Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.III. De quoi serviraient des ailes a qui gemirait J'avais un ami cependant, qui, sous mes 2*
III. De quoi serviraient des ailes à qui gémirait J’avais un ami cependant, qui, sous mes 2*
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III.
De quoi serviraient des ailes à qui gémirait
dans les fers, elles ne feraient qu’accroître son
désespoir. J’étais, comme le dragon qui couve
son trésor, dépourvu de toute consolation hu-
maine, et misérable au sein de mes richesses;
je les maudissais comme une barrière qui me
séparait du reste des mortels. Seul, renfermant
au-dedans de moi-même mon funeste secret, ré-
duit à craindre le moindre de mes valets, et à
envier son sort, car il pouvait se montrer au
soleil et réfléchir devant lui son ombre, j’aigris-
sais ma douleur en y rêvant sans cesse. Je ne
sortais ni jour ni nuit de mon appartement; le
désespoir peu à peu s’emparait de mon coeur,
il le brisait, il allait l’anéantir.
J’avais un ami cependant, qui, sous mes
yeux, se consumait aussi de chagrin: c’était mon
fidèle Bendel, qui ne cessait de s’accuser d’avoir
trompé ma confiance en ne reconnaissant pas
l’homme dont je l’avais chargé de s’informer, et
2*
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