Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.IX. Je me trouvais donc sans ombre et sans argent, A travers le tissu diaphane d'un songe deli- IX. Je me trouvais donc sans ombre et sans argent, A travers le tissu diaphane d’un songe déli- <TEI> <text> <body> <pb facs="#f0126" n="[98]"/> <div n="1"> <head> <hi rendition="#b">IX.</hi> </head><lb/> <p><hi rendition="#in">J</hi>e me trouvais donc sans ombre et sans argent,<lb/> mais ma poitrine était soulagée du fardeau qui<lb/> l’avait oppressée, et je respirais librement. Si<lb/> je n’avais pas perdu mon amour, ou si dans<lb/> cette perte je m’étais cru sans reproches, je<lb/> crois que j’aurais été heureux. Cependant je ne<lb/> savais que faire, et j’ignorais ce que j’allais<lb/> devenir. Je visitai d’abord mes poches, où je<lb/> trouvai encore quelques pièces d’or, je les comp-<lb/> tai, et je me mis à rire. J’avais laissé mes<lb/> chevaux dans la vallée, à l’auberge prochaine,<lb/> mais j’avais honte d’y retourner. Au moins fal-<lb/> lait-il pour cela attendre le coucher du soleil<lb/> et il était à peine à son midi. Je m’étendis à<lb/> l’ombre d’un arbre, et je m’endormis profondé-<lb/> ment.</p><lb/> <p>A travers le tissu diaphane d’un songe déli-<lb/> cieux, je vis groupées autour de moi les plus<lb/> riantes images. Je vis Mina couronnée de fleurs,<lb/> s’approcher, me sourire, se pencher vers moi,<lb/></p> </div> </body> </text> </TEI> [[98]/0126]
IX.
Je me trouvais donc sans ombre et sans argent,
mais ma poitrine était soulagée du fardeau qui
l’avait oppressée, et je respirais librement. Si
je n’avais pas perdu mon amour, ou si dans
cette perte je m’étais cru sans reproches, je
crois que j’aurais été heureux. Cependant je ne
savais que faire, et j’ignorais ce que j’allais
devenir. Je visitai d’abord mes poches, où je
trouvai encore quelques pièces d’or, je les comp-
tai, et je me mis à rire. J’avais laissé mes
chevaux dans la vallée, à l’auberge prochaine,
mais j’avais honte d’y retourner. Au moins fal-
lait-il pour cela attendre le coucher du soleil
et il était à peine à son midi. Je m’étendis à
l’ombre d’un arbre, et je m’endormis profondé-
ment.
A travers le tissu diaphane d’un songe déli-
cieux, je vis groupées autour de moi les plus
riantes images. Je vis Mina couronnée de fleurs,
s’approcher, me sourire, se pencher vers moi,
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