l'interruption spontanee, il n'y pas de telegraphes qui puissent etre compares aux miens.
Quand le soin de fermer et de rompre le circuit est aban- donne a une action etrangere a l'appareil, il est a peu pres im- possible qu'elle dure chaque fois juste le temps necessaire et suffisant pour que l'aimant attire l'armature. Ce temps necessaire et suffisant est d'autant plus petit que l'intensite du courant est plus grande. On pourra, a la verite, determiner par experience, pour une intensite donnee, la duree la plus convenable a accorder aux clotures et aux interruptions du circuit. Mais des que l'in- tensite du courant viendra a varier, surtout d'une grandeur inegale aux deux stations, comme cela a cons'amment lieu avec les fils aeriens, on se trouvera de nouveau dans le vague: ou bien les clotures ne dureront pas assez longtemps pour l'intensite presente du courant dans l'appareil recepteur, et alors l'aimant pourra ne pas attirer l'armature; ou bien elles dureront trop et alors l'ar- mature pourra rester collee, par l'effet de l'aimantation temporaire. Dans les deux cas, l'appareil transmetteur devancera l'appareil recepteur et la correspondance sera troublee. C'est surtout pour diminuer les chances en faveur du dernier cas qu'il a fallu, dans les appareils de cette nature, reduire a des proportions minimes les masses de fer doux, parce que, a egale intensite du courant, l'aimantation temporaire est d'autant plus considerable que l'aimant est plus volumineux.
Au contraire, quand c'est l'appareil lui-meme qui rompt le circuit au terme de la course de l'armature, il ne peut jamais se faire d'abord que le circuit ne reste pas assez longtemps ferme, l'interruption ayant toujours lieu au point nomme; c'est-a-dire a l'instant precis, ou l'aimant a fourni le travail necessaire pour faire avancer l'aiguille d'un pas. D'autre part, le circuit ne restera jamais ferme trop longtemps, car la quantite de magnetisme de- veloppee dans l'aimant sera toujours sensiblement la meme au moment de la rupture du circuit, quelle que soit l'intensite du courant, parce que le mouvement de l'armature sera d'autant plus rapide et que la rupture se fera toujours a l'instant, ou l'aimant aura acquis, dans un espace de temps plus ou moins court, selon l'intensite, une force reglee par la force constante du ressort, et, par suite, sensiblement constante elle-meme. Quant au temps
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l’interruption spontanée, il n’y pas de télégraphes qui puissent être comparés aux miens.
Quand le soin de fermer et de rompre le circuit est aban- donné à une action étrangère à l’appareil, il est à peu près im- possible qu’elle dure chaque fois juste le temps nécessaire et suffisant pour que l’aimant attire l’armature. Ce temps nécessaire et suffisant est d’autant plus petit que l’intensité du courant est plus grande. On pourra, à la vérité, déterminer par expérience, pour une intensité donnée, la durée la plus convenable à accorder aux clôtures et aux interruptions du circuit. Mais dès que l’in- tensité du courant viendra à varier, surtout d’une grandeur inégale aux deux stations, comme cela a cons’amment lieu avec les fils aériens, on se trouvera de nouveau dans le vague: ou bien les clôtures ne dureront pas assez longtemps pour l’intensité présente du courant dans l’appareil récepteur, et alors l’aimant pourra ne pas attirer l’armature; ou bien elles dureront trop et alors l’ar- mature pourra rester collée, par l’effet de l’aimantation temporaire. Dans les deux cas, l’appareil transmetteur devancera l’appareil récepteur et la correspondance sera troublée. C’est surtout pour diminuer les chances en faveur du dernier cas qu’il a fallu, dans les appareils de cette nature, réduire à des proportions minimes les masses de fer doux, parce que, à égale intensité du courant, l’aimantation temporaire est d’autant plus considérable que l’aimant est plus volumineux.
Au contraire, quand c’est l’appareil lui-même qui rompt le circuit au terme de la course de l’armature, il ne peut jamais se faire d’abord que le circuit ne reste pas assez longtemps fermé, l’interruption ayant toujours lieu au point nommé; c’est-à-dire à l’instant précis, où l’aimant a fourni le travail nécessaire pour faire avancer l’aiguille d’un pas. D’autre part, le circuit ne restera jamais fermé trop longtemps, car la quantité de magnétisme dé- veloppée dans l’aimant sera toujours sensiblement la même au moment de la rupture du circuit, quelle que soit l’intensité du courant, parce que le mouvement de l’armature sera d’autant plus rapide et que la rupture se fera toujours à l’instant, où l’aimant aura acquis, dans un espace de temps plus ou moins court, selon l’intensité, une force réglée par la force constante du ressort, et, par suite, sensiblement constante elle-même. Quant au temps
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l’interruption spontanée, il n’y pas de télégraphes qui puissent être
comparés aux miens.
Quand le soin de fermer et de rompre le circuit est aban-
donné à une action étrangère à l’appareil, il est à peu près im-
possible qu’elle dure chaque fois juste le temps nécessaire et
suffisant pour que l’aimant attire l’armature. Ce temps nécessaire
et suffisant est d’autant plus petit que l’intensité du courant est
plus grande. On pourra, à la vérité, déterminer par expérience,
pour une intensité donnée, la durée la plus convenable à accorder
aux clôtures et aux interruptions du circuit. Mais dès que l’in-
tensité du courant viendra à varier, surtout d’une grandeur inégale
aux deux stations, comme cela a cons’amment lieu avec les fils
aériens, on se trouvera de nouveau dans le vague: ou bien les
clôtures ne dureront pas assez longtemps pour l’intensité présente
du courant dans l’appareil récepteur, et alors l’aimant pourra ne
pas attirer l’armature; ou bien elles dureront trop et alors l’ar-
mature pourra rester collée, par l’effet de l’aimantation temporaire.
Dans les deux cas, l’appareil transmetteur devancera l’appareil
récepteur et la correspondance sera troublée. C’est surtout pour
diminuer les chances en faveur du dernier cas qu’il a fallu, dans
les appareils de cette nature, réduire à des proportions minimes
les masses de fer doux, parce que, à égale intensité du courant,
l’aimantation temporaire est d’autant plus considérable que l’aimant
est plus volumineux.
Au contraire, quand c’est l’appareil lui-même qui rompt le
circuit au terme de la course de l’armature, il ne peut jamais se
faire d’abord que le circuit ne reste pas assez longtemps fermé,
l’interruption ayant toujours lieu au point nommé; c’est-à-dire à
l’instant précis, où l’aimant a fourni le travail nécessaire pour faire
avancer l’aiguille d’un pas. D’autre part, le circuit ne restera
jamais fermé trop longtemps, car la quantité de magnétisme dé-
veloppée dans l’aimant sera toujours sensiblement la même au
moment de la rupture du circuit, quelle que soit l’intensité du
courant, parce que le mouvement de l’armature sera d’autant plus
rapide et que la rupture se fera toujours à l’instant, où l’aimant
aura acquis, dans un espace de temps plus ou moins court, selon
l’intensité, une force réglée par la force constante du ressort, et,
par suite, sensiblement constante elle-même. Quant au temps
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Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881, S. 81. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/siemens_abhandlungen_1881/99>, abgerufen am 28.11.2024.
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