des telegraphes souterrains n'est que tres-rarement entravee par les influences de l'electricite atmospherique, troisieme grande classe de perturbations, qui, ainsi qu'on l'a vu plus haut, vient mettre le comble aux embarras qui compromettent la saurete du service des telegraphes a fils aeriens. Ni les courants d'electricite atmospheri- que par un ciel serein, ni les courants induits par le mouvement des nuages electriques, ni enfin les decharges brusques et deleteres en temps orageux n'ont de prise sur les fils souterrains a raison de la couche conductrice de sol humide qui les recouvre. Il ne reste pour les fils souterrains, en fait de perturbations de ce genre, que des courants provenant du choc en retour, qui se manifestent parfois dans le circuit en temps d'orage au moment d'une forte decharge.
Phenomenes remarquables qu'offrent les conduits souterrains. -- Voici un phenomene bien remarquable qu'on a constamment l'occasion d'observer sur de longues lignes telegraphiques bien isolees. Supposons que l'extremite B du fil soit isolee, et qu'on fasse communiquer l'autre A a une pile dont l'autre pole est reuni au sol. A l'instant ou l'on etablit la communication, on observe dans les parties du fil qui ne sont pas trop eloignees de la pile, un courant de courte duree dans la direction du courant instantane qui s'eta- blirait, si l'on fermait le circuit en reunissant l'extremite B au sol; sur les lignes d'isolement parfait, il ne reste aucune trace de ce courant. Remplacant tout a coup, a l'aide d'une bascule, la pile par un conducteur inerte, on obtient un second courant instantane d'intensite a peu pres egale a celle du premier, mais cette fois en sens inverse. Rompant ensuite a l'extremite A toute communication avec la pile et le sol, de maniere a tenir cette extremite isolee, et reunissant au meme instant au sol l'extremite B, on observe encore un courant instantane d'intensite a peu pres egale et cette fois de nouveau dans le sens du premier, c'est-a-dire du courant con- tinu de la pile a circuit ferme. Cette derniere experience ne peut se faire, bien entendu, que lorsqu'on dispose d'une ligne a double fil conducteur souterrain; alors les extremites A et B du fil sont supposees se trouver a la meme station, les extremites correspon- dantes du double fil, a la station opposee, etant reunies bout a bout et isolees du sol de maniere a ne former qu'un circuit unique.
des télégraphes souterrains n’est que très-rarement entravée par les influences de l’électricité atmosphérique, troisième grande classe de perturbations, qui, ainsi qu’on l’a vu plus haut, vient mettre le comble aux embarras qui compromettent la sûreté du service des télégraphes à fils aériens. Ni les courants d’électricité atmosphéri- que par un ciel serein, ni les courants induits par le mouvement des nuages électriques, ni enfin les décharges brusques et délétères en temps orageux n’ont de prise sur les fils souterrains à raison de la couche conductrice de sol humide qui les recouvre. Il ne reste pour les fils souterrains, en fait de perturbations de ce genre, que des courants provenant du choc en retour, qui se manifestent parfois dans le circuit en temps d’orage au moment d’une forte décharge.
Phénomènes remarquables qu’offrent les conduits souterrains. — Voici un phénomène bien remarquable qu’on a constamment l’occasion d’observer sur de longues lignes télégraphiques bien isolées. Supposons que l’extrémité B du fil soit isolée, et qu’on fasse communiquer l’autre A à une pile dont l’autre pôle est réuni au sol. A l’instant où l’on établit la communication, on observe dans les parties du fil qui ne sont pas trop éloignées de la pile, un courant de courte durée dans la direction du courant instantané qui s’éta- blirait, si l’on fermait le circuit en réunissant l’extrémité B au sol; sur les lignes d’isolement parfait, il ne reste aucune trace de ce courant. Remplaçant tout à coup, à l’aide d’une bascule, la pile par un conducteur inerte, on obtient un second courant instantané d’intensité à peu près égale à celle du premier, mais cette fois en sens inverse. Rompant ensuite à l’extrémité A toute communication avec la pile et le sol, de manière à tenir cette extrémité isolée, et réunissant au même instant au sol l’extrémité B, on observe encore un courant instantané d’intensité à peu près égale et cette fois de nouveau dans le sens du premier, c’est-à-dire du courant con- tinu de la pile à circuit fermé. Cette dernière expérience ne peut se faire, bien entendu, que lorsqu’on dispose d’une ligne à double fil conducteur souterrain; alors les extrémités A et B du fil sont supposées se trouver à la même station, les extrémités correspon- dantes du double fil, à la station opposée, étant réunies bout à bout et isolées du sol de manière à ne former qu’un circuit unique.
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des télégraphes souterrains n’est que très-rarement entravée par
les influences de l’électricité atmosphérique, troisième grande classe
de perturbations, qui, ainsi qu’on l’a vu plus haut, vient mettre le
comble aux embarras qui compromettent la sûreté du service des
télégraphes à fils aériens. Ni les courants d’électricité atmosphéri-
que par un ciel serein, ni les courants induits par le mouvement
des nuages électriques, ni enfin les décharges brusques et délétères
en temps orageux n’ont de prise sur les fils souterrains à raison
de la couche conductrice de sol humide qui les recouvre. Il ne reste
pour les fils souterrains, en fait de perturbations de ce genre, que
des courants provenant du choc en retour, qui se manifestent
parfois dans le circuit en temps d’orage au moment d’une forte
décharge.
Phénomènes remarquables qu’offrent les conduits souterrains.
— Voici un phénomène bien remarquable qu’on a constamment
l’occasion d’observer sur de longues lignes télégraphiques bien
isolées. Supposons que l’extrémité B du fil soit isolée, et qu’on fasse
communiquer l’autre A à une pile dont l’autre pôle est réuni au
sol. A l’instant où l’on établit la communication, on observe dans
les parties du fil qui ne sont pas trop éloignées de la pile, un courant
de courte durée dans la direction du courant instantané qui s’éta-
blirait, si l’on fermait le circuit en réunissant l’extrémité B au sol;
sur les lignes d’isolement parfait, il ne reste aucune trace de ce
courant. Remplaçant tout à coup, à l’aide d’une bascule, la pile
par un conducteur inerte, on obtient un second courant instantané
d’intensité à peu près égale à celle du premier, mais cette fois en
sens inverse. Rompant ensuite à l’extrémité A toute communication
avec la pile et le sol, de manière à tenir cette extrémité isolée, et
réunissant au même instant au sol l’extrémité B, on observe encore
un courant instantané d’intensité à peu près égale et cette fois
de nouveau dans le sens du premier, c’est-à-dire du courant con-
tinu de la pile à circuit fermé. Cette dernière expérience ne peut
se faire, bien entendu, que lorsqu’on dispose d’une ligne à double
fil conducteur souterrain; alors les extrémités A et B du fil sont
supposées se trouver à la même station, les extrémités correspon-
dantes du double fil, à la station opposée, étant réunies bout à
bout et isolées du sol de manière à ne former qu’un circuit
unique.
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Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881, S. 62. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/siemens_abhandlungen_1881/80>, abgerufen am 25.11.2024.
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