pile, dont l'autre extremite communique au sol, tout en maintenant isolee l'autre extremite du fil, il faut que le fil prenne une charge de meme signe et de meme tension que le pole de la pile qu'on lui fait toucher. C'est la ce qui se passe dans le premier des courants instantanes, dont je viens de denoter la presence. Dans l'experience de Volta, en rompant la communication entre la pile et la batterie, et en etablissant un arc conducteur entre les deux armatures, on obtient la decharge comme a l'ordinaire. C'est a cette decharge que correspondent, comme il est aise de voir, les deux courants instantanes que l'on observe en sens inverse l'un de l'autre aux deux extremites du fil, en faisant communiquer ces extremites au sol, a l'exclusion de la pile. On comprend d'ailleurs que le premier courant instantane, celui dans lequel s'opere la charge du fil, doit se produire egalement, quoiqu'a une moindre intensite, lors meme que l'autre extremite du fil com- munique au sol. Le courant instantane alors precede le courant continu, ou, si l'on aime mieux, s'ajoute a lui dans les premiers moments. Du reste, ce courant instantane a une intensite beaucoup plus grande que le courant continu, sans doute parce que, dans l'acte de la charge du fil, l'electricite, pour se rendre aux differents points du fil, parcourt des chemins d'autant plus courts que ces points sont plus rapproches de la pile.
Quoi qu'il en soit, ces phenomenes, que je signale a l'atten- tion des physiciens, impliquent, dans la construction d'appareils destines a desservir les lignes telegraphiques souterraines, cer- taines dispositions dont il sera question plus tard.
Une autre singularite qu'offrent les fils souterrains c'est que, quand il y a un circuit derivateur par suite de l'isolement de- fectueux du fil, le courant derive qui existe dans ce circuit paraeit constamment d'une intensite plus grande quand le fil prend a la pile l'electricite positive qu'en etablissant la communication en sens contraire. Malheureusement, l'etude de ce phenomene laisse encore beaucoup a desirer, par la raison qu'il ne se produit d'une maniere tranchee que sur les lignes d'un isolement tres-defectueux.
Je m'exprimerai avec plus de reserve sur un troisieme phe- nomene que je crois avoir constate sur les lignes souterraines, c'est la production de courants d'intensite et de direction variable par l'effet des variations des elements du magnetisme terrestre,
pile, dont l’autre extrémité communique au sol, tout en maintenant isolée l’autre extrémité du fil, il faut que le fil prenne une charge de même signe et de même tension que le pôle de la pile qu’on lui fait toucher. C’est là ce qui se passe dans le premier des courants instantanés, dont je viens de dénoter la présence. Dans l’expérience de Volta, en rompant la communication entre la pile et la batterie, et en établissant un arc conducteur entre les deux armatures, on obtient la décharge comme à l’ordinaire. C’est à cette décharge que correspondent, comme il est aisé de voir, les deux courants instantanés que l’on observe en sens inverse l’un de l’autre aux deux extrémités du fil, en faisant communiquer ces extrémités au sol, à l’exclusion de la pile. On comprend d’ailleurs que le premier courant instantané, celui dans lequel s’opère la charge du fil, doit se produire également, quoiqu’à une moindre intensité, lors même que l’autre extrémité du fil com- munique au sol. Le courant instantané alors précède le courant continu, ou, si l’on aime mieux, s’ajoute à lui dans les premiers moments. Du reste, ce courant instantané a une intensité beaucoup plus grande que le courant continu, sans doute parce que, dans l’acte de la charge du fil, l’électricité, pour se rendre aux différents points du fil, parcourt des chemins d’autant plus courts que ces points sont plus rapprochés de la pile.
Quoi qu’il en soit, ces phénomènes, que je signale à l’atten- tion des physiciens, impliquent, dans la construction d’appareils destinés à desservir les lignes télégraphiques souterraines, cer- taines dispositions dont il sera question plus tard.
Une autre singularité qu’offrent les fils souterrains c’est que, quand il y a un circuit dérivateur par suite de l’isolement dé- fectueux du fil, le courant dérivé qui existe dans ce circuit paraît constamment d’une intensité plus grande quand le fil prend à la pile l’électricité positive qu’en établissant la communication en sens contraire. Malheureusement, l’étude de ce phénomène laisse encore beaucoup à désirer, par la raison qu’il ne se produit d’une manière tranchée que sur les lignes d’un isolement très-défectueux.
Je m’exprimerai avec plus de réserve sur un troisième phé- nomène que je crois avoir constaté sur les lignes souterraines, c’est la production de courants d’intensité et de direction variable par l’effet des variations des éléments du magnétisme terrestre,
<TEI><text><body><divn="1"><divn="2"><p><pbfacs="#f0082"n="64"/>
pile, dont l’autre extrémité communique au sol, tout en maintenant<lb/>
isolée l’autre extrémité du fil, il faut que le fil prenne une charge<lb/>
de même signe et de même tension que le pôle de la pile qu’on<lb/>
lui fait toucher. C’est là ce qui se passe dans le premier des<lb/>
courants instantanés, dont je viens de dénoter la présence. Dans<lb/>
l’expérience de Volta, en rompant la communication entre la pile<lb/>
et la batterie, et en établissant un arc conducteur entre les deux<lb/>
armatures, on obtient la décharge comme à l’ordinaire. C’est à<lb/>
cette décharge que correspondent, comme il est aisé de voir,<lb/>
les deux courants instantanés que l’on observe en sens inverse<lb/>
l’un de l’autre aux deux extrémités du fil, en faisant communiquer<lb/>
ces extrémités au sol, à l’exclusion de la pile. On comprend<lb/>
d’ailleurs que le premier courant instantané, celui dans lequel<lb/>
s’opère la charge du fil, doit se produire également, quoiqu’à une<lb/>
moindre intensité, lors même que l’autre extrémité du fil com-<lb/>
munique au sol. Le courant instantané alors précède le courant<lb/>
continu, ou, si l’on aime mieux, s’ajoute à lui dans les premiers<lb/>
moments. Du reste, ce courant instantané a une intensité beaucoup<lb/>
plus grande que le courant continu, sans doute parce que, dans<lb/>
l’acte de la charge du fil, l’électricité, pour se rendre aux différents<lb/>
points du fil, parcourt des chemins d’autant plus courts que ces<lb/>
points sont plus rapprochés de la pile.</p><lb/><p>Quoi qu’il en soit, ces phénomènes, que je signale à l’atten-<lb/>
tion des physiciens, impliquent, dans la construction d’appareils<lb/>
destinés à desservir les lignes télégraphiques souterraines, cer-<lb/>
taines dispositions dont il sera question plus tard.</p><lb/><p>Une autre singularité qu’offrent les fils souterrains c’est que,<lb/>
quand il y a un circuit dérivateur par suite de l’isolement dé-<lb/>
fectueux du fil, le courant dérivé qui existe dans ce circuit paraît<lb/>
constamment d’une intensité plus grande quand le fil prend à la<lb/>
pile l’électricité positive qu’en établissant la communication en<lb/>
sens contraire. Malheureusement, l’étude de ce phénomène laisse<lb/>
encore beaucoup à désirer, par la raison qu’il ne se produit d’une<lb/>
manière tranchée que sur les lignes d’un isolement très-défectueux.</p><lb/><p>Je m’exprimerai avec plus de réserve sur un troisième phé-<lb/>
nomène que je crois avoir constaté sur les lignes souterraines,<lb/>
c’est la production de courants d’intensité et de direction variable<lb/>
par l’effet des variations des éléments du magnétisme terrestre,<lb/></p></div></div></body></text></TEI>
[64/0082]
pile, dont l’autre extrémité communique au sol, tout en maintenant
isolée l’autre extrémité du fil, il faut que le fil prenne une charge
de même signe et de même tension que le pôle de la pile qu’on
lui fait toucher. C’est là ce qui se passe dans le premier des
courants instantanés, dont je viens de dénoter la présence. Dans
l’expérience de Volta, en rompant la communication entre la pile
et la batterie, et en établissant un arc conducteur entre les deux
armatures, on obtient la décharge comme à l’ordinaire. C’est à
cette décharge que correspondent, comme il est aisé de voir,
les deux courants instantanés que l’on observe en sens inverse
l’un de l’autre aux deux extrémités du fil, en faisant communiquer
ces extrémités au sol, à l’exclusion de la pile. On comprend
d’ailleurs que le premier courant instantané, celui dans lequel
s’opère la charge du fil, doit se produire également, quoiqu’à une
moindre intensité, lors même que l’autre extrémité du fil com-
munique au sol. Le courant instantané alors précède le courant
continu, ou, si l’on aime mieux, s’ajoute à lui dans les premiers
moments. Du reste, ce courant instantané a une intensité beaucoup
plus grande que le courant continu, sans doute parce que, dans
l’acte de la charge du fil, l’électricité, pour se rendre aux différents
points du fil, parcourt des chemins d’autant plus courts que ces
points sont plus rapprochés de la pile.
Quoi qu’il en soit, ces phénomènes, que je signale à l’atten-
tion des physiciens, impliquent, dans la construction d’appareils
destinés à desservir les lignes télégraphiques souterraines, cer-
taines dispositions dont il sera question plus tard.
Une autre singularité qu’offrent les fils souterrains c’est que,
quand il y a un circuit dérivateur par suite de l’isolement dé-
fectueux du fil, le courant dérivé qui existe dans ce circuit paraît
constamment d’une intensité plus grande quand le fil prend à la
pile l’électricité positive qu’en établissant la communication en
sens contraire. Malheureusement, l’étude de ce phénomène laisse
encore beaucoup à désirer, par la raison qu’il ne se produit d’une
manière tranchée que sur les lignes d’un isolement très-défectueux.
Je m’exprimerai avec plus de réserve sur un troisième phé-
nomène que je crois avoir constaté sur les lignes souterraines,
c’est la production de courants d’intensité et de direction variable
par l’effet des variations des éléments du magnétisme terrestre,
Informationen zur CAB-Ansicht
Diese Ansicht bietet Ihnen die Darstellung des Textes in normalisierter Orthographie.
Diese Textvariante wird vollautomatisch erstellt und kann aufgrund dessen auch Fehler enthalten.
Alle veränderten Wortformen sind grau hinterlegt. Als fremdsprachliches Material erkannte
Textteile sind ausgegraut dargestellt.
Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881, S. 64. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/siemens_abhandlungen_1881/82>, abgerufen am 25.11.2024.
Alle Inhalte dieser Seite unterstehen, soweit nicht anders gekennzeichnet, einer
Creative-Commons-Lizenz.
Die Rechte an den angezeigten Bilddigitalisaten, soweit nicht anders gekennzeichnet, liegen bei den besitzenden Bibliotheken.
Weitere Informationen finden Sie in den DTA-Nutzungsbedingungen.
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf
diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken
dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder
nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der
Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden.
Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des
§ 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen
Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung
der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu
vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
Zitierempfehlung: Deutsches Textarchiv. Grundlage für ein Referenzkorpus der neuhochdeutschen Sprache. Herausgegeben von der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, Berlin 2024. URL: https://www.deutschestextarchiv.de/.