Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906.qui ne lui reussirent point dans son commerce derengerent ses affaires au point qu'il a ete oblige d'engager et de vendre tout son bien; il nous a presque rien laisse a sa mort, pour comble de disgrace on nous a usurpe les biens de ma grande-mere Campinado, et ma mere est morte que nous etions moi et mes freres encore tres jeunes. Une tante que j'ai a Liege m'a prise chez elle, en suite elle m'a mise au couvent ou j'ai appris un peu a coudre et fait ma premiere communion. Au bout d'un an ma tante s'est mariee et n'a plus voulu payer ma pension, elle m'a prise chez elle, pour avoir soin de ses enfants. Mais les mauvais traitements m'obligerent de m'en retourner chez mon pere qui s'etait remarie. Ma nouvelle mere ne me traita pas mieux que ma tante de Liege; je fus forcee ainsi que mes deux freres de quitter la maison paternelle, le plus vieux s'en allat en Allemagne chez un de mes parents du nom de Campinado, et moi et mon jeune frere nous allames a Xhoris chez les parents de mon pere. Mon frere etait dans la plus tendre enfance et moi j'avais 13 ans, on me faisait faire des ouvrages plus fort que mon age ne le comportait, ce n'etait pas ce qui me rendait la plus malheureuse, je souffrais bien plus impatiemment les mortifications. Quand je ne pu plus les supporter je m'en retournai a Liege chez ma tante, je fus plus mal encore, elle continua de me traiter comme la premiere fois, a la fin ses injustices me forcerent de nouveau de m'en aller. Elle me garda toutes mes hardes et tout ce qu'elle m'avait donne, pour me forcer a rester chez elle, mais je lui laissai tout et je reviens a Sougnie dans la province de Limbourg garder les vaches ou je restai un an, je m'en retournai de nouveau a Liege. J'allai demeurer chez une dame pour coudre. J'y fis connaissance d'une dame anglaise a 16 ans, qui me prit chez elle, j'en fus bien traitee a tous egards et c'est par ses soins que j'etais instruite dans la musique. Je l'ai suivi en Angleterre a ma vingtieme anne, apres etre restee quatre ans dans le Brabant avec elle. qui ne lui réussirent point dans son commerce dérengèrent ses affaires au point qu’il a été obligé d’engager et de vendre tout son bien; il nous a presque rien laissé à sa mort, pour comble de disgrace on nous a usurpé les biens de ma grande-mère Campinado, et ma mère est morte que nous étions moi et mes frères encore très jeunes. Une tante que j’ai à Liège m’a prise chez elle, en suite elle m’a mise au couvent où j’ai appris un peu à coudre et fait ma première communion. Au bout d’un an ma tante s’est mariée et n’a plus voulu payer ma pension, elle m’a prise chez elle, pour avoir soin de ses enfants. Mais les mauvais traitements m’obligèrent de m’en retourner chez mon père qui s’était remarié. Ma nouvelle mère ne me traita pas mieux que ma tante de Liège; je fus forcée ainsi que mes deux frères de quitter la maison paternelle, le plus vieux s’en allat en Allemagne chez un de mes parents du nom de Campinado, et moi et mon jeune frère nous allames à Xhoris chez les parents de mon père. Mon frère était dans la plus tendre enfance et moi j’avais 13 ans, on me faisait faire des ouvrages plus fort que mon âge ne le comportait, ce n’était pas ce qui me rendait la plus malheureuse, je souffrais bien plus impatiemment les mortifications. Quand je ne pu plus les supporter je m’en retournai à Liège chez ma tante, je fus plus mal encore, elle continua de me traiter comme la première fois, à la fin ses injustices me forcèrent de nouveau de m’en aller. Elle me garda toutes mes hardes et tout ce qu’elle m’avait donné, pour me forcer à rester chez elle, mais je lui laissai tout et je reviens à Sougnié dans la province de Limbourg garder les vaches ou je restai un an, je m’en retournai de nouveau à Liège. J’allai demeurer chez une dame pour coudre. J’y fis connaissance d’une dame anglaise à 16 ans, qui me prit chez elle, j’en fus bien traitée à tous égards et c’est par ses soins que j’étais instruite dans la musique. Je l’ai suivi en Angleterre à ma vingtième anné, après être restée quatre ans dans le Brabant avec elle. <TEI> <text> <back> <div> <p><pb facs="#f0269" n="245"/> qui ne lui réussirent point dans son commerce dérengèrent ses affaires au point qu’il a été obligé d’engager et de vendre tout son bien; il nous a presque rien laissé à sa mort, pour comble de disgrace on nous a usurpé les biens de ma grande-mère Campinado, et ma mère est morte que nous étions moi et mes frères encore très jeunes. Une tante que j’ai à Liège m’a prise chez elle, en suite elle m’a mise au couvent où j’ai appris un peu à coudre et fait ma première communion. Au bout d’un an ma tante s’est mariée et n’a plus voulu payer ma pension, elle m’a prise chez elle, pour avoir soin de ses enfants. Mais les mauvais traitements m’obligèrent de m’en retourner chez mon père qui s’était remarié. Ma nouvelle mère ne me traita pas mieux que ma tante de Liège; je fus forcée ainsi que mes deux frères de quitter la maison paternelle, le plus vieux s’en allat en Allemagne chez un de mes parents du nom de Campinado, et moi et mon jeune frère nous allames à Xhoris chez les parents de mon père. Mon frère était dans la plus tendre enfance et moi j’avais 13 ans, on me faisait faire des ouvrages plus fort que mon âge ne le comportait, ce n’était pas ce qui me rendait la plus malheureuse, je souffrais bien plus impatiemment les mortifications. Quand je ne pu plus les supporter je m’en retournai à Liège chez ma tante, je fus plus mal encore, elle continua de me traiter comme la première fois, à la fin ses injustices me forcèrent de nouveau de m’en aller. Elle me garda toutes mes hardes et tout ce qu’elle m’avait donné, pour me forcer à rester chez elle, mais je lui laissai tout et je reviens à Sougnié dans la province de Limbourg garder les vaches ou je restai un an, je m’en retournai de nouveau à Liège. J’allai demeurer chez une dame pour coudre. J’y fis connaissance d’une dame anglaise à 16 ans, qui me prit chez elle, j’en fus bien traitée à tous égards et c’est par ses soins que j’étais instruite dans la musique. Je l’ai suivi en Angleterre à ma vingtième anné, après être restée quatre ans dans le Brabant avec elle. </p> </div> </back> </text> </TEI> [245/0269]
qui ne lui réussirent point dans son commerce dérengèrent ses affaires au point qu’il a été obligé d’engager et de vendre tout son bien; il nous a presque rien laissé à sa mort, pour comble de disgrace on nous a usurpé les biens de ma grande-mère Campinado, et ma mère est morte que nous étions moi et mes frères encore très jeunes. Une tante que j’ai à Liège m’a prise chez elle, en suite elle m’a mise au couvent où j’ai appris un peu à coudre et fait ma première communion. Au bout d’un an ma tante s’est mariée et n’a plus voulu payer ma pension, elle m’a prise chez elle, pour avoir soin de ses enfants. Mais les mauvais traitements m’obligèrent de m’en retourner chez mon père qui s’était remarié. Ma nouvelle mère ne me traita pas mieux que ma tante de Liège; je fus forcée ainsi que mes deux frères de quitter la maison paternelle, le plus vieux s’en allat en Allemagne chez un de mes parents du nom de Campinado, et moi et mon jeune frère nous allames à Xhoris chez les parents de mon père. Mon frère était dans la plus tendre enfance et moi j’avais 13 ans, on me faisait faire des ouvrages plus fort que mon âge ne le comportait, ce n’était pas ce qui me rendait la plus malheureuse, je souffrais bien plus impatiemment les mortifications. Quand je ne pu plus les supporter je m’en retournai à Liège chez ma tante, je fus plus mal encore, elle continua de me traiter comme la première fois, à la fin ses injustices me forcèrent de nouveau de m’en aller. Elle me garda toutes mes hardes et tout ce qu’elle m’avait donné, pour me forcer à rester chez elle, mais je lui laissai tout et je reviens à Sougnié dans la province de Limbourg garder les vaches ou je restai un an, je m’en retournai de nouveau à Liège. J’allai demeurer chez une dame pour coudre. J’y fis connaissance d’une dame anglaise à 16 ans, qui me prit chez elle, j’en fus bien traitée à tous égards et c’est par ses soins que j’étais instruite dans la musique. Je l’ai suivi en Angleterre à ma vingtième anné, après être restée quatre ans dans le Brabant avec elle.
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