Börne, Ludwig: Briefe aus Paris. Bd. 6. Paris, 1834. Mais, quoi! je raille; on le sait bien en France; J'y suis du trone un des chauds partisans D'ailleurs l'histoire a repondu d'avance: Nous n'y voyons que princes bienfaisans. Peres du peuple ils le font pamer d'aise; Plus il s'instruit moins ils en ont d'effroi; Au bon Henri succede Louis treize. Faites un roi, morbleu, faites un roi. Faites un roi, faites un roi. Prediction de Nostradamus pour l'an deux mil. Nostradamus, qui vit naeitre Henri quatre Grand astrologue, a predit dans ses vers, Qu'en l'an deux mil, date qu'on peut debattre, De la medaille on verrait le revers. Alors, dit-il, Paris dans l'allegresse, Au pied du louvre oura cette voix: "Heureux Francais, soulagez ma detresse; "Faites l'aumone aux dernier de vos rois." Or, cette voix sera celle d'un homme
Pauvre, a scrofule, en haillons, sans souliers Qui, ne proscrit, vieux, arrivant de Rome, Fera spectacle aux petits ecoliers. Mais, quoi! je raille; on le sait bien en France; J'y suis du trône un des chauds partisans D'ailleurs l'histoire a répondu d'avance: Nous n'y voyons que princes bienfaisans. Pères du peuple ils le font pâmer d'aise; Plus il s'instruit moins ils en ont d'effroi; Au bon Henri succède Louis treize. Faites un roi, morbleu, faites un roi. Faites un roi, faites un roi. Prédiction de Nostradamus pour l'an deux mil. Nostradamus, qui vit naître Henri quatre Grand astrologue, a prédit dans ses vers, Qu'en l'an deux mil, date qu'on peut débattre, De la médaille on verrait le revers. Alors, dit-il, Paris dans l'allégresse, Au pied du louvre oura cette voix: „Heureux Français, soulagez ma détresse; „Faites l'aumône aux dernier de vos rois.“ Or, cette voix sera celle d'un homme
Pauvre, à scrofule, en haillons, sans souliers Qui, né proscrit, vieux, arrivant de Rome, Fera spectacle aux petits écoliers. <TEI> <text> <body> <div n="1"> <div> <div n="3"> <lg type="poem"> <pb facs="#f0076" n="64"/> <lg n="5"> <l> <hi rendition="#aq">Mais, quoi! je raille; on le sait bien en France;</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">J'y suis du trône un des chauds partisans</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">D'ailleurs l'histoire a répondu d'avance:</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Nous n'y voyons que princes bienfaisans.</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Pères du peuple ils le <choice><sic>fout</sic><corr>font</corr></choice> pâmer d'aise;</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Plus il s'instruit moins ils en ont d'effroi;</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Au bon Henri succède Louis treize.</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Faites un roi, morbleu, faites un roi.</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Faites un roi, faites un roi.</hi> </l><lb/> </lg> </lg> <milestone rendition="#hr" unit="section"/> </div> <div n="3"> <head> <hi rendition="#aq #g">Prédiction de Nostradamus<lb/> pour l'an deux mil.</hi><lb/> </head> <milestone rendition="#hr" unit="section"/> <lg type="poem"> <lg n="1"> <l> <hi rendition="#aq">Nostradamus, qui vit naître Henri quatre</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Grand astrologue, a prédit dans ses vers,</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Qu'en l'an deux mil, date qu'on peut débattre,</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">De la médaille on verrait le revers.</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Alors, dit-il, Paris dans l'allégresse,</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Au pied du louvre oura cette voix:</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">„Heureux Français, soulagez ma détresse;</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">„Faites l'aumône aux dernier de vos rois.“</hi> </l><lb/> </lg> <lg n="2"> <l> <hi rendition="#aq">Or, cette voix sera celle d'un homme</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Pauvre, à scrofule, en haillons, sans souliers</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Qui, né proscrit, vieux, arrivant de Rome,</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Fera spectacle aux petits écoliers.</hi> </l><lb/> </lg> </lg> </div> </div> </div> </body> </text> </TEI> [64/0076]
Mais, quoi! je raille; on le sait bien en France;
J'y suis du trône un des chauds partisans
D'ailleurs l'histoire a répondu d'avance:
Nous n'y voyons que princes bienfaisans.
Pères du peuple ils le font pâmer d'aise;
Plus il s'instruit moins ils en ont d'effroi;
Au bon Henri succède Louis treize.
Faites un roi, morbleu, faites un roi.
Faites un roi, faites un roi.
Prédiction de Nostradamus
pour l'an deux mil.
Nostradamus, qui vit naître Henri quatre
Grand astrologue, a prédit dans ses vers,
Qu'en l'an deux mil, date qu'on peut débattre,
De la médaille on verrait le revers.
Alors, dit-il, Paris dans l'allégresse,
Au pied du louvre oura cette voix:
„Heureux Français, soulagez ma détresse;
„Faites l'aumône aux dernier de vos rois.“
Or, cette voix sera celle d'un homme
Pauvre, à scrofule, en haillons, sans souliers
Qui, né proscrit, vieux, arrivant de Rome,
Fera spectacle aux petits écoliers.
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Zitationshilfe: | Börne, Ludwig: Briefe aus Paris. Bd. 6. Paris, 1834, S. 64. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/boerne_paris06_1834/76>, abgerufen am 16.07.2024. |