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Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.

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rant les hauteurs, en iuterrogeant les sources,
en etudiant l'atmosphere. Tantot j'observais des
animaux, tantot je recueillais des plantes ou des
echantillons de roches. Je courais des tropiques
aux poles, d'un continent a l'autre, repetant
ou variant mes experiences, rapprochant les
productions des regions les plus eloignees, et
jamais ne me lassant de comparer. Les oeufs
des autruches de l'Afrique, et ceux des oiseaux
de mer des cotes du nord formaient avec les
fruits des tropiques, ma nourriture accoutumee.
-- La nicotiane adoucissait mon sort, et l'a-
mour de mon fidele barbet remplacait pour moi
les doux liens auxquels je ne pouvais plus pre-
tendre. Quand charge de nouveaux tresors je
revenais vers ma demeure, ses bonds joyeux et
ses caresses me faisaient encore doucement sen-
tir, que je n'etais pas seul dans le monde.

Il fallait l'aventure que je vais raconter pour
me rejeter parmi les hommes.



rant les hauteurs, en iuterrogeant les sources,
en étudiant l’atmosphère. Tantôt j’observais des
animaux, tantôt je recueillais des plantes ou des
échantillons de roches. Je courais des tropiques
aux pôles, d’un continent à l’autre, répétant
ou variant mes expériences, rapprochant les
productions des régions les plus éloignées, et
jamais ne me lassant de comparer. Les oeufs
des autruches de l’Afrique, et ceux des oiseaux
de mer des côtés du nord formaient avec les
fruits des tropiques, ma nourriture accoutumée.
— La nicotiane adoucissait mon sort, et l’a-
mour de mon fidèle barbet remplaçait pour moi
les doux liens auxquels je ne pouvais plus pré-
tendre. Quand chargé de nouveaux trésors je
revenais vers ma demeure, ses bonds joyeux et
ses caresses me faisaient encore doucement sen-
tir, que je n’étais pas seul dans le monde.

Il fallait l’aventure que je vais raconter pour
me rejeter parmi les hommes.



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[111/0141] rant les hauteurs, en iuterrogeant les sources, en étudiant l’atmosphère. Tantôt j’observais des animaux, tantôt je recueillais des plantes ou des échantillons de roches. Je courais des tropiques aux pôles, d’un continent à l’autre, répétant ou variant mes expériences, rapprochant les productions des régions les plus éloignées, et jamais ne me lassant de comparer. Les oeufs des autruches de l’Afrique, et ceux des oiseaux de mer des côtés du nord formaient avec les fruits des tropiques, ma nourriture accoutumée. — La nicotiane adoucissait mon sort, et l’a- mour de mon fidèle barbet remplaçait pour moi les doux liens auxquels je ne pouvais plus pré- tendre. Quand chargé de nouveaux trésors je revenais vers ma demeure, ses bonds joyeux et ses caresses me faisaient encore doucement sen- tir, que je n’étais pas seul dans le monde. Il fallait l’aventure que je vais raconter pour me rejeter parmi les hommes.

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Zitationshilfe: Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838, S. 111. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/19_ZZ_2786/141>, abgerufen am 26.11.2024.