Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.Fanny, la beaute du jour, celle meme que Mais a quoi bon, ami, te rapporter longue- Fanny, la beauté du jour, celle même que Mais à quoi bon, ami, te rapporter longue- <TEI> <text> <body> <div n="1"> <pb facs="#f0049" n="31"/> <p>Fanny, la beauté du jour, celle même que<lb/> j’avais vu briller chez M. John, et que je ren-<lb/> contrai ailleurs sans qu’elle se doutât de m’avoir<lb/> jamais vu, Fanny, dis-je, m’honora de quel-<lb/> qu’attention, car maintenant j’avais de l’esprit,<lb/> de l’agrément, de la délicatesse; on m’écoutait<lb/> dès que j’ouvrais la bouche, et je ne savais<lb/> pas moi-même comment j’avais pu apprendre<lb/> si vîte à manier la parole avec tant d’art, à<lb/> diriger la conversation avec tant de supériorité.<lb/> L’impressìon que je crus avoir faite sur cette dame,<lb/> produisit en moi tout l’effet qu’elle désirait; elle<lb/> me tourna la tête, et dès-lors je ne cessai de la<lb/> suivre, non sans peine, ni sans danger, à la faveur<lb/> de l’ombre et du crépuscule. J’étais vain de la voir<lb/> mettre son orgueil à me retenir dans ses chaînes.<lb/> Je ne réussis pas cependant à faire passer jus-<lb/> ques dans mon coeur l’ivresse de ma vanité.</p><lb/> <p>Mais à quoi bon, ami, te rapporter longue-<lb/> ment tous les détails d’une histoire aussi vul-<lb/> gaire. Toi-même souvent tu m’en as raconté<lb/> de semblables, dont tant d’honnêtes gens ont<lb/> été les héros! Cependant la pièce usée, dans<lb/> laquelle je jouais un rôle rebattu, eut cette fois<lb/> un dénouement nouveau et fort inattendu.</p><lb/> </div> </body> </text> </TEI> [31/0049]
Fanny, la beauté du jour, celle même que
j’avais vu briller chez M. John, et que je ren-
contrai ailleurs sans qu’elle se doutât de m’avoir
jamais vu, Fanny, dis-je, m’honora de quel-
qu’attention, car maintenant j’avais de l’esprit,
de l’agrément, de la délicatesse; on m’écoutait
dès que j’ouvrais la bouche, et je ne savais
pas moi-même comment j’avais pu apprendre
si vîte à manier la parole avec tant d’art, à
diriger la conversation avec tant de supériorité.
L’impressìon que je crus avoir faite sur cette dame,
produisit en moi tout l’effet qu’elle désirait; elle
me tourna la tête, et dès-lors je ne cessai de la
suivre, non sans peine, ni sans danger, à la faveur
de l’ombre et du crépuscule. J’étais vain de la voir
mettre son orgueil à me retenir dans ses chaînes.
Je ne réussis pas cependant à faire passer jus-
ques dans mon coeur l’ivresse de ma vanité.
Mais à quoi bon, ami, te rapporter longue-
ment tous les détails d’une histoire aussi vul-
gaire. Toi-même souvent tu m’en as raconté
de semblables, dont tant d’honnêtes gens ont
été les héros! Cependant la pièce usée, dans
laquelle je jouais un rôle rebattu, eut cette fois
un dénouement nouveau et fort inattendu.
Suche im WerkInformationen zum Werk
Download dieses Werks
XML (TEI P5) ·
HTML ·
Text Metadaten zum WerkTEI-Header · CMDI · Dublin Core Ansichten dieser Seite
Voyant Tools ?Language Resource Switchboard?FeedbackSie haben einen Fehler gefunden? Dann können Sie diesen über unsere Qualitätssicherungsplattform DTAQ melden. Kommentar zur DTA-AusgabeDieses Werk wurde im Rahmen des Moduls DTA-Erweiterungen (DTAE) digitalisiert. Weitere Informationen …
|
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden. Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des § 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
2007–2024 Deutsches Textarchiv, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften.
Kontakt: redaktion(at)deutschestextarchiv.de. |