Beylage aus einem Briefe von Herrn Zimmermann an einen Antiphysiognomiker.
"Si vous pretendes des regles sures et qui mettent (comme on l'entend communement) "tout homme en etat de connoeitre la physiognomie de tout autre homme, vous de- "mandes un art, par lequel on puisse donner du genie a chaque sot.
Quoique vous disies tres bien: que le physicien, qui pretend lire dans le grand "livre de la nature, se trompe souvent; je scai que vous ne defendes pas pour cela au "physicien de feuilleter ce grand livre. Mais de grace, pourquoi, n'etes vous donc si "intolerant qu'a l'egard de celui, qui veut lire sur le visage humain? Une ame aussi "belle, que la votre n'a rien a craindre d'un physiognomiste."
Jamais un philosophe, tel que Vous, ne devroit dire: Sil y avoit des regles sures, pour juger des Physiognomies, il y a long-tems qu'elles seroient connues!
Je ne vous pardonne pas meme, d'avoir ajoute, que puisqu'il n'y a pas dans le monde deux nez, ni a plus forte raison, deux Visages, qui soyent parfaitement semblables; on auroit besoin d'autant de regles, qu'il y a d'hommes; & que ce qui n' a lieu que dans un seul cas, n'est pas une regle. Je vois par-la avec etonnement, que vous n'aves jamais observe des Physiognomies. Personne p. e. ne nie la variete des nez: Mais en les observant, tant soit peu, vous trouveres dans les nez, qui paroissent les plus diffe- rents, des traits de ressemblance, qui vous serviront, a les classifier, & qui exciteront peut-etre bientot votre Esprit vif & penetrant, d'imaginer une Nasologie.
Un medecin peu habile verra dans dix hommes la meme maladie, & il sera inti- mement persuade, qu'il voit dix maladies differentes, & toutes les regles, posees en forme de lunettes sur le nez de ce Medecin, ne l'empecheront jamais, de voir dix maladies, la, ou il n'y en a qu'une." -- etc.
30 Nov. 1774.
Zwölftes
bey der Phyſiognomik.
Beylage aus einem Briefe von Herrn Zimmermann an einen Antiphyſiognomiker.
„Si vous prétendés des regles ſures et qui mettent (comme on l'entend communément) „tout homme en état de connoître la phyſiognomie de tout autre homme, vous de- „mandés un art, par lequel on puiſſe donner du génie à chaque ſot.
Quoique vous diſiés très bien: que le phyſicien, qui prétend lire dans le grand „livre de la nature, ſe trompe ſouvent; je ſçai que vous ne defendés pas pour cela au „phyſicien de feuilleter ce grand livre. Mais de graçe, pourquoi, n'êtes vous donc ſi „intolerant qu'à l'egard de celui, qui veut lire ſur le viſage humain? Une ame auſſi „belle, que la vôtre n'a rien à craindre d'un phyſiognomiſte.“
Jamais un philoſophe, tel que Vous, ne devroit dire: Sil y avoit des regles ſures, pour juger des Phyſiognomies, il y a long-tems qu'elles ſeroient connues!
Je ne vous pardonne pas même, d'avoir ajouté, que puisqu'il n'y a pas dans le monde deux nez, ni à plus forte raiſon, deux Viſages, qui ſoyent parfaitement ſemblables; on auroit beſoin d'autant de regles, qu'il y a d'hommes; & que ce qui n' a lieu que dans un ſeul cas, n'eſt pas une regle. Je vois par-là avec étonnement, que vous n'avés jamais obſervé des Phyſiognomies. Perſonne p. e. ne nie la varieté des nez: Mais en les obſervant, tant ſoit peu, vous trouverés dans les nez, qui paroiſſent les plus diffé- rents, des traits de reſſemblance, qui vous ſerviront, à les claſſifier, & qui excitéront peut-être bientot votre Eſprit vif & pénétrant, d'imaginer une Naſologie.
Un médecin peu habile verra dans dix hommes la même maladie, & il ſera inti- mement perſuadé, qu'il voit dix maladies différentes, & toutes les regles, poſées en forme de lunettes ſur le nez de ce Médecin, ne l'empêcheront jamais, de voir dix maladies, là, où il n'y en a qu'une.“ — etc.
30 Nov. 1774.
Zwoͤlftes
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Antiphyſiognomiker.
„Si vous prétendés des regles ſures et qui mettent (comme on l'entend communément)
„tout homme en état de connoître la phyſiognomie de tout autre homme, vous de-
„mandés un art, par lequel on puiſſe donner du génie à chaque ſot.
Quoique vous diſiés très bien: que le phyſicien, qui prétend lire dans le grand
„livre de la nature, ſe trompe ſouvent; je ſçai que vous ne defendés pas pour cela au
„phyſicien de feuilleter ce grand livre. Mais de graçe, pourquoi, n'êtes vous donc ſi
„intolerant qu'à l'egard de celui, qui veut lire ſur le viſage humain? Une ame auſſi
„belle, que la vôtre n'a rien à craindre d'un phyſiognomiſte.“
Jamais un philoſophe, tel que Vous, ne devroit dire: Sil y avoit des regles
ſures, pour juger des Phyſiognomies, il y a long-tems qu'elles ſeroient connues!
Je ne vous pardonne pas même, d'avoir ajouté, que puisqu'il n'y a pas dans
le monde deux nez, ni à plus forte raiſon, deux Viſages, qui ſoyent parfaitement ſemblables;
on auroit beſoin d'autant de regles, qu'il y a d'hommes; & que ce qui n' a lieu que dans un
ſeul cas, n'eſt pas une regle. Je vois par-là avec étonnement, que vous n'avés jamais
obſervé des Phyſiognomies. Perſonne p. e. ne nie la varieté des nez: Mais en les
obſervant, tant ſoit peu, vous trouverés dans les nez, qui paroiſſent les plus diffé-
rents, des traits de reſſemblance, qui vous ſerviront, à les claſſifier, & qui excitéront
peut-être bientot votre Eſprit vif & pénétrant, d'imaginer une Naſologie.
Un médecin peu habile verra dans dix hommes la même maladie, & il ſera inti-
mement perſuadé, qu'il voit dix maladies différentes, & toutes les regles, poſées en
forme de lunettes ſur le nez de ce Médecin, ne l'empêcheront jamais, de voir dix
maladies, là, où il n'y en a qu'une.“ — etc.
30 Nov. 1774.
Zwoͤlftes
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Lavater, Johann Caspar: Physiognomische Fragmente, zur Beförderung der Menschenkenntniß und Menschenliebe. Bd. 1. Leipzig u. a., 1775, S. 151. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/lavater_fragmente01_1775/219>, abgerufen am 22.02.2025.
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