Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.prevoyant tout; prenant les plus ingenieuses Je sentais cependant tres-bien que j'aurais prévoyant tout; prenant les plus ingénieuses Je sentais cependant très-bien que j’aurais <TEI> <text> <body> <div n="1"> <p><pb facs="#f0048" n="30"/> prévoyant tout; prenant les plus ingénieuses<lb/> précautions; et si quelque péril venait à me<lb/> menacer, plus prompt que l’éclair, il accourait,<lb/> et me couvrait de son ombre, car il était plus<lb/> grand et plus puissant que moi. Alors je pus<lb/> me hasarder de nouveau parmi les hommes, et<lb/> reprendre un rôle dans la société. Ma situation<lb/> me forçait, à la vérité, à affecter diverses bi-<lb/> zarreries, mais elles siéent si bien aux riches!<lb/> et tant que la vérité demeurait cachée, je jouis-<lb/> sais doucement des honneurs et des respects<lb/> que l’on doit à l’opulence. — J’attendais avec<lb/> plus de tranquillité l’époque à laquelle le mysté-<lb/> rieux inconnu m’avait annoncé sa visite.</p><lb/> <p>Je sentais cependant très-bien que j’aurais<lb/> tort de m’arrêter long-temps dans un lieu où<lb/> j’avais été vu sans mon ombre, et dans lequel<lb/> je pouvais être reconnu d’un moment à l’autre.<lb/> Je me rappelais aussi, et peut-être étais-je le<lb/> seul à y songer, l’humble manière dont je m’étais<lb/> présenté chez M. John, et ce souvenir m’était<lb/> désagréable. Je ne voulais donc qu’apprendre<lb/> et répéter ici mon rôle, afin de le jouer ailleurs<lb/> avec plus d’assurance. Cependant, je fus arrêté<lb/> quelque temps par ma vanité.</p><lb/> </div> </body> </text> </TEI> [30/0048]
prévoyant tout; prenant les plus ingénieuses
précautions; et si quelque péril venait à me
menacer, plus prompt que l’éclair, il accourait,
et me couvrait de son ombre, car il était plus
grand et plus puissant que moi. Alors je pus
me hasarder de nouveau parmi les hommes, et
reprendre un rôle dans la société. Ma situation
me forçait, à la vérité, à affecter diverses bi-
zarreries, mais elles siéent si bien aux riches!
et tant que la vérité demeurait cachée, je jouis-
sais doucement des honneurs et des respects
que l’on doit à l’opulence. — J’attendais avec
plus de tranquillité l’époque à laquelle le mysté-
rieux inconnu m’avait annoncé sa visite.
Je sentais cependant très-bien que j’aurais
tort de m’arrêter long-temps dans un lieu où
j’avais été vu sans mon ombre, et dans lequel
je pouvais être reconnu d’un moment à l’autre.
Je me rappelais aussi, et peut-être étais-je le
seul à y songer, l’humble manière dont je m’étais
présenté chez M. John, et ce souvenir m’était
désagréable. Je ne voulais donc qu’apprendre
et répéter ici mon rôle, afin de le jouer ailleurs
avec plus d’assurance. Cependant, je fus arrêté
quelque temps par ma vanité.
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