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Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906.

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Messieurs que malgre la corruption du siecle les droits de l'humanite quoique souvent meconnus n'en existent pas moins, il sont aussi anciens que la nature et que d'apres les memes droits naturels qui sont les plus sacres, puisque c'est toujours la qu'il faut en revenir quand on veut etre juste, les hommes ont le droit de repousser une injure par une autre du meme genre ou un mal quelconque qu'on veut leur faire injustement, ce n'est pas seulement un droit c'est un devoir sacre envers soi-meme. Ceux qui ne le remplissent point sont degrade et indigne du nom d'hommes qu'ils deshonorent par leur lache injustice envers eux-meme et les autres. Vous voyez donc Messieurs, que sans compter les raisons que j'aurais eu de me venger d'une captivite non meritee et de mille autres qui agravent l'injustice de mon arrestation, j'aurais pu dire a mes conducteurs tout ce qu'ils m'atribuent faussement par represailles, sans avoir d'autre motif, que celui de me venger des injustices qu'ils m'ont fait a moi directement ou bien a toute l'humanite, mais quand ils disaient qu'on penderait l'Assemblee Nationale de France et mille personnes dans chaque district, que desormais on traiterait les hommes a coups de batons de force, pour les rendre plus dociles, qu'ils ont eu l'ordre de me dire que je serais renfermee pour longtemps et mille autres infamies d'un genre pareil. J'ai crus qu'ils etaient des monstres trop meprisable pour exciter en moi d'autre sentiment que le plus profond mepris, et on croit des depositions de pareilles gens, dans quel temps somme nous grand Dieu!

Ce n'est point necessaire, que j'entre dans de grands details, je dirai seulement qu'en general j'ai remarquee que le peuple etait epris d'un amour et d'un enthousiasme extreme pour la liberte, qu'il connaissait les droits, et qu'il eprouvait le ressentiment d'une longue servitude, le peuple etait instruit et les aristocrates persistaient a se conduire comme si nous avions ete dans l'onzieme siecle, les abus

Messieurs que malgré la corruption du siècle les droits de l’humanité quoique souvent méconnus n’en existent pas moins, il sont aussi anciens que la nature et que d’après les mêmes droits naturels qui sont les plus sacrés, puisque c’est toujours là qu’il faut en revenir quand on veut être juste, les hommes ont le droit de repousser une injure par une autre du même genre ou un mal quelconque qu’on veut leur faire injustement, ce n’est pas seulement un droit c’est un devoir sacré envers soi-même. Ceux qui ne le remplissent point sont dégradé et indigne du nom d’hommes qu’ils deshonorent par leur lâche injustice envers eux-même et les autres. Vous voyez donc Messieurs, que sans compter les raisons que j’aurais eu de me venger d’une captivité non meritée et de mille autres qui agravent l’injustice de mon arrestation, j’aurais pu dire à mes conducteurs tout ce qu’ils m’atribuent faussement par représailles, sans avoir d’autre motif, que celui de me venger des injustices qu’ils m’ont fait à moi directement ou bien à toute l’humanité, mais quand ils disaient qu’on penderait l’Assemblée Nationale de France et mille personnes dans chaque district, que desormais on traiterait les hommes à coups de bâtons de force, pour les rendre plus dociles, qu’ils ont eu l’ordre de me dire que je serais renfermée pour longtemps et mille autres infamies d’un genre pareil. J’ai crus qu’ils étaient des monstres trop méprisable pour exciter en moi d’autre sentiment que le plus profond mépris, et on croit des dépositions de pareilles gens, dans quel temps somme nous grand Dieu!

Ce n’est point nécessaire, que j’entre dans de grands détails, je dirai seulement qu’en général j’ai remarquée que le peuple était épris d’un amour et d’un enthousiasme extrème pour la liberté, qu’il connaissait les droits, et qu’il éprouvait le ressentiment d’une longue servitude, le peuple était instruit et les aristocrates persistaient à se conduire comme si nous avions été dans l’onzième siècle, les abus

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[273/0297] Messieurs que malgré la corruption du siècle les droits de l’humanité quoique souvent méconnus n’en existent pas moins, il sont aussi anciens que la nature et que d’après les mêmes droits naturels qui sont les plus sacrés, puisque c’est toujours là qu’il faut en revenir quand on veut être juste, les hommes ont le droit de repousser une injure par une autre du même genre ou un mal quelconque qu’on veut leur faire injustement, ce n’est pas seulement un droit c’est un devoir sacré envers soi-même. Ceux qui ne le remplissent point sont dégradé et indigne du nom d’hommes qu’ils deshonorent par leur lâche injustice envers eux-même et les autres. Vous voyez donc Messieurs, que sans compter les raisons que j’aurais eu de me venger d’une captivité non meritée et de mille autres qui agravent l’injustice de mon arrestation, j’aurais pu dire à mes conducteurs tout ce qu’ils m’atribuent faussement par représailles, sans avoir d’autre motif, que celui de me venger des injustices qu’ils m’ont fait à moi directement ou bien à toute l’humanité, mais quand ils disaient qu’on penderait l’Assemblée Nationale de France et mille personnes dans chaque district, que desormais on traiterait les hommes à coups de bâtons de force, pour les rendre plus dociles, qu’ils ont eu l’ordre de me dire que je serais renfermée pour longtemps et mille autres infamies d’un genre pareil. J’ai crus qu’ils étaient des monstres trop méprisable pour exciter en moi d’autre sentiment que le plus profond mépris, et on croit des dépositions de pareilles gens, dans quel temps somme nous grand Dieu! Ce n’est point nécessaire, que j’entre dans de grands détails, je dirai seulement qu’en général j’ai remarquée que le peuple était épris d’un amour et d’un enthousiasme extrème pour la liberté, qu’il connaissait les droits, et qu’il éprouvait le ressentiment d’une longue servitude, le peuple était instruit et les aristocrates persistaient à se conduire comme si nous avions été dans l’onzième siècle, les abus

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Zitationshilfe: Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906, S. 273. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/adler_frauen_1906/297>, abgerufen am 22.11.2024.