Veut-on porter les yeux jusques dans l'Empyree; Par un nouveau Calcul on compte ses Flambeaux, On voit d'Asterismes nouveaux, Son immense Voute eclairee; Un Verre a nos regards expose clairement, Jusques aux moindres traits, la face des Planetes; Et pour nous en donner des Lumieres parfaites, Abrege leur eloignement, Ou nous faisant percer la plus vaste etendue, Jusqu'au sein de Saturne eleve notre Vaue.
Combien d'effets prodigieux, A produit l'Homme ingenieux! En travaillant la surface d'une Verre, Il a sau se former d'autres yeux, que les siens. Laissant bien loin sous lui le Globe de la Terre, Il ignore son Corps, & ses pesans liens. Il n'a dans l'Univers nulle borne prescrite. Il connoit la Nature, il la change, l'imite. Pour les nobles Esprits, qui du vrai sont touchez, En contemplant de Dieu les Oeuvres admirables, Dans ces Merveilles innombrables, Il n'est plus de secrets cachez.
Du
Deſ Miroirſ et Lunetteſ.
Veut-on porter les yeux juſques dans l’Empyrée; Par un nouveau Calcul on compte ſes Flambeaux, On voit d’Aſteriſmes nouveaux, Son immenſe Voute éclairée; Un Verre à nos regards expoſe clairement, Juſques aux moindres traits, la face des Planetes; Et pour nous en donner des Lumieres parfaites, Abrege leur éloignement, Où nous faiſant percer la plus vaſte étendue, Juſqu’au ſein de Saturne éleve notre Vûe.
Combien d’effets prodigieux, A produit l’Homme ingenieux! En travaillant la ſurface d’une Verre, Il a ſû ſe former d’autres yeux, que les ſiens. Laiſſant bien loin ſous lui le Globe de la Terre, Il ignore ſon Corps, & ſes peſans liens. Il n’a dans l’Univers nulle borne preſcrite. Il connoit la Nature, il la change, l’imite. Pour les nobles Eſprits, qui du vrai ſont touchez, En contemplant de Dieu les Oeuvres admirables, Dans ces Merveilles innombrables, Il n’eſt plus de ſecrets cachez.
Du
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Deſ Miroirſ et Lunetteſ.
Veut-on porter les yeux juſques dans l’Empyrée;
Par un nouveau Calcul on compte ſes Flambeaux,
On voit d’Aſteriſmes nouveaux,
Son immenſe Voute éclairée;
Un Verre à nos regards expoſe clairement,
Juſques aux moindres traits, la face des Planetes;
Et pour nous en donner des Lumieres parfaites,
Abrege leur éloignement,
Où nous faiſant percer la plus vaſte étendue,
Juſqu’au ſein de Saturne éleve notre Vûe.
Combien d’effets prodigieux,
A produit l’Homme ingenieux!
En travaillant la ſurface d’une Verre,
Il a ſû ſe former d’autres yeux, que les ſiens.
Laiſſant bien loin ſous lui le Globe de la Terre,
Il ignore ſon Corps, & ſes peſans liens.
Il n’a dans l’Univers nulle borne preſcrite.
Il connoit la Nature, il la change, l’imite.
Pour les nobles Eſprits, qui du vrai ſont touchez,
En contemplant de Dieu les Oeuvres admirables,
Dans ces Merveilles innombrables,
Il n’eſt plus de ſecrets cachez.
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 492. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/522>, abgerufen am 22.11.2024.
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