Considerations generales sur les fils aeriens et les fils sou- terrains. -- Tous ces inconvenients reunis s'etant manifeste de bonne heure dans l'emploi des fils aeriens, il est naturel qu'on ait bientot songe a y mettre fin en placant les fils sous terre. En effet, il n'est pas besoin de dire a quel point la saurete du service doit se trouver accrue par ce moyen, les fils souterrains etant presque totalement mis a l'abri des lesions acci- dentelles et de celles par malveillance. On voit pareillement que par la presence d'une couche plus ou moins epaisse de sol humide et par consequent conducteur, qui les recouvre, les fils souterrains doivent etre soustraits soit aux ravages du tonnerre, soit aux autres influences de l'electricite atmospherique moins vio- lentes, mais, a raison de leur plus grande frequence, plus pre- judiciables encore a la saurete du service. Malheureusement, vis-a-vis de ces avantages incontestables, est venue se placer, des le debut, l'apparente impossibilite d'atteindre a un isolement suffisamment parfait des fils souterrains. Aussi est-ce vers ce but qu'ont ete diriges, depuis l'origine de la telegraphie electrique, de nombreux efforts, restes pour la plupart infructueux. Cependant la difficulte a fini par etre completement vaincue, et je m'en vais tracer a present, en peu de mots, l'historique de cet important progres de la telegraphie electrique.
Historique de l'invention des fils souterrains. -- M. Jacobi de Saint-Petersbourg est le premier qui s'est occupe avec succes de l'etablissement des fils souterrains. A cet effet, il essaya d'abord de loger les fils dans des tubes de verre reunis bout a bout, puis il voulut les couvrir de caoutchouc en bandes etroites qu'il enroulait autour d'eux; mais il echoua des deux manieres. En Angleterre et dans les Etats-Unis d'Amerique on eut recours, sur des trajets de peu d'etendue, a des conduits de fonte ou de plomb pour proteger contre l'humidite du sol l'enduit de coton verni dont les fils etaient recouverts; toutefois, le degre d'isolement atteint ne se trouva pas suffisant.
Les choses en seraient sans doute restees la encore bien longtemps, si, a la meme epoque, l'industrie n'avait pas ete en- richie d'une nouvelle matiere, dont le pouvoir isolant n'est egale que par sa merveilleuse aptitude a se preter, sous l'influence de la chaleur, aux formes les plus variees. On entend bien que
Considérations générales sur les fils aériens et les fils sou- terrains. — Tous ces inconvénients réunis s’étant manifesté de bonne heure dans l’emploi des fils aériens, il est naturel qu’on ait bientôt songé à y mettre fin en plaçant les fils sous terre. En effet, il n’est pas besoin de dire à quel point la sûreté du service doit se trouver accrue par ce moyen, les fils souterrains étant presque totalement mis à l’abri des lésions acci- dentelles et de celles par malveillance. On voit pareillement que par la présence d’une couche plus ou moins épaisse de sol humide et par conséquent conducteur, qui les recouvre, les fils souterrains doivent être soustraits soit aux ravages du tonnerre, soit aux autres influences de l’électricité atmosphérique moins vio- lentes, mais, à raison de leur plus grande fréquence, plus pré- judiciables encore à la sûreté du service. Malheureusement, vis-à-vis de ces avantages incontestables, est venue se placer, dès le début, l’apparente impossibilité d’atteindre à un isolement suffisamment parfait des fils souterrains. Aussi est-ce vers ce but qu’ont été dirigés, depuis l’origine de la télégraphie électrique, de nombreux efforts, restés pour la plupart infructueux. Cependant la difficulté a fini par être complètement vaincue, et je m’en vais tracer à présent, en peu de mots, l’historique de cet important progrès de la télégraphie électrique.
Historique de l’invention des fils souterrains. — M. Jacobi de Saint-Pétersbourg est le premier qui s’est occupé avec succès de l’établissement des fils souterrains. A cet effet, il essaya d’abord de loger les fils dans des tubes de verre réunis bout à bout, puis il voulut les couvrir de caoutchouc en bandes étroites qu’il enroulait autour d’eux; mais il échoua des deux manières. En Angleterre et dans les États-Unis d’Amérique on eut recours, sur des trajets de peu d’étendue, à des conduits de fonte ou de plomb pour protéger contre l’humidité du sol l’enduit de coton verni dont les fils étaient recouverts; toutefois, le degré d’isolement atteint ne se trouva pas suffisant.
Les choses en seraient sans doute restées là encore bien longtemps, si, à la même époque, l’industrie n’avait pas été en- richie d’une nouvelle matière, dont le pouvoir isolant n’est égalé que par sa merveilleuse aptitude à se prêter, sous l’influence de la chaleur, aux formes les plus variées. On entend bien que
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Considérations générales sur les fils aériens et les fils sou-
terrains. — Tous ces inconvénients réunis s’étant manifesté
de bonne heure dans l’emploi des fils aériens, il est naturel
qu’on ait bientôt songé à y mettre fin en plaçant les fils sous
terre. En effet, il n’est pas besoin de dire à quel point la
sûreté du service doit se trouver accrue par ce moyen, les fils
souterrains étant presque totalement mis à l’abri des lésions acci-
dentelles et de celles par malveillance. On voit pareillement
que par la présence d’une couche plus ou moins épaisse de sol
humide et par conséquent conducteur, qui les recouvre, les fils
souterrains doivent être soustraits soit aux ravages du tonnerre,
soit aux autres influences de l’électricité atmosphérique moins vio-
lentes, mais, à raison de leur plus grande fréquence, plus pré-
judiciables encore à la sûreté du service. Malheureusement,
vis-à-vis de ces avantages incontestables, est venue se placer,
dès le début, l’apparente impossibilité d’atteindre à un isolement
suffisamment parfait des fils souterrains. Aussi est-ce vers ce
but qu’ont été dirigés, depuis l’origine de la télégraphie électrique,
de nombreux efforts, restés pour la plupart infructueux. Cependant
la difficulté a fini par être complètement vaincue, et je m’en vais
tracer à présent, en peu de mots, l’historique de cet important
progrès de la télégraphie électrique.
Historique de l’invention des fils souterrains. — M. Jacobi
de Saint-Pétersbourg est le premier qui s’est occupé avec succès
de l’établissement des fils souterrains. A cet effet, il essaya
d’abord de loger les fils dans des tubes de verre réunis bout à
bout, puis il voulut les couvrir de caoutchouc en bandes étroites
qu’il enroulait autour d’eux; mais il échoua des deux manières.
En Angleterre et dans les États-Unis d’Amérique on eut recours,
sur des trajets de peu d’étendue, à des conduits de fonte ou de
plomb pour protéger contre l’humidité du sol l’enduit de coton
verni dont les fils étaient recouverts; toutefois, le degré d’isolement
atteint ne se trouva pas suffisant.
Les choses en seraient sans doute restées là encore bien
longtemps, si, à la même époque, l’industrie n’avait pas été en-
richie d’une nouvelle matière, dont le pouvoir isolant n’est égalé
que par sa merveilleuse aptitude à se prêter, sous l’influence
de la chaleur, aux formes les plus variées. On entend bien que
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Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881, S. 54. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/siemens_abhandlungen_1881/72>, abgerufen am 22.11.2024.
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