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[Lessing, Gotthold Ephraim]: Hamburgische Dramaturgie. Bd. 2. Hamburg u. a., [1769].

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digkeit entwirft, ist so merkwürdig als lehrreich,
indem sie vermuthen läßt, daß der Misanthrop
schwerlich sein Non plus ultra in dem hohen
Komischen dürfte geblieben seyn, wann er län-
ger gelebt hätte. (*) Palissot selbst ist nicht un-

glück-
(*) (Im promptu de Versailles Sc. 2.)
Eh! mon pauvre Marquis, nous lui (a
Moliere) fournirons toujours assez de
matiere, & nous ne prenons gueres le
chemin de nous rendre sages par tout ce
qu'il fait & tout ce qu'il dit. Crois-tu
qu'il ait epuise dans ses Comedies tous les
ridicules des hommes, & sans sortir de
la Cour, n'a-t-il pas encore vingt ca-
racteres de gens, ou il n'a pas touche?
N'a-t-il pas, par exemple, ceux qui se
font les plus grandes amities du monde,
& qui, le dos tourne, font galanterie de
se dechirer l'un l'autre? N'a-t-il pas ces
adulateurs a outrance, ces flatteurs insi-
pides qui n'assaisonnent d'aucun sel les
louanges qu'ils donnent, & dont toutes
les flatteries ont une douceur fade qui
fait mal au coeur a ceux qui les ecou-
tent? N'a-t-il pas ces laches courtisans
de la faveur, ces perfides adorateurs de
la fortune, qui vous encensent dans la
prosperite, & vous accablent dans la
disgrace? N'a-t-il pas ceux qui sont tou-
jours mecontens de la Cour, ces suivans
inutiles, ces incommodes assidus, ces
gens, dis-je, qui pour services ne pou-

vent
L l 2

digkeit entwirft, iſt ſo merkwürdig als lehrreich,
indem ſie vermuthen läßt, daß der Miſanthrop
ſchwerlich ſein Non plus ultra in dem hohen
Komiſchen dürfte geblieben ſeyn, wann er län-
ger gelebt hätte. (*) Paliſſot ſelbſt iſt nicht un-

glück-
(*) (Im promptu de Verſailles Sc. 2.)
Eh! mon pauvre Marquis, nous lui (à
Moliere) fournirons toujours aſſez de
matiere, & nous ne prenons guères le
chemin de nous rendre ſages par tout ce
qu’il fait & tout ce qu’il dit. Crois-tu
qu’il ait épuiſé dans ſes Comedies tous les
ridicules des hommes, & ſans ſortir de
la Cour, n’a-t-il pas encore vingt ca-
ractères de gens, ou il n’a pas touché?
N’a-t-il pas, par exemple, ceux qui ſe
font les plus grandes amities du monde,
& qui, le dos tourné, font galanterie de
ſe dechirer l’un l’autre? N’a-t-il pas ces
adulateurs à outrance, ces flatteurs inſi-
pides qui n’aſſaiſonnent d’aucun ſel les
louanges qu’ils donnent, & dont toutes
les flatteries ont une douceur fade qui
fait mal au cœur à ceux qui les écou-
tent? N’a-t-il pas ces lâches courtiſans
de la faveur, ces perfides adorateurs de
la fortune, qui vous encenſent dans la
proſperité, & vous accablent dans la
diſgrace? N’a-t-il pas ceux qui ſont tou-
jours mécontens de la Cour, ces ſuivans
inutiles, ces incommodes aſsidus, ces
gens, dis-je, qui pour ſervices ne pou-

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L l 2
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[267/0273] digkeit entwirft, iſt ſo merkwürdig als lehrreich, indem ſie vermuthen läßt, daß der Miſanthrop ſchwerlich ſein Non plus ultra in dem hohen Komiſchen dürfte geblieben ſeyn, wann er län- ger gelebt hätte. (*) Paliſſot ſelbſt iſt nicht un- glück- (*) (Im promptu de Verſailles Sc. 2.) Eh! mon pauvre Marquis, nous lui (à Moliere) fournirons toujours aſſez de matiere, & nous ne prenons guères le chemin de nous rendre ſages par tout ce qu’il fait & tout ce qu’il dit. Crois-tu qu’il ait épuiſé dans ſes Comedies tous les ridicules des hommes, & ſans ſortir de la Cour, n’a-t-il pas encore vingt ca- ractères de gens, ou il n’a pas touché? N’a-t-il pas, par exemple, ceux qui ſe font les plus grandes amities du monde, & qui, le dos tourné, font galanterie de ſe dechirer l’un l’autre? N’a-t-il pas ces adulateurs à outrance, ces flatteurs inſi- pides qui n’aſſaiſonnent d’aucun ſel les louanges qu’ils donnent, & dont toutes les flatteries ont une douceur fade qui fait mal au cœur à ceux qui les écou- tent? N’a-t-il pas ces lâches courtiſans de la faveur, ces perfides adorateurs de la fortune, qui vous encenſent dans la proſperité, & vous accablent dans la diſgrace? N’a-t-il pas ceux qui ſont tou- jours mécontens de la Cour, ces ſuivans inutiles, ces incommodes aſsidus, ces gens, dis-je, qui pour ſervices ne pou- vent L l 2

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Zitationshilfe: [Lessing, Gotthold Ephraim]: Hamburgische Dramaturgie. Bd. 2. Hamburg u. a., [1769], S. 267. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/lessing_dramaturgie02_1767/273>, abgerufen am 28.04.2024.