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Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881.

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tances. Mais l'augmentation du courant de la pile correspondante
dans chaque telegraphe pourra surpasser la diminution du courant
de l'autre pile, et de cette maniere, par le fait meme de l'eta-
blissement des courants derivateurs, l'intensite, dans chacun des
telegraphes, purra devenir assez grande pour qu'il entre en action.
Cependant, pour que les aiguilles restent d'accord, il faudra qu'une
condition soit remplie. Cette condition, c'est que le courant de
la pile de chaque station dans le telegraphe de la meme station,
quand il circule dans le circuit derivateur, ne soit pas assez in-
tense a lui seul pour faire marcher le telegraphe; car, si cela etait le
cas, l'un des telegraphes pourrait marcher sans l'autre, puisque
la rupture du circuit a l'une des stations n'entraeinerait plus la
rupture du circuit a l'autre station. Au reste, cette condition
pourra toujours etre facilement remplie, en donnant une tension
suffisante aux ressorts de rappel des deux appareils.

Admettons maintenant que le courant des deux piles dans
le circuit telegraphique soit deja, a lui seul, capable de faire
fonctionner les appareils; alors l'etablissement des circuits deri-
vateurs les fera evidemment marcher plus vite. Admettons encore
que les circuits derivateurs ou bien ne soient pas d'egale resis-
tance, ou bien qu'ils ne soient pas disposes symmetriquement, ou
que meme il n'y en ait qu'un seul a l'une des extremites de la
ligne; en ce cas, l'intensite du courant dans les deux appareils
ne sera plus la meme; elle sera augmentee dans l'appareil, auquel
correspondra le circuit derivateur de moindre resistance ou le
seul circuit pareil existant, et elle sera moins augmentee ou di-
minuee dans l'autre appareil. Neanmoins on comprend, d'apres
tout ce qui precede, que les telegraphes marcheront ensemble,
et cela avec une vitesse qui, en ce cas encore, pourra exceder
de beaucoup celle qu'on aurait obtenue sans circuit derivateur.
L'accord des appareils aura, il est vrai, une limite, la meme qui
a ete indiquee plus haut, au dela de laquelle l'un d'eux refusera
le service; mais il sera facile de retablir l'accord en reglant con-
venablement la tension des ressorts.

Appliquons ces principes a ce qui se passe en realite sur
les lignes telegraphiques. Tout ce qui vient d'etre dit des cir-
cuits derivateurs artificiels, s'applique egalement bien a ceux qui,
sur les lignes telegraphiques, resultent de l'isolement defectueux

tances. Mais l’augmentation du courant de la pile correspondante
dans chaque télégraphe pourra surpasser la diminution du courant
de l’autre pile, et de cette manière, par le fait même de l’éta-
blissement des courants dérivateurs, l’intensité, dans chacun des
télégraphes, purra devenir assez grande pour qu’il entre en action.
Cependant, pour que les aiguilles restent d’accord, il faudra qu’une
condition soit remplie. Cette condition, c’est que le courant de
la pile de chaque station dans le télégraphe de la même station,
quand il circule dans le circuit dérivateur, ne soit pas assez in-
tense à lui seul pour faire marcher le télégraphe; car, si cela était le
cas, l’un des télégraphes pourrait marcher sans l’autre, puisque
la rupture du circuit à l’une des stations n’entraînerait plus la
rupture du circuit à l’autre station. Au reste, cette condition
pourra toujours être facilement remplie, en donnant une tension
suffisante aux ressorts de rappel des deux appareils.

Admettons maintenant que le courant des deux piles dans
le circuit télégraphique soit déjà, à lui seul, capable de faire
fonctionner les appareils; alors l’établissement des circuits déri-
vateurs les fera évidemment marcher plus vite. Admettons encore
que les circuits dérivateurs ou bien ne soient pas d’égale résis-
tance, ou bien qu’ils ne soient pas disposés symmétriquement, ou
que même il n’y en ait qu’un seul à l’une des extrémités de la
ligne; en ce cas, l’intensité du courant dans les deux appareils
ne sera plus la même; elle sera augmentée dans l’appareil, auquel
correspondra le circuit dérivateur de moindre résistance ou le
seul circuit pareil existant, et elle sera moins augmentée ou di-
minuée dans l’autre appareil. Néanmoins on comprend, d’après
tout ce qui précède, que les télégraphes marcheront ensemble,
et cela avec une vitesse qui, en ce cas encore, pourra excéder
de beaucoup celle qu’on aurait obtenue sans circuit dérivateur.
L’accord des appareils aura, il est vrai, une limite, la même qui
a été indiquée plus haut, au delà de laquelle l’un d’eux refusera
le service; mais il sera facile de rétablir l’accord en réglant con-
venablement la tension des ressorts.

Appliquons ces principes à ce qui se passe en réalité sur
les lignes télégraphiques. Tout ce qui vient d’être dit des cir-
cuits dérivateurs artificiels, s’applique également bien à ceux qui,
sur les lignes télégraphiques, résultent de l’isolement défectueux

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[84/0102] tances. Mais l’augmentation du courant de la pile correspondante dans chaque télégraphe pourra surpasser la diminution du courant de l’autre pile, et de cette manière, par le fait même de l’éta- blissement des courants dérivateurs, l’intensité, dans chacun des télégraphes, purra devenir assez grande pour qu’il entre en action. Cependant, pour que les aiguilles restent d’accord, il faudra qu’une condition soit remplie. Cette condition, c’est que le courant de la pile de chaque station dans le télégraphe de la même station, quand il circule dans le circuit dérivateur, ne soit pas assez in- tense à lui seul pour faire marcher le télégraphe; car, si cela était le cas, l’un des télégraphes pourrait marcher sans l’autre, puisque la rupture du circuit à l’une des stations n’entraînerait plus la rupture du circuit à l’autre station. Au reste, cette condition pourra toujours être facilement remplie, en donnant une tension suffisante aux ressorts de rappel des deux appareils. Admettons maintenant que le courant des deux piles dans le circuit télégraphique soit déjà, à lui seul, capable de faire fonctionner les appareils; alors l’établissement des circuits déri- vateurs les fera évidemment marcher plus vite. Admettons encore que les circuits dérivateurs ou bien ne soient pas d’égale résis- tance, ou bien qu’ils ne soient pas disposés symmétriquement, ou que même il n’y en ait qu’un seul à l’une des extrémités de la ligne; en ce cas, l’intensité du courant dans les deux appareils ne sera plus la même; elle sera augmentée dans l’appareil, auquel correspondra le circuit dérivateur de moindre résistance ou le seul circuit pareil existant, et elle sera moins augmentée ou di- minuée dans l’autre appareil. Néanmoins on comprend, d’après tout ce qui précède, que les télégraphes marcheront ensemble, et cela avec une vitesse qui, en ce cas encore, pourra excéder de beaucoup celle qu’on aurait obtenue sans circuit dérivateur. L’accord des appareils aura, il est vrai, une limite, la même qui a été indiquée plus haut, au delà de laquelle l’un d’eux refusera le service; mais il sera facile de rétablir l’accord en réglant con- venablement la tension des ressorts. Appliquons ces principes à ce qui se passe en réalité sur les lignes télégraphiques. Tout ce qui vient d’être dit des cir- cuits dérivateurs artificiels, s’applique également bien à ceux qui, sur les lignes télégraphiques, résultent de l’isolement défectueux

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Zitationshilfe: Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881, S. 84. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/siemens_abhandlungen_1881/102>, abgerufen am 25.11.2024.