Moser, Friedrich Carl von: Politische Wahrheiten. Bd. 2. Zürich, 1796.Wie treu und pünctlich der junge König die- *) Lettre de la Pr. des Ursins a la Marechale des Noailles
du 16. Dec. 1701. Ma faveur augmente tous les jours aupres de la Reine, et je ne sais presque plus, qui de leurs Majestes me fait l'honneur de m'aimer d'avantage. Cela me flatteroit beaucoup, si je pouvois m'oter de la tete, que les Rois sont faits pour etres aimes, mais que dans le fond ils n'aiment jamais rien. Ces grands Prin- ces seroient malheureux, si Dieu les avoit fait autrement. Nous sommes au desespoir, quand nous perdons un ami; quelle vie meneroient-ils, si, perdant tous les jours une infinite de sujets pleins de zele pour leur service, ils etoient aussi sensibles que nous? Il faut donc se contenter qu'ils n'oublient pas le nom des gens, qui leur deviennent inutiles, et croire qu'on leur est fort oblige, quand on obtient d'eux des graces a force de les demander. Wie treu und pünctlich der junge König die- *) Lettre de la Pr. des Ursins à la Marechale des Noailles
du 16. Dec. 1701. Ma faveur augmente tous les jours auprès de la Reine, et je ne sais presque plus, qui de leurs Majestés me fait l’honneur de m’aimer d’avantage. Cela me flatteroit beaucoup, si je pouvois m’ôter de la tête, que les Rois sont faits pour êtres aimés, mais que dans le fond ils n’aiment jamais rien. Ces grands Prin- ces seroient malheureux, si Dieu les avoit fait autrement. Nous sommes au désespoir, quand nous perdons un ami; quelle vie méneroient-ils, si, perdant tous les jours une infinité de sujets pleins de zéle pour leur service, ils étoient aussi sensibles que nous? Il faut donc se contenter qu’ils n’oublient pas le nom des gens, qui leur deviennent inutiles, et croire qu’on leur est fort obligé, quand on obtient d’eux des graces a force de les demander. <TEI> <text> <body> <div n="1"> <div n="2"> <pb facs="#f0266" n="260"/> <p>Wie treu und pünctlich der junge König die-<lb/> sen groſsväterlichen Rath befolgt habe, hat<lb/> sich, unter mehrern andern nachfolgenden Bey-<lb/> spielen, an der fast allmächtigen Favoritin, der<lb/> Prinzessin von Ursins, gewiesen. Diese welt-<lb/> kluge Frau bekannte in dem gröſsten Glanz ihres<lb/> Glücks in einem vertraulichen Schreiben an eine<lb/> Freundin <note place="foot" n="*)"><hi rendition="#i">Lettre de la Pr. des Ursins à la Marechale des Noailles<lb/> du</hi> 16. <hi rendition="#i">Dec.</hi> 1701. <hi rendition="#i">Ma faveur augmente tous les jours<lb/> auprès de la Reine, et je ne sais presque plus, qui de leurs<lb/> Majestés me fait l’honneur de m’aimer d’avantage. Cela<lb/> me flatteroit beaucoup, si je pouvois m’ôter de la tête, que<lb/> les Rois sont faits pour êtres aimés, <hi rendition="#g">mais que dans le<lb/> fond ils n’aiment jamais rien</hi>. Ces grands Prin-<lb/> ces seroient malheureux, si Dieu les avoit fait autrement.<lb/> Nous sommes au désespoir, quand nous perdons un ami;<lb/> quelle vie méneroient-ils, si, perdant tous les jours une<lb/> infinité de sujets pleins de zéle pour leur service, ils<lb/> étoient aussi sensibles que nous? Il faut donc se contenter<lb/> qu’ils n’oublient pas le nom des gens, qui leur deviennent<lb/> inutiles, et croire qu’on leur est fort obligé, quand on<lb/> obtient d’eux des graces a force de les demander.</hi></note>: Wie sehr sie überzeugt sey, daſs<lb/> die Könige im Grund niemand, als sich selbst,<lb/> lieben; und wenige Jahre darauf machte sie die<lb/> schmerzliche Erfahrung an ihrer eigenen Person<lb/> davon, da sie als ein Opfer der ehrgeizigen<lb/> Elisabeth Farnese, gleich einer Missethäterin,<lb/> bey Nacht und Nebel aus dem Reich gejagtwurde.</p> </div><lb/> </div> </body> </text> </TEI> [260/0266]
Wie treu und pünctlich der junge König die-
sen groſsväterlichen Rath befolgt habe, hat
sich, unter mehrern andern nachfolgenden Bey-
spielen, an der fast allmächtigen Favoritin, der
Prinzessin von Ursins, gewiesen. Diese welt-
kluge Frau bekannte in dem gröſsten Glanz ihres
Glücks in einem vertraulichen Schreiben an eine
Freundin *): Wie sehr sie überzeugt sey, daſs
die Könige im Grund niemand, als sich selbst,
lieben; und wenige Jahre darauf machte sie die
schmerzliche Erfahrung an ihrer eigenen Person
davon, da sie als ein Opfer der ehrgeizigen
Elisabeth Farnese, gleich einer Missethäterin,
bey Nacht und Nebel aus dem Reich gejagtwurde.
*) Lettre de la Pr. des Ursins à la Marechale des Noailles
du 16. Dec. 1701. Ma faveur augmente tous les jours
auprès de la Reine, et je ne sais presque plus, qui de leurs
Majestés me fait l’honneur de m’aimer d’avantage. Cela
me flatteroit beaucoup, si je pouvois m’ôter de la tête, que
les Rois sont faits pour êtres aimés, mais que dans le
fond ils n’aiment jamais rien. Ces grands Prin-
ces seroient malheureux, si Dieu les avoit fait autrement.
Nous sommes au désespoir, quand nous perdons un ami;
quelle vie méneroient-ils, si, perdant tous les jours une
infinité de sujets pleins de zéle pour leur service, ils
étoient aussi sensibles que nous? Il faut donc se contenter
qu’ils n’oublient pas le nom des gens, qui leur deviennent
inutiles, et croire qu’on leur est fort obligé, quand on
obtient d’eux des graces a force de les demander.
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