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Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.

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faisait. Et cependant il avait deja la main dans
sa poche, dont je vis sortir, a la file, pieux,
cordes, clous, coutil, en un mot, tout ce qui
peut entrer dans la construction du pavillon le
plus commode. Les jeunes gens s'empresserent
d'en faire usage, et une tente ombragea bientot
de sa gracieuse coupole tout le riche tapis pre-
cedemment etendu sur le gazon. -- Personne,
cependant, ne donnait la moindre marque d'e-
tonnement!

Deja j'etais frappe d'une secrete horreur, et
je frissonnais involontairement; que devins-je,
lorsqu'au premier desir exprime dans la societe,
je vis l'homme gris tirer trois chevaux de sa
poche: -- Oui, trois beaux chevaux noirs, a
tous crins, selles et brides, de cette meme poche
dont venait deja de sortir un portefeuille, une
lunette d'approche, un tapis de vingt aunes de
long, sur dix de large, et une tente des me-
mes dimensions. -- Certes, mon ami, tu refu-
serais de le croire, si je ne t'affirmais avec
serment l'avoir vu de mes propres yeux.

Quelle que faut, d'une part, l'humilite de
l'homme en habit gris, et de l'autre, l'insou-
ciance de la societe a son egard, moi, je ne

faisait. Et cependant il avait déjà la main dans
sa poche, dont je vis sortir, à la file, pieux,
cordes, clous, coutil, en un mot, tout ce qui
peut entrer dans la construction du pavillon le
plus commode. Les jeunes gens s’empressèrent
d’en faire usage, et une tente ombragea bientôt
de sa gracieuse coupole tout le riche tapis pré-
cédemment étendu sur le gazon. — Personne,
cependant, ne donnait la moindre marque d’é-
tonnement!

Déjà j’étais frappé d’une secrète horreur, et
je frissonnais involontairement; que devins-je,
lorsqu’au premier désir exprimé dans la société,
je vis l’homme gris tirer trois chevaux de sa
poche: — Oui, trois beaux chevaux noirs, à
tous crins, sellés et bridés, de cette même poche
dont venait déjà de sortir un portefeuille, une
lunette d’approche, un tapis de vingt aunes de
long, sur dix de large, et une tente des mê-
mes dimensions. — Certes, mon ami, tu refu-
serais de le croire, si je ne t’affirmais avec
serment l’avoir vu de mes propres yeux.

Quelle que fût, d’une part, l’humilité de
l’homme en habit gris, et de l’autre, l’insou-
ciance de la société à son égard, moi, je ne

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[8/0024] faisait. Et cependant il avait déjà la main dans sa poche, dont je vis sortir, à la file, pieux, cordes, clous, coutil, en un mot, tout ce qui peut entrer dans la construction du pavillon le plus commode. Les jeunes gens s’empressèrent d’en faire usage, et une tente ombragea bientôt de sa gracieuse coupole tout le riche tapis pré- cédemment étendu sur le gazon. — Personne, cependant, ne donnait la moindre marque d’é- tonnement! Déjà j’étais frappé d’une secrète horreur, et je frissonnais involontairement; que devins-je, lorsqu’au premier désir exprimé dans la société, je vis l’homme gris tirer trois chevaux de sa poche: — Oui, trois beaux chevaux noirs, à tous crins, sellés et bridés, de cette même poche dont venait déjà de sortir un portefeuille, une lunette d’approche, un tapis de vingt aunes de long, sur dix de large, et une tente des mê- mes dimensions. — Certes, mon ami, tu refu- serais de le croire, si je ne t’affirmais avec serment l’avoir vu de mes propres yeux. Quelle que fût, d’une part, l’humilité de l’homme en habit gris, et de l’autre, l’insou- ciance de la société à son égard, moi, je ne

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Zitationshilfe: Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838, S. 8. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/19_ZZ_2786/24>, abgerufen am 27.11.2024.