Voila ce que je veux, etant persuade, que le clerge par la regularite de sa vie, par ses instructions, catechisme et la solidite de ses sermons, trouvera l'occasion de ramener plus de gens au sein de l'eglise, que si, au lieu de la dou- ceur, on employeroit la force et la persecution.
Je pourrois finir ici, Monsieur, si je ne trouvois point necessaire, d'ajouter encore quelque reflexions pour l'utilite publique. La confiance que j'ai en vous, jointe a l'empres- sement de communiquer par votre canal mes pensees a nos confreres m'enhardissent de vous supplier, Monsieur, d'avoir encore un peu de patience et de m'ecouter.
Les grandes et frequentes emulations ou jalousies dans les Palatinats ne nous permettent pas de parvenir facilement a l'election des jugements provinciaux, dits jugements ter- restres, ce qui fait un tort considerable a tant de gens en leurs proces.
Vous savez, Monsieur, que les jugements terrestres ad- ministres de la maniere qu'il faut, diminuent de beaucoup les proces dans les tribunaux; car les juges provinciaux ou terrestres relevant d'une cour superieure, qui est celle de leur Tribunal, sont obliges de prononcer leur sentences, selon la justice, avec beaucoup de circonspection. Entre autres ju- gemens terrestres d'a present vaquent ceux de Siradie et de Lublin, demandent une plus particuliere attention.
Comme les greffiers terrestres des dits Palatinats n'existent point jüsqu'a present, la fonction d'ecrire des sentences dans les Tribunaux sera conferee a un des Deputes.
Combien de tours et d'intrigues n'employe-t-on pas pour briguer cette charge, qu'on achete le plüs souvent bien cher en payant des sommes considerables. Or le Depute, qui a reüssi dans son dessein et a obtenu la dite fonction, poür rattraper les fraix, qu'il a depenses et meme pour gagner aü marche, met les Decrets a un prix, qu'il veut.
Il ecorche sans misericorde, sans craindre ses compag- nons, puisque c'est d'eux qu'il a achete cette abominable per- mission.
Voila ce que je veux, etant persuadé, que le clergé par la regularité de sa vie, par ses instructions, catechisme et la solidité de ses sermons, trouvera l’occasion de ramener plus de gens au sein de l’eglise, que si, au lieu de la dou- ceur, on employeroit la force et la persecution.
Je pourrois finir ici, Monsieur, si je ne trouvois point necessaire, d’ajouter encore quelque reflexions pour l’utilité publique. La confiance que j’ai en vous, jointe à l’empres- sement de communiquer par votre canal mes pensées à nos confreres m’enhardissent de vous supplier, Monsieur, d’avoir encore un peu de patience et de m’ecouter.
Les grandes et frequentes emulations ou jalousies dans les Palatinats ne nous permettent pas de parvenir facilement à l’election des jugéments provinciaux, dits jugements ter- restres, ce qui fait un tort considerable à tant de gens en leurs procès.
Vous savez, Monsieur, que les jugements terrestres ad- ministrés de la maniere qu’il faut, diminuent de beaucoup les proces dans les tribunaux; car les juges provinciaux ou terrestres relevant d’une cour superieure, qui est celle de leur Tribunal, sont obligés de prononcer leur sentences, selon la justice, avec beaucoup de circonspection. Entre autres ju- gemens terrestres d’à present vaquent ceux de Siradie et de Lublin, demandent une plus particuliere attention.
Comme les greffiers terrestres des dits Palatinats n’existent point jüsqu’à present, la fonction d’ecrire des sentences dans les Tribunaux sera conferée à un des Deputés.
Combien de tours et d’intrigues n’employe-t-on pas pour briguer cette charge, qu’on achete le plüs souvent bien cher en payant des sommes considerables. Or le Deputé, qui a reüssi dans son dessein et a obtenu la dite fonction, poür rattraper les fraix, qu’il a depensés et meme pour gagner aü marché, met les Decrets à un prix, qu’il veut.
Il ecorche sans misericorde, sans craindre ses compag- nons, puisque c’est d’eux qu’il a acheté cette abominable per- mission.
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Voila ce que je veux, etant persuadé, que le clergé par
la regularité de sa vie, par ses instructions, catechisme et
la solidité de ses sermons, trouvera l’occasion de ramener
plus de gens au sein de l’eglise, que si, au lieu de la dou-
ceur, on employeroit la force et la persecution.
Je pourrois finir ici, Monsieur, si je ne trouvois point
necessaire, d’ajouter encore quelque reflexions pour l’utilité
publique. La confiance que j’ai en vous, jointe à l’empres-
sement de communiquer par votre canal mes pensées à nos
confreres m’enhardissent de vous supplier, Monsieur, d’avoir
encore un peu de patience et de m’ecouter.
Les grandes et frequentes emulations ou jalousies dans
les Palatinats ne nous permettent pas de parvenir facilement
à l’election des jugéments provinciaux, dits jugements ter-
restres, ce qui fait un tort considerable à tant de gens en leurs
procès.
Vous savez, Monsieur, que les jugements terrestres ad-
ministrés de la maniere qu’il faut, diminuent de beaucoup
les proces dans les tribunaux; car les juges provinciaux ou
terrestres relevant d’une cour superieure, qui est celle de
leur Tribunal, sont obligés de prononcer leur sentences, selon
la justice, avec beaucoup de circonspection. Entre autres ju-
gemens terrestres d’à present vaquent ceux de Siradie et de
Lublin, demandent une plus particuliere attention.
Comme les greffiers terrestres des dits Palatinats n’existent
point jüsqu’à present, la fonction d’ecrire des sentences dans
les Tribunaux sera conferée à un des Deputés.
Combien de tours et d’intrigues n’employe-t-on pas pour
briguer cette charge, qu’on achete le plüs souvent bien cher
en payant des sommes considerables. Or le Deputé, qui a
reüssi dans son dessein et a obtenu la dite fonction, poür
rattraper les fraix, qu’il a depensés et meme pour gagner
aü marché, met les Decrets à un prix, qu’il veut.
Il ecorche sans misericorde, sans craindre ses compag-
nons, puisque c’est d’eux qu’il a acheté cette abominable per-
mission.
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Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876, S. 224. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/roepell_polen_1876/238>, abgerufen am 17.07.2024.
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