La Matiere agitee en petites parcelles, Forme de la Raison les Clartez eternelles, Prend de l'Esprit l'Attribut glorieux, Et comprend les secrets de la Terre & des Cieux.
Il faut donc, que nos fruit, les herbes de nos Plaines Et le Crystal de nos Fontaines, Cuits dans notre Estomac, melez & digerez, En Chair, en Sang, en Esprits figurez, Broyez, criblez, subtilisez sans cesse, Acquierent la delicatesse, Que pour former notre Ame on veut imaginer; Que la Matiere ainsi changeant de Consistance, Recoive l'Intelligence, Et puisle tout d'un Coup sentir & raisonner.
Mais qu'on m'apprenne donc, a quel point se ter- mine L'Acte purement corporel. Quand celui-ci finit, ou prend son Origine, Un autre Acte intellectuel? Qu'un Etre, qui n'etoit, qu'insensible matiere, Puisse dans un instant raisonner & sentir. Un Esprit vain, qu'abuse une fausse Lumiere, De cet abeime obscur peut-il jamais sortir?
Cepen
De l’Union et Diſt. de l’Ame et du Corpſ.
La Matiere agitée en petites parcelles, Forme de la Raiſon les Clartez éternelles, Prend de l’Eſprit l’Attribut glorieux, Et comprend les ſecrets de la Terre & des Cieux.
Il faut donc, que nos fruit, les herbes de nos Plaines Et le Cryſtal de nos Fontaines, Cuits dans notre Eſtomac, melez & digerez, En Chair, en Sang, en Eſprits figurez, Broyez, criblez, ſubtiliſez ſans ceſſe, Acquierent la délicateſſe, Que pour former notre Ame on veut imaginer; Que la Matiere ainſi changeant de Conſiſtance, Reçoive l’Intelligence, Et puiſle tout d’un Coup ſentir & raiſonner.
Mais qu’on m’apprenne donc, à quel point ſe ter- mine L’Acte purement corporel. Quand celui-ci finit, où prend ſon Origine, Un autre Acte intellectuel? Qu’un Etre, qui n’etoit, qu’inſenſible matiere, Puiſſe dans un inſtant raiſonner & ſentir. Un Eſprit vain, qu’abuſe une fauſſe Lumiere, De cet abîme obſcur peut-il jamais ſortir?
Cepen
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De l’Union et Diſt. de l’Ame et du Corpſ.
La Matiere agitée en petites parcelles,
Forme de la Raiſon les Clartez éternelles,
Prend de l’Eſprit l’Attribut glorieux,
Et comprend les ſecrets de la Terre & des Cieux.
Il faut donc, que nos fruit, les herbes de nos Plaines
Et le Cryſtal de nos Fontaines,
Cuits dans notre Eſtomac, melez & digerez,
En Chair, en Sang, en Eſprits figurez,
Broyez, criblez, ſubtiliſez ſans ceſſe,
Acquierent la délicateſſe,
Que pour former notre Ame on veut imaginer;
Que la Matiere ainſi changeant de Conſiſtance,
Reçoive l’Intelligence,
Et puiſle tout d’un Coup ſentir & raiſonner.
Mais qu’on m’apprenne donc, à quel point ſe ter-
mine
L’Acte purement corporel.
Quand celui-ci finit, où prend ſon Origine,
Un autre Acte intellectuel?
Qu’un Etre, qui n’etoit, qu’inſenſible matiere,
Puiſſe dans un inſtant raiſonner & ſentir.
Un Eſprit vain, qu’abuſe une fauſſe Lumiere,
De cet abîme obſcur peut-il jamais ſortir?
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 550. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/580>, abgerufen am 22.11.2024.
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