malheureuses par le nombre des diettes infructueusement ter- minees, il est evident qu'a commencer par S. M. la liberte du suffrage qui nous est si precieuse a ete conservee en son entier. Enfin S. M. ayant affermi les fondements de notre liberte, en nous faisant jouir dans une paix constante de notre droit de suffrage et de tous les avantages, que nos loix nous procurent; pouvoit-elle faire rien de plus pour nous?
Le Roi a convoque la presente diette ordinaire a Grodno dans le tems prescrit par les loix. Il a fait voir par les propositions emanees de son throne, que sa vigilance pater- nelle n'avoit en vue que le bien de la patrie et non son interet particulier. Il n'a rien demande pour lui meme; con- tent de satisfaire aux desseins et aux volontes des etats de la republique et quoiqu'il soit seul le juge equitable du me- rite, il a distribue les charges vacantes avec l'approbation ge- nerale de la nation. Les voix des nonces se sont fait en- tendre et tous ceux qui ont voulu parler, ont ete ecoutes. Quelques uns d'eux ont desire des reponses a leurs demandes, et ils en ont recu de suffisantes par la bouche du marechal.
Ici s'arrete la plume dont nous ne nous servons que pour faire voir la sincerite de nos intentions pour le bien public, et non pour accuser personne.
Ainsi nous protestons devant dieu et les hommes que nous avons toujours souhaite de profiter d'un si doux regne, comme d'un tems salutaire pour secourir la patrie. Nous ne desirions autre chose, si non, que la tenue de la diette put rendre aux loix leur premiere vigueur, qu'elles ont perdue et qu'elles fussent observees en tout point: que grace a la paix dont nous jouissons depuis si longtems, la Patrie put recouvrer son ancien lustre, que la justice qui a souffert par l'introduction de plusieurs abus fut retablie par une nouvelle constitution et put servir de bouclier aux opprimes. Nous souhaitions aussi de faire en sorte que toutes les autres pro- positions salutaires pour le bien public fussent mises en exe- cution. Mais qu'ont produit nos desirs? Qu'avons nous re- cueilli de nos soins et de nos fatigues que de voir notre
malheureuses par le nombre des diettes infructueusement ter- minées, il est evident qu’à commencer par S. M. la liberté du suffrage qui nous est si precieuse a été conservée en son entier. Enfin S. M. ayant affermi les fondements de notre liberté, en nous faisant jouir dans une paix constante de notre droit de suffrage et de tous les avantages, que nos loix nous procurent; pouvoit-elle faire rien de plus pour nous?
Le Roi a convoqué la presente diette ordinaire à Grodno dans le tems prescrit par les loix. Il a fait voir par les propositions emanées de son throne, que sa vigilance pater- nelle n’avoit en vue que le bien de la patrie et non son interet particulier. Il n’a rien demandé pour lui même; con- tent de satisfaire aux desseins et aux volontés des états de la republique et quoiqu’il soit seul le juge equitable du me- rite, il a distribué les charges vacantes avec l’approbation ge- nerale de la nation. Les voix des nonces se sont fait en- tendre et tous ceux qui ont voulu parler, ont été ecoutés. Quelques uns d’eux ont desiré des reponses à leurs demandes, et ils en ont reçu de suffisantes par la bouche du marechal.
Ici s’arrete la plume dont nous ne nous servons que pour faire voir la sincerité de nos intentions pour le bien public, et non pour accuser personne.
Ainsi nous protestons devant dieu et les hommes que nous avons toujours souhaité de profiter d’un si doux regne, comme d’un tems salutaire pour secourir la patrie. Nous ne desirions autre chose, si non, que la tenue de la diette put rendre aux loix leur premiere vigueur, qu’elles ont perduë et qu’elles fussent observées en tout point: que grace à la paix dont nous jouissons depuis si longtems, la Patrie put recouvrer son ancien lustre, que la justice qui a souffert par l’introduction de plusieurs abus fut retablie par une nouvelle constitution et put servir de bouclier aux opprimés. Nous souhaitions aussi de faire en sorte que toutes les autres pro- positions salutaires pour le bien public fussent mises en exe- cution. Mais qu’ont produit nos desirs? Qu’avons nous re- cueilli de nos soins et de nos fatigues que de voir notre
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malheureuses par le nombre des diettes infructueusement ter-
minées, il est evident qu’à commencer par S. M. la liberté
du suffrage qui nous est si precieuse a été conservée en son
entier. Enfin S. M. ayant affermi les fondements de notre
liberté, en nous faisant jouir dans une paix constante de
notre droit de suffrage et de tous les avantages, que nos loix
nous procurent; pouvoit-elle faire rien de plus pour nous?
Le Roi a convoqué la presente diette ordinaire à Grodno
dans le tems prescrit par les loix. Il a fait voir par les
propositions emanées de son throne, que sa vigilance pater-
nelle n’avoit en vue que le bien de la patrie et non son
interet particulier. Il n’a rien demandé pour lui même; con-
tent de satisfaire aux desseins et aux volontés des états de
la republique et quoiqu’il soit seul le juge equitable du me-
rite, il a distribué les charges vacantes avec l’approbation ge-
nerale de la nation. Les voix des nonces se sont fait en-
tendre et tous ceux qui ont voulu parler, ont été ecoutés.
Quelques uns d’eux ont desiré des reponses à leurs demandes,
et ils en ont reçu de suffisantes par la bouche du marechal.
Ici s’arrete la plume dont nous ne nous servons que pour
faire voir la sincerité de nos intentions pour le bien public,
et non pour accuser personne.
Ainsi nous protestons devant dieu et les hommes que
nous avons toujours souhaité de profiter d’un si doux regne,
comme d’un tems salutaire pour secourir la patrie. Nous ne
desirions autre chose, si non, que la tenue de la diette put
rendre aux loix leur premiere vigueur, qu’elles ont perduë
et qu’elles fussent observées en tout point: que grace à la
paix dont nous jouissons depuis si longtems, la Patrie put
recouvrer son ancien lustre, que la justice qui a souffert par
l’introduction de plusieurs abus fut retablie par une nouvelle
constitution et put servir de bouclier aux opprimés. Nous
souhaitions aussi de faire en sorte que toutes les autres pro-
positions salutaires pour le bien public fussent mises en exe-
cution. Mais qu’ont produit nos desirs? Qu’avons nous re-
cueilli de nos soins et de nos fatigues que de voir notre
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Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876, S. 236. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/roepell_polen_1876/250>, abgerufen am 16.07.2024.
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