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Bismarck, Otto von: Gedanken und Erinnerungen. Bd. 2. Stuttgart, 1898.

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Alexandrowo. Correspondenz mit P. Schuwalow.
avoir si bien interprete en cette occasion les sentiments, qui
des notre premiere connaissance ont forme entre nous un lien
qui survivra aux relations politiques, qui aujourd'hui nous
mettent en rapport. Parmi les regrets que me laissera la vie
officielle, celui qui naeitra du souvenir de mes relations avec
vous, sera des plus vifs.

Quel que soit l'avenir politique de nos deux pays, la part
que j'ai prise au passe, me laissera la satisfaction, qu'au sujet
de la necessite de leur alliance, j'ai de tout temps ete d'accord
avec l'homme d'etat le plus aimable parmi vos compatriotes.
Tant que je resterai en place, je serai fidele aux traditions qui
m'ont guide depuis 25 ans et dont les principes coincident
avec les idees developpees dans votre lettre au sujet des ser¬
vices que la Russie et l'Allemagne peuvent se rendre et se
sont rendus mutuellement depuis plus d'un siecle sans que les
interets speciaux de l'une ou de l'autre en aient souffert. C'est
cette conviction qui m'a guide en 1848, en 54, en 63 comme
dans la situation actuelle, et pour laquelle j'ai reussi a gagner
l'opinion de la grande majorite de mes compatriotes. C'est
une oeuvre qu'il sera peut-etre plus facile de detruire qu'il n'a
ete de la creer, surtout dans le cas ou mes successeurs ne
mettraient pas la meme constance que moi a cultiver des
traditions dont l'experience leur manquera, et quelquefois
l'abnegation d'amour propre, qu'il faut pour subordonner les
apparences au fond des affaires, les susceptibilites aux grands
interets monarchiques. Un vieux routier de ma trempe ne se
laisse pas facilement derouter par de fausses alarmes, et dans
l'interet de mon Souverain et de mon pays, je sais oublier les
deboires qui pendant les derniers deux ans ne m'ont pas ete
epargnes de la part de chez vous; je ne tiens pas compte des
"flirtations" que mon ancien ami et tuteur de Petersbourg et
mon jeune ami a Paris
1) y entretiennent; mais avec les Chan¬

1) Orlow.

Alexandrowo. Correſpondenz mit P. Schuwalow.
avoir si bien interprété en cette occasion les sentiments, qui
dès notre première connaissance ont formé entre nous un lien
qui survivra aux relations politiques, qui aujourd'hui nous
mettent en rapport. Parmi les regrets que me laissera la vie
officielle, celui qui naîtra du souvenir de mes relations avec
vous, sera des plus vifs.

Quel que soit l'avenir politique de nos deux pays, la part
que j'ai prise au passé, me laissera la satisfaction, qu'au sujet
de la nécessité de leur alliance, j'ai de tout temps été d'accord
avec l'homme d'état le plus aimable parmi vos compatriotes.
Tant que je resterai en place, je serai fidèle aux traditions qui
m'ont guidé depuis 25 ans et dont les principes coincident
avec les idées développées dans votre lettre au sujet des ser¬
vices que la Russie et l'Allemagne peuvent se rendre et se
sont rendus mutuellement depuis plus d'un siècle sans que les
intérêts spéciaux de l'une ou de l'autre en aient souffert. C'est
cette conviction qui m'a guidé en 1848, en 54, en 63 comme
dans la situation actuelle, et pour laquelle j'ai réussi à gagner
l'opinion de la grande majorité de mes compatriotes. C'est
une oeuvre qu'il sera peut-être plus facile de détruire qu'il n'a
été de la créer, surtout dans le cas où mes successeurs ne
mettraient pas la même constance que moi à cultiver des
traditions dont l'expérience leur manquera, et quelquefois
l'abnégation d'amour propre, qu'il faut pour subordonner les
apparences au fond des affaires, les susceptibilités aux grands
intérêts monarchiques. Un vieux routier de ma trempe ne se
laisse pas facilement dérouter par de fausses alarmes, et dans
l'intérêt de mon Souverain et de mon pays, je sais oublier les
déboires qui pendant les derniers deux ans ne m'ont pas été
épargnés de la part de chez vous; je ne tiens pas compte des
„flirtations“ que mon ancien ami et tuteur de Pétersbourg et
mon jeune ami à Paris
1) y entretiennent; mais avec les Chan¬

1) Orlow.
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[221/0245] Alexandrowo. Correſpondenz mit P. Schuwalow. avoir si bien interprété en cette occasion les sentiments, qui dès notre première connaissance ont formé entre nous un lien qui survivra aux relations politiques, qui aujourd'hui nous mettent en rapport. Parmi les regrets que me laissera la vie officielle, celui qui naîtra du souvenir de mes relations avec vous, sera des plus vifs. Quel que soit l'avenir politique de nos deux pays, la part que j'ai prise au passé, me laissera la satisfaction, qu'au sujet de la nécessité de leur alliance, j'ai de tout temps été d'accord avec l'homme d'état le plus aimable parmi vos compatriotes. Tant que je resterai en place, je serai fidèle aux traditions qui m'ont guidé depuis 25 ans et dont les principes coincident avec les idées développées dans votre lettre au sujet des ser¬ vices que la Russie et l'Allemagne peuvent se rendre et se sont rendus mutuellement depuis plus d'un siècle sans que les intérêts spéciaux de l'une ou de l'autre en aient souffert. C'est cette conviction qui m'a guidé en 1848, en 54, en 63 comme dans la situation actuelle, et pour laquelle j'ai réussi à gagner l'opinion de la grande majorité de mes compatriotes. C'est une oeuvre qu'il sera peut-être plus facile de détruire qu'il n'a été de la créer, surtout dans le cas où mes successeurs ne mettraient pas la même constance que moi à cultiver des traditions dont l'expérience leur manquera, et quelquefois l'abnégation d'amour propre, qu'il faut pour subordonner les apparences au fond des affaires, les susceptibilités aux grands intérêts monarchiques. Un vieux routier de ma trempe ne se laisse pas facilement dérouter par de fausses alarmes, et dans l'intérêt de mon Souverain et de mon pays, je sais oublier les déboires qui pendant les derniers deux ans ne m'ont pas été épargnés de la part de chez vous; je ne tiens pas compte des „flirtations“ que mon ancien ami et tuteur de Pétersbourg et mon jeune ami à Paris 1) y entretiennent; mais avec les Chan¬ 1) Orlow.

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Zitationshilfe: Bismarck, Otto von: Gedanken und Erinnerungen. Bd. 2. Stuttgart, 1898, S. 221. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/bismarck_erinnerungen02_1898/245>, abgerufen am 25.11.2024.