un avenir qui
s'évanouit; mais n'est-ce pas quelque chose
aussi que le repos? N'est-il pas permis à ceux
autour desquels s'amassent incessamment calom¬
nies, injures, haines, jalousies, sourdes menées,
basses trahisons; hommes loyaux auxquels on
fait une guerre déloyale; hommes dévoués qui
ne voudraient enfin que doter le pays d'une
liberté de plus, celle de l'art, celle de l'intel¬
ligence; hommes laborieux qui poursuivent
paisiblement leur oeuvre de conscience, en proie
d'un côté à de viles machinatures de censure
et de police, en butte de l'autre, trop souvent,
à l'ingratitude des esprits mêmes pour lesquels
ils travaillent; ne leur est-il pas permis de
retourner quelquefois la tête avec envie vers
ceux qui sont tombés derrière eux, et qui dor¬
ment dans le tombeau? — —
Qu'importe toutefois? Jeunes gens ayons
bon courage! Si rude qu'on nous veuille faire
le présent, l'avenir sera beau. Le romantisme,
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Börne, Ludwig: Briefe aus Paris. Bd. 1. Hamburg, 1832, S. 79. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/boerne_paris01_1832/93>, abgerufen am 17.02.2025.
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