Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838."maeitre des nouvelles sur lesquelles il fonde Il revint tard et triste. Il n'avait rien appris Le recit long et circonstancie de Bendel -- "J'ai, reprit-il, rendu compte a Mon- «maître des nouvelles sur lesquelles il fonde Il revint tard et triste. Il n’avait rien appris Le récit long et circonstancié de Bendel — «J’ai, reprit-il, rendu compte à Mon- <TEI> <text> <body> <div n="1"> <p><pb facs="#f0040" n="22"/> «maître des nouvelles sur lesquelles il fonde<lb/> «son unique espérance.»</p><lb/> <p>Il revint tard et triste. Il n’avait rien appris<lb/> des gens de M. John, rien des personnes de<lb/> sa société. Il avait parlé cependant à plusieurs,<lb/> et aucune ne paraissait avoir le moindre sou-<lb/> venir de l’homme en habit gris. La lunette était<lb/> encore entre les mains de M. John, le pavillon,<lb/> tendu sur la colline, couvrait encore le riche<lb/> tapis de Turquie. Les valets vantaient l’opu-<lb/> lence de leur maître; mais tous ignoraient éga-<lb/> lement d’où lui venaient ces nouveaux objets de<lb/> luxe. Lui-même y prenait plaisir, sans paraître<lb/> se rappeler celui de qui il les tenait. Les jeu-<lb/> nes gens qui avaient monté les chevaux noirs,<lb/> les avaient encore dans leurs écuries, et ils<lb/> s’accordaient à célébrer la générosité de M. John,<lb/> qui leur en avait fait présent.</p><lb/> <p>Le récit long et circonstancié de Bendel<lb/> m’éclairait peu; cependant, quelqu’infructueuses<lb/> qu’eussent été ses démarches, je ne pus refu-<lb/> ser des louanges à son zèle, à son activité, et<lb/> à sa prudence mesurée. — Je lui fis signe, en<lb/> soupirant, de me laisser seul.</p><lb/> <p>— «J’ai, reprit-il, rendu compte à Mon-<lb/></p> </div> </body> </text> </TEI> [22/0040]
«maître des nouvelles sur lesquelles il fonde
«son unique espérance.»
Il revint tard et triste. Il n’avait rien appris
des gens de M. John, rien des personnes de
sa société. Il avait parlé cependant à plusieurs,
et aucune ne paraissait avoir le moindre sou-
venir de l’homme en habit gris. La lunette était
encore entre les mains de M. John, le pavillon,
tendu sur la colline, couvrait encore le riche
tapis de Turquie. Les valets vantaient l’opu-
lence de leur maître; mais tous ignoraient éga-
lement d’où lui venaient ces nouveaux objets de
luxe. Lui-même y prenait plaisir, sans paraître
se rappeler celui de qui il les tenait. Les jeu-
nes gens qui avaient monté les chevaux noirs,
les avaient encore dans leurs écuries, et ils
s’accordaient à célébrer la générosité de M. John,
qui leur en avait fait présent.
Le récit long et circonstancié de Bendel
m’éclairait peu; cependant, quelqu’infructueuses
qu’eussent été ses démarches, je ne pus refu-
ser des louanges à son zèle, à son activité, et
à sa prudence mesurée. — Je lui fis signe, en
soupirant, de me laisser seul.
— «J’ai, reprit-il, rendu compte à Mon-
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