Il ajoute souvent des menaces a ses demandes outrees disant, si vous ne me payez tant et tant de votre Decret, je vous taillerai bien de la besogne, en mettant des clauses, que vous aurez de la peine d'effacer si tot. Le pauvre solli- citeur voyant qu'on lui tient le poignard sur la gorge, hors d'etat de s'opposer a une telle injustice et de parer le coup consent a tout ce que l'autre demande.
Pour obvier sans delai a ce grand scandale, il suffit, puisqu'on a coutume d'elire les membres, qui composent les jugements terrestres par la pluralite des voix, de se donner la main et de compromettre, qu'on ne veut point rompre les dietines sur l'election du marechal, alors j'espere, qu'on reussira facilement dans l'election des jugements terrestres.
A cette occasion il me vient dans l'esprit et me semble, qu'on fait bien d'envoyer les jeunes seigneurs de notre royaume dans les pays etrangers, pour se former et gagner de l'experience. C'est la, ou ils se pourront informer de la situation, du gouvernement, de l'economie, des revenus et des forces des differents etats, et examiner les interets et manieres de chaque pais, pour en choisir les meilleurs et l'appliquer au profit de la Republique. Comme je suis in- forme de quelques coutumes et usages, qui se pratiquent dans des pais etrangers, je souhaiterois, que nous les puissions imiter.
Entre autres choses je trouve, que la plupart des affaires les plus difficiles se terminent heureusement par la plura- lite des voix. Or puisqu'il y a quelques fois des matieres tres-delicates sur le tapis, ou quelques uns de ceux, qui donnent des suffrages ne veulent point contredire publique- ment aux avis des autres, crainte d'offenser leur superieurs, ou des personnes d'un credit releve, on traite les dites af- faires par la voye du scrutin. Chacun des assesseurs choisit deux ballotes diversement colorees, savoir du blanc et du noir. La premiere signifie l'approbation, l'autre la negation ou l'exclusion. Alors il met conformement a son sentiment et selon le dictamen de sa conscience une des dites ballotes
Roepell, Polen im 18. Jahrhundert. 15
Il ajoute souvent des menaces à ses demandes outrées disant, si vous ne me payez tant et tant de votre Decret, je vous taillerai bien de la besogne, en mettant des clauses, que vous aurez de la peine d’effacer si tot. Le pauvre solli- citeur voyant qu’on lui tient le poignard sur la gorge, hors d’etat de s’opposer à une telle injustice et de parer le coup consent à tout ce que l’autre demande.
Pour obvier sans delai à ce grand scandale, il suffit, puisqu’on a coutume d’elire les membres, qui composent les jugements terrestres par la pluralité des voix, de se donner la main et de compromettre, qu’on ne veut point rompre les dietines sur l’election du marechal, alors j’espere, qu’on reussira facilement dans l’election des jugements terrestres.
A cette occasion il me vient dans l’esprit et me semble, qu’on fait bien d’envoyer les jeunes seigneurs de notre royaume dans les pays etrangers, pour se former et gagner de l’experience. C’est là, où ils se pourront informer de la situation, du gouvernement, de l’economie, des revenus et des forces des differents etats, et examiner les interêts et manieres de chaque païs, pour en choisir les meilleurs et l’appliquer au profit de la Republique. Comme je suis in- formé de quelques coutumes et usages, qui se pratiquent dans des païs etrangers, je souhaiterois, que nous les puissions imiter.
Entre autres choses je trouve, que la plupart des affaires les plus difficiles se terminent heureusement par la plura- lité des voix. Or puisqu’il y a quelques fois des matieres tres-delicates sur le tapis, ou quelques uns de ceux, qui donnent des suffrages ne veulent point contredire publique- ment aux avis des autres, crainte d’offenser leur superieurs, ou des personnes d’un credit relevé, on traite les dites af- faires par la voye du scrutin. Chacun des assesseurs choisit deux ballotes diversement colorées, savoir du blanc et du noir. La premiere signifie l’approbation, l’autre la negation ou l’exclusion. Alors il met conformement à son sentiment et selon le dictamen de sa conscience une des dites ballotes
Roepell, Polen im 18. Jahrhundert. 15
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Il ajoute souvent des menaces à ses demandes outrées
disant, si vous ne me payez tant et tant de votre Decret,
je vous taillerai bien de la besogne, en mettant des clauses,
que vous aurez de la peine d’effacer si tot. Le pauvre solli-
citeur voyant qu’on lui tient le poignard sur la gorge, hors
d’etat de s’opposer à une telle injustice et de parer le coup
consent à tout ce que l’autre demande.
Pour obvier sans delai à ce grand scandale, il suffit,
puisqu’on a coutume d’elire les membres, qui composent les
jugements terrestres par la pluralité des voix, de se donner
la main et de compromettre, qu’on ne veut point rompre
les dietines sur l’election du marechal, alors j’espere, qu’on
reussira facilement dans l’election des jugements terrestres.
A cette occasion il me vient dans l’esprit et me semble,
qu’on fait bien d’envoyer les jeunes seigneurs de notre
royaume dans les pays etrangers, pour se former et gagner
de l’experience. C’est là, où ils se pourront informer de
la situation, du gouvernement, de l’economie, des revenus et
des forces des differents etats, et examiner les interêts et
manieres de chaque païs, pour en choisir les meilleurs et
l’appliquer au profit de la Republique. Comme je suis in-
formé de quelques coutumes et usages, qui se pratiquent dans
des païs etrangers, je souhaiterois, que nous les puissions
imiter.
Entre autres choses je trouve, que la plupart des affaires
les plus difficiles se terminent heureusement par la plura-
lité des voix. Or puisqu’il y a quelques fois des matieres
tres-delicates sur le tapis, ou quelques uns de ceux, qui
donnent des suffrages ne veulent point contredire publique-
ment aux avis des autres, crainte d’offenser leur superieurs,
ou des personnes d’un credit relevé, on traite les dites af-
faires par la voye du scrutin. Chacun des assesseurs choisit
deux ballotes diversement colorées, savoir du blanc et du noir.
La premiere signifie l’approbation, l’autre la negation ou
l’exclusion. Alors il met conformement à son sentiment et
selon le dictamen de sa conscience une des dites ballotes
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Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876, S. 225. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/roepell_polen_1876/239>, abgerufen am 17.02.2025.
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