que les enrollements se fassent dans ses biens et que chaque jour on redemande des sujets des terres.
Mais avec tout cela, je voudrois bien savoir comment com- biner des choses si opposees, savoir que la Republique doit mettre sur pied une armee, et les levees ne doivent pas etre permises.
C'est une pure contradiction. Cependant j'espere que l'amour de la patrie applanira facilement cette difficulte. Le meilleur seroit, d'assigner les Palatinats et les Districts aux Regimens et aux Drapeaux et de donner au Regiment le nom du Palatinat, ou il sera leve. Voila un moyen raisonnable et qui ne manquera point d'utilite, car ordinairement les gens du meme pais et de la meme province, se comportent mieux et s'assistent reciproquement avec plus de sincerite. Pour suppleer a la disette d'hommes dans le Royaume, je m'en vais proposer un remede assez efficace, mais je vous prie Mon- sieur, de m'entendre avec patience et sans prevention. Je m'addresse d'abord avec une entiere confiance a la sainte eglise. Comme j'adore avec un coeur veritablement catho- lique la saintete de son institution, et que je sais qu'elle est etablie par le saint esprit, je suis persuade, qu'elle est tres- portee de reformer tous les abus nuisibles a la Republique.
Les fondations des couvents sont dans leur but tout a fait pieuses. Mais puisque les meilleurs etablissements, qu'on trouve dans ce monde sont sujets a la corruption et au chan- gement, je suis persuade que l'Eglise meme ne sauroit ap- prouver les abus, que le tems a introduits en fait des mo- nasteres.
Quelles resolutions ne suit-on pas tous les jours dans le choix de la vie du couvent? resolutions, ou l'etourderie, la legerete et la precipitation ont toutes part.
Que les suites, qui en resultent, sont pernicieuses, terribles et meme prejudiciables a la purete de la foy catholique! Que le danger, qui en provient, est grand pour les ames, que le sauveur du genre humain a si cherement achetees par sa pas- sion! Le souvenir meme en est affligeant. Que le nombre
que les enrollements se fassent dans ses biens et que chaque jour on redemande des sujets des terres.
Mais avec tout cela, je voudrois bien savoir comment com- biner des choses si opposées, savoir que la Republique doit mettre sur pied une armée, et les levées ne doivent pas etre permises.
C’est une pure contradiction. Cependant j’espere que l’amour de la patrie applanira facilement cette difficulté. Le meilleur seroit, d’assigner les Palatinats et les Districts aux Regimens et aux Drapeaux et de donner au Regiment le nom du Palatinat, où il sera levé. Voila un moyen raisonnable et qui ne manquera point d’utilité, car ordinairement les gens du meme païs et de la meme province, se comportent mieux et s’assistent reciproquement avec plus de sincerité. Pour suppleer à la disette d’hommes dans le Royaume, je m’en vais proposer un remede assez efficace, mais je vous prie Mon- sieur, de m’entendre avec patience et sans prevention. Je m’addresse d’abord avec une entiere confiance à la sainte eglise. Comme j’adore avec un coeur veritablement catho- lique la sainteté de son institution, et que je sais qu’elle est etablie par le saint esprit, je suis persuadé, qu’elle est tres- portée de reformer tous les abus nuisibles à la Republique.
Les fondations des couvents sont dans leur but tout a fait pieuses. Mais puisque les meilleurs etablissements, qu’on trouve dans ce monde sont sujets à la corruption et au chan- gement, je suis persuadé que l’Eglise meme ne sauroit ap- prouver les abus, que le tems a introduits en fait des mo- nasteres.
Quelles resolutions ne suit-on pas tous les jours dans le choix de la vie du couvent? resolutions, où l’etourderie, la legereté et la precipitation ont toutes part.
Que les suites, qui en resultent, sont pernicieuses, terribles et meme prejudiciables a la pureté de la foy catholique! Que le danger, qui en provient, est grand pour les ames, que le sauveur du genre humain a si cherement achetées par sa pas- sion! Le souvenir meme en est affligeant. Que le nombre
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que les enrollements se fassent dans ses biens et que chaque
jour on redemande des sujets des terres.
Mais avec tout cela, je voudrois bien savoir comment com-
biner des choses si opposées, savoir que la Republique doit
mettre sur pied une armée, et les levées ne doivent pas etre
permises.
C’est une pure contradiction. Cependant j’espere que
l’amour de la patrie applanira facilement cette difficulté. Le
meilleur seroit, d’assigner les Palatinats et les Districts aux
Regimens et aux Drapeaux et de donner au Regiment le nom
du Palatinat, où il sera levé. Voila un moyen raisonnable
et qui ne manquera point d’utilité, car ordinairement les gens
du meme païs et de la meme province, se comportent mieux
et s’assistent reciproquement avec plus de sincerité. Pour
suppleer à la disette d’hommes dans le Royaume, je m’en
vais proposer un remede assez efficace, mais je vous prie Mon-
sieur, de m’entendre avec patience et sans prevention. Je
m’addresse d’abord avec une entiere confiance à la sainte
eglise. Comme j’adore avec un coeur veritablement catho-
lique la sainteté de son institution, et que je sais qu’elle est
etablie par le saint esprit, je suis persuadé, qu’elle est tres-
portée de reformer tous les abus nuisibles à la Republique.
Les fondations des couvents sont dans leur but tout a
fait pieuses. Mais puisque les meilleurs etablissements, qu’on
trouve dans ce monde sont sujets à la corruption et au chan-
gement, je suis persuadé que l’Eglise meme ne sauroit ap-
prouver les abus, que le tems a introduits en fait des mo-
nasteres.
Quelles resolutions ne suit-on pas tous les jours dans le
choix de la vie du couvent? resolutions, où l’etourderie, la
legereté et la precipitation ont toutes part.
Que les suites, qui en resultent, sont pernicieuses, terribles
et meme prejudiciables a la pureté de la foy catholique! Que
le danger, qui en provient, est grand pour les ames, que le
sauveur du genre humain a si cherement achetées par sa pas-
sion! Le souvenir meme en est affligeant. Que le nombre
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Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876, S. 220. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/roepell_polen_1876/234>, abgerufen am 17.07.2024.
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