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Allgemeine Zeitung, Nr. 156, 4. Juni 1860.

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[Spaltenumbruch] und werden gewiß Anregung geben auch bei andern Gelegenheiten prüfend
vorzugehen. Wie die Instructionen Friedrichs des Großen in jeder preußi-
schen Militärschulstube zu finden sind, so sollten die Arbeiten Karls in der
österreichischen Armee einheimisch werden. Mit der Enthüllung des Monu-
ments möge auch der Geist des großen Feldherrn in uns wieder aufleben;
sein Vorbild möge uns zum Leben nach gleichen Grundsätzen und in Momen-
ten der Gefahr zu gleicher Pflichttreue, Tapferkeit und Aufopferung für
Thron und Baterland ermuntern."



Antwort des schweizerischen Bundesraths auf die letzten
Roten des Hrn. Thouvenel.

(Schluß.)

Elle avait d'abord le projet d'une reunion a son territoire du
Chablais, du Faucigny jusqu'a la rive gauche de l'Arve et d'une
partie du Genevois et du Departement actuel du Jura. Monsieur
Pictet de Rochemont, Envoye genevois, a laisse un rapport sous la
date du 23 Mai 1814, sur une conference qu'il a eue avec le Baron
de Wessenberg, Mioistre d'Autriche, auquel l'idee d'une reunion de
ces pays a la Suisse paraissait sourire beaucoup.

Mais par differents motifs on l'a laisse tomber afin d'en etudier
une autre tendant a reunir une partie de la Savoie a la Suisse de
la meme maniere que Neuchatel venait de l'etre, et en assimilant
ces deux Etats (v. lettre de M. Pictet du 23 Novembre 1814).

On ne s'est cependant pas longtemps tenu a ce projet, car dans
sa lettre du 26 Novembre 1814, le meme diplomate rappelle que
le Baron de Wessenberg avait parle des fiefs imperiaux situes dans
le territoire de Genes contre lesquels le Chablais et le Faucigny
pourrait etre abandonne purement et simplement a la Suisse. Mais
de nouvelles difficultes s'opposerent a la realisation de ce projet, et
le 30 Decembre 1814, Monsieur Pictet ecrivit que Monsieur d'lver-
nois (autre depute genevois) caressait l'idee demander qu'en cas de
guerre ou approche de guerre, enfin, dans tous les cas ou on met-
trait sur pieds les contingents de la Suisse, celle ci fut chargee d'oc-
cuper militairement le Chablais et le Faucigny: Il ajoute qu'il faut
presenter cela comme un avanlage pour le Roi de Sardaigne,
et, en
consequence de cet avantage, faire ceder par lui a Geneve un ar-
rondissement. Le plenipotentiaire russe, auquel cette idee fut com-
muniquee, l'approuva, et conseilla d'en saire part confidentiellement
a Monsieur de St. Marsan, plenipotentiaire Sarde (v. lettre du 2
Janvier 1815).

Cette communication eut lieu, et le 5 Fevrier 1815 Mr. Pictet
ecrivit: "Plusieurs conversations avec Mr. de St. Marsan ont pre-
pare admirablement la discussion importante, quand le moment sera
venu."

Le 7 Fevrier 1815, il fut adresse par Mr. Pictet a Lord Castle-
reagh une note don't un passage se trouve deja cite plus haut, mais
don't le contenu principal tendait a conjurer le noble Lord de me-
diter sur l'avantage notable qu'il y aurait, tant pour la Suisse que
pour le Roi de Sardaigne et pour Geneve, a placer la partie de la
Savoie qui par le traite de Paris reste militairement separe du Pie-
mont, sous la sauvegarde de la neutralite helvetique.

On voit par ce qui precede que la Suisse a entame et pour-
suivi ce projet sans jamais le considerer comme une charge, mais
comme un bienfait et comme une necessite pour sa propre saurete.

D'un autre cote, la convenance d'un pareil arrangement dans
un interet europeen occupait les esprits des diplomates au congres,
et le Baron Guillaume de Humboldt a communique le 25 Octobre
1814 aux plenipotentiaires un memoire remarquable sur les fron-
tieres de la Suisse au Sud-Ouest. Il y expose l'importance de la
place de Geneve pour la saurete de l'ltalie, apres la construction
de la route du Simplon et la difficulte d'une defense serieuse de
cette ville dominee de trois cotes. Il montre l'isolement du Cha-
blais et du Faucigny, separes du Piemont par les neiges pendant
six mois de l'annee et, en tout temps, par des passages difficiles.
Des troupes piemontaises attaquees dans ce territoire n'auraient
d'autre retraite en Italie que par le Valais, ou les Francais, si c'e-
tait eux qui fissent l'attaque, ne manqueraient pas de les suivre.

Pour prevenir ce malheur, pour assurer la tranquillite de l'Italie,
le diplomate prussien trouve qu'il faut rendre Geneve utile a la
defense de la neutralite helvetique, en l'entourant d'une frontiere
respectable et en faisant entrer dans le systeme de la Suisse les
provinces de Savoie que le traite de Paris a separees de Turin,
sans les donner a la Fiance. Pour completer ce systeme il faudrait
y ajouter le pays de Gex et trouver des compensations pour les
territoires cedes. Mr. de Humboldt continue en ces termes: "En
supposant qu'on paut fournir et faire agreer a la France et a la
cour de Turin des indemnites equitables, la nature a fortement in-
dique la frontiere militaire la plus convenable, savoir le cours de
la Valserine jusaqu'au Rhone, le Rhone jusqu'au Fier, le cours de
cette riviere encaissee jusqu'a sa source au mont Charvin, enfin
les hautes cimes de la chaeine qui borne le Faucigny jusqu'au Valais.
Dans cette srontiere de quarante lieues, il n'y aurait que quatre
[Spaltenumbruch] defiles a garder, savoir: Pierres d'Hery, les Etroits, le fort de l'Ecluse
et la route du Jura." Pour le cas ou il serait possible d'arriver a
cette delimitation, l'auteur du Memoire indique encore quelques cir-
conscriptions plus resserrees, resume l'importance d'un pareil arran-
gement et termine en disant: "Les Ministres plenipotentiaires des
quatre grandes Puissances pres la Confederation Suisse ont promis
a Geneve au nom de leurs Souverains un agrandissement conve-
nable de territoire pour en faire un Etat capable contribuer a la
conservation et au maintien rigoureux de la neutralite de la Suisse.
C'est sur la foi de cette promesse que la Diete a admis Geneve
dans la Confederation. Si le Canton de Geneve ne touchait pas au
sol helvetique, s'il n'avait pas une bonne frontiere, il compromet-
trait et exposerait le reste de la Suisse au lieu de la fortifier, et on
perdrait tous les avantages que la position de Geneve comme clef
des passages en Italie peut assurer dans l'avenir pour le maintien
de la paix en Europe."

Nous croyons avoir suffisamment prouve par ce qui precede que
la neutralisation des provinces septentrionales de la Savoie a eu lieu
dans un triple interet, europeen, sarde et suisse, et qu'elle a ete surtout
provoquee et demandee par la Suisse, appuyee par les puissances.

Mais est-ce que la Suisse a ete chargee de la defense de cette
neutralisation a titre onereux et en compensation de territoires a elle
cedes? Monsieur le Ministre des Affaires etrangeres de France le
pretend, et il cite a l'appui de son opinion l'art. 1 de la Note de Mr.
de St. Marsan du 26 Mars 1815.

Nous sommes d'un avis contraire, et nous declarons que jamais la
Confederation Suisse ne se serait chargee de la defense d'un territoire
etranger, si cette defense n'eaut pas ete dans son propre interet, si elle
n'eaut pas ete en quelque sorte celle de son propre territoire, accomplie
sur un sol etranger qui se presentait comme une position forte et
avancee. Elle ne s'en serait surtout point chargee en compensation
de quelques communes de peu d'etendue et de quelques milliers d'ha-
bitants qui ne lui fournissaient aucunement la frontiere militaire qu'elle
demandait, et qui se trouve dans le territoire neutralise suivant la
premiere paix de Paris.

Mais est-ce que le Roi de Sardaigne a pu considerer l'acceptation
de la defense du territoire neutralise, de la part de la Suisse, comme
la compensation de ses cessions de territoire? Nous ne le pensons pas,
car l'article premier de la note precitee du 26 Mars, en demandant la
neutralisation et la defense des provinces savoyardes, statue aussi le
retrait des troupes piemontaises qui pourraient s'y trouver, par le ter-
ritoire suisse, et l'on doit voir dans cette derniere stipulation le cor-
relatif de la premiere, d'autant plus que pour le cas de la defense du
territoire savoyard par les troupes suisses, il n'est nullement parle des
frais et de leur bonification par la Sardaigne, bonification qui eaut cer-
tainement ete reservee, si la Suisse n'avait pas eu elle-meme un haut
interet a cette defense.

Pour indemniser la Sardaigne de la cession de quelque territoire
pres de Geneve, les articles suivants du meme document exposent les
equivalents qui ont ete consacres, savoir:

"Art. 2. Qu'il soit accorde exemption de tout droit de transit a
toutes les marchandises, denrees etc. qui, en venant des Etats de S.M.
et du port franc de Genes, traverseraient la route dite du Simplon
dans toute son etendue par le Valais et l'Etat de Geneve. Il serait
entendu que cette exemption ne regarderait que le transit, et ne s'eten-
drait pas ni aux droits etablis pour le maintien de la route, ni aux
marchandises et denrees destinees a etre vendues ou consommees dans
l'interieur. Cette reserve s'applique egalement a la communication
accordee aux Suisses entre le Valais et le Canton de Geneve, et les
Gouvernements prendraient a cet effet, de commun accord, les mesures
qu'ils jugeraient necessaires, soit pour la taxe, soit pour empecher la
contrebande, chacun sur leur territoire."

"Art. 3. Que les pays nommes fiefs imperiaux, qui avaient ete
reunis a la republique ligurienne et qui se trouvent maintenant ad-
ministres provisoirement par Sa Majeste le Roi de Sardaigne, soient
reunis definitivement aux Etats de Sa Majeste de la meme maniere et
ainsi que le reste des Etats de Genes."

"Art. 4. Que ces conditions fassent partie des deliberations du
Congres et soient garanties par toutes les Puissances."

"Art. 5. Que les hautes Puissances alliees s'engagent a employer
encore leurs bons offices et a se preter a adopter les moyens qu'il
pourrait y avoir pour engager la France a rendre a Sa Majeste le Roi
de Sardaigne au moins une partie de la Savoie qu'elle occupe; savoir
les Bauges, la ville d'Annecy et le grand chemin qui conduit de cette
derniere ville a Geneve, sous reserve de fixer les limites precises d'une
maniere convenable, cette partie du pays qui vient d'etre designee
etant necessaire pour completer la defense des Alpes et pour faciliter
l'administration du pays don't Sa Majeste le Roi de Sardaigne est restee
en possession."

On voit donc qu'en compensation des territoires cedes par la
Sardaigne, il lui a ete accorde des concessions en matiere de peage,
ainsi que la reunion des pays dits fiefs imperiaux, conditions garanties
par les puissances, qui se sont encore engagees a employer leurs bons

[Spaltenumbruch] und werden gewiß Anregung geben auch bei andern Gelegenheiten prüfend
vorzugehen. Wie die Inſtructionen Friedrichs des Großen in jeder preußi-
ſchen Militärſchulſtube zu finden ſind, ſo ſollten die Arbeiten Karls in der
öſterreichiſchen Armee einheimiſch werden. Mit der Enthüllung des Monu-
ments möge auch der Geiſt des großen Feldherrn in uns wieder aufleben;
ſein Vorbild möge uns zum Leben nach gleichen Grundſätzen und in Momen-
ten der Gefahr zu gleicher Pflichttreue, Tapferkeit und Aufopferung für
Thron und Baterland ermuntern.“



Antwort des ſchweizeriſchen Bundesraths auf die letzten
Roten des Hrn. Thouvenel.

(Schluß.)

Elle avait d’abord le projet d’une réunion à son territoire du
Chablais, du Faucigny jusqu’à la rive gauche de l’Arve et d’une
partie du Genevois et du Département actuel du Jura. Monsieur
Pictet de Rochemont, Envoyé genevois, a laissé un rapport sous la
date du 23 Mai 1814, sur une conférence qu’il a eue avec le Baron
de Wessenberg, Mioistre d’Autriche, auquel l’idée d’une réunion de
ces pays à la Suisse paraissait sourire beaucoup.

Mais par différents motifs on l’a laissé tomber afin d’en étudier
une autre tendant à réunir une partie de la Savoie à la Suisse de
la même manière que Neuchâtel venait de l’être, et en assimilant
ces deux Etats (v. lettre de M. Pictet du 23 Novembre 1814).

On ne s’est cependant pas longtemps tenu à ce projet, car dans
sa lettre du 26 Novembre 1814, le même diplomate rappelle que
le Baron de Wessenberg avait parlé des fiefs impériaux situés dans
le territoire de Gênes contre lesquels le Chablais et le Faucigny
pourrait être abandonné purement et simplement à la Suisse. Mais
de nouvelles difficultés s’opposèrent à la réalisation de ce projet, et
le 30 Décembre 1814, Monsieur Pictet écrivit que Monsieur d’lver-
nois (autre député genevois) caressait l’idée demander qu’en cas de
guerre ou approche de guerre, enfin, dans tous les cas où on met-
trait sur pieds les contingents de la Suisse, celle ci fut chargée d’oc-
cuper militairement le Chablais et le Faucigny: Il ajoute qu’il faut
présenter cela comme un avanlage pour le Roi de Sardaigne,
et, en
conséquence de cet avantage, faire céder par lui à Genève un ar-
rondissement. Le plénipotentiaire russe, auquel cette idée fut com-
muniquée, l’approuva, et conseilla d’en saire part confidentiellement
à Monsieur de St. Marsan, plénipotentiaire Sarde (v. lettre du 2
Janvier 1815).

Cette communication eut lieu, et le 5 Février 1815 Mr. Pictet
écrivit: „Plusieurs conversations avec Mr. de St. Marsan ont pré-
paré admirablement la discussion importante, quand le moment sera
venu.“

Le 7 Février 1815, il fut adressé par Mr. Pictet à Lord Castle-
reagh une note don’t un passage se trouve déjà cité plus haut, mais
don’t le contenu principal tendait à conjurer le noble Lord de mé-
diter sur l’avantage notable qu’il y aurait, tant pour la Suisse que
pour le Roi de Sardaigne et pour Genève, à placer la partie de la
Savoie qui par le traité de Paris reste militairement séparé du Pié-
mont, sous la sauvegarde de la neutralité helvétique.

On voit par ce qui précède que la Suisse a entamé et pour-
suivi ce projet sans jamais le considérer comme une charge, mais
comme un bienfait et comme une nécessité pour sa propre sûreté.

D’un autre côté, la convenance d’un pareil arrangement dans
un intérêt européen occupait les esprits des diplomates au congrès,
et le Baron Guillaume de Humboldt a communiqué le 25 Octobre
1814 aux plénipotentiaires un mémoire remarquable sur les fron-
tières de la Suisse au Sud-Ouest. Il y expose l’importance de la
place de Genève pour la sûreté de l’ltalie, après la construction
de la route du Simplon et la difficulté d’une défense sérieuse de
cette ville dominée de trois côtés. Il montre l’isolement du Cha-
blais et du Faucigny, séparés du Piémont par les neiges pendant
six mois de l’année et, en tout temps, par des passages difficiles.
Des troupes piémontaises attaquées dans ce territoire n’auraient
d’autre retraite en Italie que par le Valais, où les Français, si c’é-
tait eux qui fissent l’attaque, ne manqueraient pas de les suivre.

Pour prévenir ce malheur, pour assurer la tranquillité de l’Italie,
le diplomate prussien trouve qu’il faut rendre Genève utile à la
défense de la neutralité helvétique, en l’entourant d’une frontière
respectable et en faisant entrer dans le système de la Suisse les
provinces de Savoie que le traité de Paris a séparées de Turin,
sans les donner à la Fiance. Pour compléter ce système il faudrait
y ajouter le pays de Gex et trouver des compensations pour les
territoires cédés. Mr. de Humboldt continue en ces termes: „En
supposant qu’on pût fournir et faire agréer à la France et à la
cour de Turin des indemnités équitables, la nature a fortement in-
diqué la frontière militaire la plus convenable, savoir le cours de
la Valsérine jusaqu’au Rhône, le Rhône jusqu’au Fier, le cours de
cette rivière encaissée jusqu’à sa source au mont Charvin, enfin
les hautes cimes de la chaîne qui borne le Faucigny jusqu’au Valais.
Dans cette srontière de quarante lieues, il n’y aurait que quatre
[Spaltenumbruch] défilés à garder, savoir: Pierres d’Hery, les Etroits, le fort de l’Ecluse
et la route du Jura.“ Pour le cas où il serait possible d’arriver à
cette délimitation, l’auteur du Mémoire indique encore quelques cir-
conscriptions plus resserrées, résume l’importance d’un pareil arran-
gement et termine en disant: „Les Ministres plénipotentiaires des
quatre grandes Puissances près la Confédération Suisse ont promis
à Genève au nom de leurs Souverains un agrandissement conve-
nable de territoire pour en faire un Etat capable contribuer à la
conservation et au maintien rigoureux de la neutralité de la Suisse.
C’est sur la foi de cette promesse que la Diète a admis Genève
dans la Confédération. Si le Canton de Genève ne touchait pas au
sol helvétique, s’il n’avait pas une bonne frontière, il compromet-
trait et exposerait le reste de la Suisse au lieu de la fortifier, et on
perdrait tous les avantages que la position de Genève comme clef
des passages en Italie peut assurer dans l’avenir pour le maintien
de la paix en Europe.“

Nous croyons avoir suffisamment prouvé par ce qui précède que
la neutralisation des provinces septentrionales de la Savoie a eu lieu
dans un triple intérêt, européen, sarde et suisse, et qu’elle a été surtout
provoquée et demandée par la Suisse, appuyée par les puissances.

Mais est-ce que la Suisse a été chargée de la défense de cette
neutralisation à titre onéreux et en compensation de territoires à elle
cédés? Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de France le
prétend, et il cite à l’appui de son opinion l’art. 1 de la Note de Mr.
de St. Marsan du 26 Mars 1815.

Nous sommes d’un avis contraire, et nous déclarons que jamais la
Confédération Suisse ne se serait chargée de la défense d’un territoire
étranger, si cette défense n’eût pas été dans son propre intérêt, si elle
n’eût pas été en quelque sorte celle de son propre territoire, accomplie
sur un sol étranger qui se présentait comme une position forte et
avancée. Elle ne s’en serait surtout point chargée en compensation
de quelques communes de peu d’étendue et de quelques milliers d’ha-
bitants qui ne lui fournissaient aucunement la frontière militaire qu’elle
demandait, et qui se trouve dans le territoire neutralisé suivant la
première paix de Paris.

Mais est-ce que le Roi de Sardaigne a pu considérer l’acceptation
de la défense du territoire neutralisé, de la part de la Suisse, comme
la compensation de ses cessions de territoire? Nous ne le pensons pas,
car l’article premier de la note précitée du 26 Mars, en demandant la
neutralisation et la défense des provinces savoyardes, statue aussi le
retrait des troupes piémontaises qui pourraient s’y trouver, par le ter-
ritoire suisse, et l’on doit voir dans cette dernière stipulation le cor-
rélatif de la première, d’autant plus que pour le cas de la défense du
territoire savoyard par les troupes suisses, il n’est nullement parlé des
frais et de leur bonification par la Sardaigne, bonification qui eût cer-
tainement été réservée, si la Suisse n’avait pas eu elle-même un haut
intérêt à cette défense.

Pour indemniser la Sardaigne de la cession de quelque territoire
près de Genève, les articles suivants du même document exposent les
équivalents qui ont été consacrés, savoir:

„Art. 2. Qu’il soit accordé exemption de tout droit de transit à
toutes les marchandises, denrées etc. qui, en venant des Etats de S.M.
et du port franc de Gènes, traverseraient la route dite du Simplon
dans toute son étendue par le Valais et l’Etat de Genève. Il serait
entendu que cette exemption ne regarderait que le transit, et ne s’éten-
drait pas ni aux droits établis pour le maintien de la route, ni aux
marchandises et denrées destinées à être vendues ou consommées dans
l’intérieur. Cette réserve s’applique également à la communication
accordée aux Suisses entre le Valais et le Canton de Genève, et les
Gouvernements prendraient à cet effet, de commun accord, les mesures
qu’ils jugeraient nécessaires, soit pour la taxe, soit pour empêcher la
contrebande, chacun sur leur territoire.“

„Art. 3. Que les pays nommés fiefs impériaux, qui avaient été
réunis à la république ligurienne et qui se trouvent maintenant ad-
ministrés provisoirement par Sa Majesté le Roi de Sardaigne, soient
réunis définitivement aux Etats de Sa Majesté de la même manière et
ainsi que le reste des Etats de Gènes.“

„Art. 4. Que ces conditions fassent partie des délibèrations du
Congrès et soient garanties par toutes les Puissances.“

„Art. 5. Que les hautes Puissances alliées s’engagent à employer
encore leurs bons offices et à se prêter à adopter les moyens qu’il
pourrait y avoir pour engager la France à rendre à Sa Majesté le Roi
de Sardaigne au moins une partie de la Savoie qu’elle occupe; savoir
les Bauges, la ville d’Annecy et le grand chemin qui conduit de cette
dernière ville à Genève, sous réserve de fixer les limites précises d’une
manière convenable, cette partie du pays qui vient d’être désignée
étant nécessaire pour compléter la défense des Alpes et pour faciliter
l’administration du pays don’t Sa Majesté le Roi de Sardaigne est restée
en possession.“

On voit donc qu’en compensation des territoires cédés par la
Sardaigne, il lui a été accordé des concessions en matière de péage,
ainsi que la réunion des pays dits fiefs impériaux, conditions garanties
par les puissances, qui se sont encore engagées à employer leurs bons

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[2606/0010] und werden gewiß Anregung geben auch bei andern Gelegenheiten prüfend vorzugehen. Wie die Inſtructionen Friedrichs des Großen in jeder preußi- ſchen Militärſchulſtube zu finden ſind, ſo ſollten die Arbeiten Karls in der öſterreichiſchen Armee einheimiſch werden. Mit der Enthüllung des Monu- ments möge auch der Geiſt des großen Feldherrn in uns wieder aufleben; ſein Vorbild möge uns zum Leben nach gleichen Grundſätzen und in Momen- ten der Gefahr zu gleicher Pflichttreue, Tapferkeit und Aufopferung für Thron und Baterland ermuntern.“ Antwort des ſchweizeriſchen Bundesraths auf die letzten Roten des Hrn. Thouvenel. (Schluß.) Elle avait d’abord le projet d’une réunion à son territoire du Chablais, du Faucigny jusqu’à la rive gauche de l’Arve et d’une partie du Genevois et du Département actuel du Jura. Monsieur Pictet de Rochemont, Envoyé genevois, a laissé un rapport sous la date du 23 Mai 1814, sur une conférence qu’il a eue avec le Baron de Wessenberg, Mioistre d’Autriche, auquel l’idée d’une réunion de ces pays à la Suisse paraissait sourire beaucoup. Mais par différents motifs on l’a laissé tomber afin d’en étudier une autre tendant à réunir une partie de la Savoie à la Suisse de la même manière que Neuchâtel venait de l’être, et en assimilant ces deux Etats (v. lettre de M. Pictet du 23 Novembre 1814). On ne s’est cependant pas longtemps tenu à ce projet, car dans sa lettre du 26 Novembre 1814, le même diplomate rappelle que le Baron de Wessenberg avait parlé des fiefs impériaux situés dans le territoire de Gênes contre lesquels le Chablais et le Faucigny pourrait être abandonné purement et simplement à la Suisse. Mais de nouvelles difficultés s’opposèrent à la réalisation de ce projet, et le 30 Décembre 1814, Monsieur Pictet écrivit que Monsieur d’lver- nois (autre député genevois) caressait l’idée demander qu’en cas de guerre ou approche de guerre, enfin, dans tous les cas où on met- trait sur pieds les contingents de la Suisse, celle ci fut chargée d’oc- cuper militairement le Chablais et le Faucigny: Il ajoute qu’il faut présenter cela comme un avanlage pour le Roi de Sardaigne, et, en conséquence de cet avantage, faire céder par lui à Genève un ar- rondissement. Le plénipotentiaire russe, auquel cette idée fut com- muniquée, l’approuva, et conseilla d’en saire part confidentiellement à Monsieur de St. Marsan, plénipotentiaire Sarde (v. lettre du 2 Janvier 1815). Cette communication eut lieu, et le 5 Février 1815 Mr. Pictet écrivit: „Plusieurs conversations avec Mr. de St. Marsan ont pré- paré admirablement la discussion importante, quand le moment sera venu.“ Le 7 Février 1815, il fut adressé par Mr. Pictet à Lord Castle- reagh une note don’t un passage se trouve déjà cité plus haut, mais don’t le contenu principal tendait à conjurer le noble Lord de mé- diter sur l’avantage notable qu’il y aurait, tant pour la Suisse que pour le Roi de Sardaigne et pour Genève, à placer la partie de la Savoie qui par le traité de Paris reste militairement séparé du Pié- mont, sous la sauvegarde de la neutralité helvétique. On voit par ce qui précède que la Suisse a entamé et pour- suivi ce projet sans jamais le considérer comme une charge, mais comme un bienfait et comme une nécessité pour sa propre sûreté. D’un autre côté, la convenance d’un pareil arrangement dans un intérêt européen occupait les esprits des diplomates au congrès, et le Baron Guillaume de Humboldt a communiqué le 25 Octobre 1814 aux plénipotentiaires un mémoire remarquable sur les fron- tières de la Suisse au Sud-Ouest. Il y expose l’importance de la place de Genève pour la sûreté de l’ltalie, après la construction de la route du Simplon et la difficulté d’une défense sérieuse de cette ville dominée de trois côtés. Il montre l’isolement du Cha- blais et du Faucigny, séparés du Piémont par les neiges pendant six mois de l’année et, en tout temps, par des passages difficiles. Des troupes piémontaises attaquées dans ce territoire n’auraient d’autre retraite en Italie que par le Valais, où les Français, si c’é- tait eux qui fissent l’attaque, ne manqueraient pas de les suivre. Pour prévenir ce malheur, pour assurer la tranquillité de l’Italie, le diplomate prussien trouve qu’il faut rendre Genève utile à la défense de la neutralité helvétique, en l’entourant d’une frontière respectable et en faisant entrer dans le système de la Suisse les provinces de Savoie que le traité de Paris a séparées de Turin, sans les donner à la Fiance. Pour compléter ce système il faudrait y ajouter le pays de Gex et trouver des compensations pour les territoires cédés. Mr. de Humboldt continue en ces termes: „En supposant qu’on pût fournir et faire agréer à la France et à la cour de Turin des indemnités équitables, la nature a fortement in- diqué la frontière militaire la plus convenable, savoir le cours de la Valsérine jusaqu’au Rhône, le Rhône jusqu’au Fier, le cours de cette rivière encaissée jusqu’à sa source au mont Charvin, enfin les hautes cimes de la chaîne qui borne le Faucigny jusqu’au Valais. Dans cette srontière de quarante lieues, il n’y aurait que quatre défilés à garder, savoir: Pierres d’Hery, les Etroits, le fort de l’Ecluse et la route du Jura.“ Pour le cas où il serait possible d’arriver à cette délimitation, l’auteur du Mémoire indique encore quelques cir- conscriptions plus resserrées, résume l’importance d’un pareil arran- gement et termine en disant: „Les Ministres plénipotentiaires des quatre grandes Puissances près la Confédération Suisse ont promis à Genève au nom de leurs Souverains un agrandissement conve- nable de territoire pour en faire un Etat capable contribuer à la conservation et au maintien rigoureux de la neutralité de la Suisse. C’est sur la foi de cette promesse que la Diète a admis Genève dans la Confédération. Si le Canton de Genève ne touchait pas au sol helvétique, s’il n’avait pas une bonne frontière, il compromet- trait et exposerait le reste de la Suisse au lieu de la fortifier, et on perdrait tous les avantages que la position de Genève comme clef des passages en Italie peut assurer dans l’avenir pour le maintien de la paix en Europe.“ Nous croyons avoir suffisamment prouvé par ce qui précède que la neutralisation des provinces septentrionales de la Savoie a eu lieu dans un triple intérêt, européen, sarde et suisse, et qu’elle a été surtout provoquée et demandée par la Suisse, appuyée par les puissances. Mais est-ce que la Suisse a été chargée de la défense de cette neutralisation à titre onéreux et en compensation de territoires à elle cédés? Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de France le prétend, et il cite à l’appui de son opinion l’art. 1 de la Note de Mr. de St. Marsan du 26 Mars 1815. Nous sommes d’un avis contraire, et nous déclarons que jamais la Confédération Suisse ne se serait chargée de la défense d’un territoire étranger, si cette défense n’eût pas été dans son propre intérêt, si elle n’eût pas été en quelque sorte celle de son propre territoire, accomplie sur un sol étranger qui se présentait comme une position forte et avancée. Elle ne s’en serait surtout point chargée en compensation de quelques communes de peu d’étendue et de quelques milliers d’ha- bitants qui ne lui fournissaient aucunement la frontière militaire qu’elle demandait, et qui se trouve dans le territoire neutralisé suivant la première paix de Paris. Mais est-ce que le Roi de Sardaigne a pu considérer l’acceptation de la défense du territoire neutralisé, de la part de la Suisse, comme la compensation de ses cessions de territoire? Nous ne le pensons pas, car l’article premier de la note précitée du 26 Mars, en demandant la neutralisation et la défense des provinces savoyardes, statue aussi le retrait des troupes piémontaises qui pourraient s’y trouver, par le ter- ritoire suisse, et l’on doit voir dans cette dernière stipulation le cor- rélatif de la première, d’autant plus que pour le cas de la défense du territoire savoyard par les troupes suisses, il n’est nullement parlé des frais et de leur bonification par la Sardaigne, bonification qui eût cer- tainement été réservée, si la Suisse n’avait pas eu elle-même un haut intérêt à cette défense. Pour indemniser la Sardaigne de la cession de quelque territoire près de Genève, les articles suivants du même document exposent les équivalents qui ont été consacrés, savoir: „Art. 2. Qu’il soit accordé exemption de tout droit de transit à toutes les marchandises, denrées etc. qui, en venant des Etats de S.M. et du port franc de Gènes, traverseraient la route dite du Simplon dans toute son étendue par le Valais et l’Etat de Genève. Il serait entendu que cette exemption ne regarderait que le transit, et ne s’éten- drait pas ni aux droits établis pour le maintien de la route, ni aux marchandises et denrées destinées à être vendues ou consommées dans l’intérieur. Cette réserve s’applique également à la communication accordée aux Suisses entre le Valais et le Canton de Genève, et les Gouvernements prendraient à cet effet, de commun accord, les mesures qu’ils jugeraient nécessaires, soit pour la taxe, soit pour empêcher la contrebande, chacun sur leur territoire.“ „Art. 3. Que les pays nommés fiefs impériaux, qui avaient été réunis à la république ligurienne et qui se trouvent maintenant ad- ministrés provisoirement par Sa Majesté le Roi de Sardaigne, soient réunis définitivement aux Etats de Sa Majesté de la même manière et ainsi que le reste des Etats de Gènes.“ „Art. 4. Que ces conditions fassent partie des délibèrations du Congrès et soient garanties par toutes les Puissances.“ „Art. 5. Que les hautes Puissances alliées s’engagent à employer encore leurs bons offices et à se prêter à adopter les moyens qu’il pourrait y avoir pour engager la France à rendre à Sa Majesté le Roi de Sardaigne au moins une partie de la Savoie qu’elle occupe; savoir les Bauges, la ville d’Annecy et le grand chemin qui conduit de cette dernière ville à Genève, sous réserve de fixer les limites précises d’une manière convenable, cette partie du pays qui vient d’être désignée étant nécessaire pour compléter la défense des Alpes et pour faciliter l’administration du pays don’t Sa Majesté le Roi de Sardaigne est restée en possession.“ On voit donc qu’en compensation des territoires cédés par la Sardaigne, il lui a été accordé des concessions en matière de péage, ainsi que la réunion des pays dits fiefs impériaux, conditions garanties par les puissances, qui se sont encore engagées à employer leurs bons

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Dieses Werk wurde im Rahmen des Moduls DTA-Erweiterungen (DTAE) digitalisiert. Weitere Informationen …

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Britt-Marie Schuster, Alexander Geyken, Susanne Haaf, Christopher Georgi, Frauke Thielert, Linda Kirsten, t.evo: Die Evolution von komplexen Textmustern: Aufbau eines Korpus historischer Zeitungen zur Untersuchung der Mehrdimensionalität des Textmusterwandels

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Zitationshilfe: Allgemeine Zeitung, Nr. 156, 4. Juni 1860, S. 2606. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/nn_allgemeine156_1860/10>, abgerufen am 23.11.2024.