Me voila enfin, m'amie cherie: je nage en plaisirs et en pluye et je nagerai a votre chambre aussitot que Vous m'en donneres [385]la permission. -- J'arrivai hier; et j'aurois aujourd'hui regarde et5 admire la nature qui se deshabille deja en attendant que Vous Vous soyes habillee -- Mais le tonnerre est venu avec moi en cette ville qui est entouree et habite[e] des beautes. Car je braule d'envie et je tresaille de joie de Vous voir. Mais c'est a Vous de me fixer l'heure de cette visite qui renouvellera Votre amitie10 et qui justifiera la mienne. J'erre de pensees en pensees, comme ce matin de beautes en beautes -- Je n'ai ici parle en[c]or a personne et je ne parlerai qu'a Vous et a Mehringer et au pasteur Schinz. Je quitte la plume; prenes la Votre et donnes a celui qui est aujourd'hui trop heureux pour etre raisonnable, la per-15 mission de voir l'amie qui est l'un et l'autre, qui gronde un peu de mon silence mais qui imitera le Samaritain de ce dimanche ou le ciel de ce mois lequel nous donne au lieu des tempetes des nuages transparantes du clair de lune et au lieu des eclairs des rayons temperes.20
Jean Paul Richter
[Adr.]A Demoiselle Renata Wirth a son logis.
408. An Renate Wirth in Bayreuth.
Schwarzenbach d. 5 Sept. 1792 [Mittwoch].
Liebe Renate,
25
Der Dienstag hat mich kaum von Ihnen weggeschlept; so zieht mich der Mitwoch schon wieder zu Ihnen hin. Bayreuth und meine Paar verträumten Minuten darin liegen jezt vom Abendroth der Erinnerung übergüldet vor mir; und in der Nacht des Lebens wird dem Menschen jede Freude, wie im Finstern Fackeln, desto grösser und30 glänzender je weiter sie von ihm rükt. Gute Renate, ich bin heute zu ernsthaft. Denn am nämlichen Montagsmorgen, wo ich in der Eremitage künstliche Ruinen bestieg und bewunderte, fiel 12 Stunden von mir das schönste Herz, das noch über diese kothige Erde gieng, in ewige Ruinen zusammen -- -- mein guter Oerthel starb an Blattern.35
407. An Renate Wirth in Bayreuth.
[Konzept][Bayreuth, 2. Sept. 1792. Sonntag.]
Me voilà enfin, m’amie cherie: je nage en plaisirs et en pluye et je nagerai à votre chambre aussitôt que Vous m’en donnerés [385]la permission. — J’arrivai hier; et j’aurois aujourd’hui regardé et5 admiré la nature qui ſe deshabille dejà en attendant que Vous Vous soyés habillée — 〈Mais le tonnerre est venu avec moi en cette ville qui est entourée et habité[e] des beautés.〉 Car je brûle d’envie et je tresaille de joie de Vous voir. Mais c’est à Vous de me fixer l’heure de cette visite qui renouvellera Votre amitié10 et qui justifiera la mienne. J’erre de pensées en pensées, comme ce matin de beautés en beautés — Je n’ai ici parlé en[c]or à personne et je ne parlerai qu’à Vous et à Mehringer et au pasteur Schinz. Je quitte la plume; prênés la Vôtre et donnés à celui qui est aujourd’hui trop heureux pour être raisonnable, la per-15 mission de voir l’amie qui est l’un et l’autre, qui gronde un peu de mon silence mais qui imitera le Samaritain de ce dimanche ou le ciel de ce mois lequel nous donne au lieu des tempêtes des nuages transparantes 〈du clair de lune〉 et au lieu des éclairs des rayons temperés.20
Jean Paul Richter
[Adr.]A Demoiselle Renata Wirth à son logis.
408. An Renate Wirth in Bayreuth.
Schwarzenbach d. 5 Sept. 1792 [Mittwoch].
Liebe Renate,
25
Der Dienſtag hat mich kaum von Ihnen weggeſchlept; ſo zieht mich der Mitwoch ſchon wieder zu Ihnen hin. Bayreuth und meine Paar verträumten Minuten darin liegen jezt vom Abendroth der Erinnerung übergüldet vor mir; und in der Nacht des Lebens wird dem Menſchen jede Freude, wie im Finſtern Fackeln, deſto gröſſer und30 glänzender je weiter ſie von ihm rükt. Gute Renate, ich bin heute zu ernſthaft. Denn am nämlichen Montagsmorgen, wo ich in der Eremitage künſtliche Ruinen beſtieg und bewunderte, fiel 12 Stunden von mir das ſchönſte Herz, das noch über dieſe kothige Erde gieng, in ewige Ruinen zuſammen — — mein guter Oerthel ſtarb an Blattern.35
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407. An Renate Wirth in Bayreuth.
[Bayreuth, 2. Sept. 1792. Sonntag.]
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et je nagerai à votre chambre aussitôt que Vous m’en donnerés
la permission. — J’arrivai hier; et j’aurois aujourd’hui regardé et 5
admiré la nature qui ſe deshabille dejà en attendant que Vous
Vous soyés habillée — 〈Mais le tonnerre est venu avec moi en
cette ville qui est entourée et habité[e] des beautés.〉 Car je
brûle d’envie et je tresaille de joie de Vous voir. Mais c’est à Vous
de me fixer l’heure de cette visite qui renouvellera Votre amitié 10
et qui justifiera la mienne. J’erre de pensées en pensées, comme
ce matin de beautés en beautés — Je n’ai ici parlé en[c]or à
personne et je ne parlerai qu’à Vous et à Mehringer et au pasteur
Schinz. Je quitte la plume; prênés la Vôtre et donnés à celui
qui est aujourd’hui trop heureux pour être raisonnable, la per- 15
mission de voir l’amie qui est l’un et l’autre, qui gronde un peu
de mon silence mais qui imitera le Samaritain de ce dimanche
ou le ciel de ce mois lequel nous donne au lieu des tempêtes
des nuages transparantes 〈du clair de lune〉 et au lieu des éclairs
des rayons temperés. 20
Jean Paul Richter
[Adr.] A Demoiselle Renata Wirth à son logis.
408. An Renate Wirth in Bayreuth.
Schwarzenbach d. 5 Sept. 1792 [Mittwoch].
Liebe Renate, 25
Der Dienſtag hat mich kaum von Ihnen weggeſchlept; ſo zieht
mich der Mitwoch ſchon wieder zu Ihnen hin. Bayreuth und meine
Paar verträumten Minuten darin liegen jezt vom Abendroth der
Erinnerung übergüldet vor mir; und in der Nacht des Lebens wird
dem Menſchen jede Freude, wie im Finſtern Fackeln, deſto gröſſer und 30
glänzender je weiter ſie von ihm rükt. Gute Renate, ich bin heute zu
ernſthaft. Denn am nämlichen Montagsmorgen, wo ich in der
Eremitage künſtliche Ruinen beſtieg und bewunderte, fiel 12 Stunden
von mir das ſchönſte Herz, das noch über dieſe kothige Erde gieng, in
ewige Ruinen zuſammen — — mein guter Oerthel ſtarb an Blattern. 35
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Dieses Werk wurde im Rahmen des Moduls DTA-Erweiterungen (DTAE) digitalisiert.
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Historisch-kritische Ausgabe der Werke und Briefe von Jean Paul. Berlin-Brandenburgische Akademie zu Berlin: Bereitstellung der Texttranskription.
(2016-11-22T14:52:17Z)
Bitte beachten Sie, dass die aktuelle Transkription (und Textauszeichnung) mittlerweile nicht mehr dem Stand zum Zeitpunkt der Übernahme des Werkes in das DTA entsprechen muss.
Markus Bernauer, Matthias Boenig: Bearbeitung der digitalen Edition.
(2016-11-22T14:52:17Z)
Weitere Informationen:
Die digitale Edition der Briefe Jean Pauls im Deutschen Textarchiv basiert auf der von Eduard Berend herausgegebenen III. Abteilung der Historisch-kritischen Ausgabe mit den Briefen Jean Pauls. Die Bände werden im Faksimile und in getreuer Umschrift ohne Korrekturen vollständig zugänglich gemacht. Nicht aufgenommen, da in der hier gewählten Präsentation kaum nutzbar, sind Berends umfangreiche Register über die III. Abteilung in Band III/9, die in das elektronische Gesamtregister über die Briefe von und an Jean Paul eingegangen sind. Das bedeutet: Aufbewahrungsorte von Handschriften sowie veraltete Literaturverweise blieben ebenso bestehen wie die Nummern der von Jean Paul beantworteten Briefe oder der an ihn gerichteten Antworten, Nummern, die sich auf die Regesten in den digitalisierten Bänden beziehen und nicht auf die neue IV. Abteilung mit den Briefen an Jean Paul (s. dort die Konkordanzen).
Eine andere, briefzentrierte digitale Edition der Briefe Jean Pauls ist derzeit als Gemeinschaftsprojekt der Jean-Paul-Edition und der Initiative TELOTA in Vorbereitung. Die Metadaten dieser Ausgabe sowie veraltete Verweise in den Erläuterungen werden dort so weit als möglich aktualisiert. Die Digitalisierung wurde durch die Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) gefördert.
Jean Paul: Dritte Abteilung Briefe. In: Jean Pauls Sämtliche Werke. Historisch-kritische Ausgabe. Abt. 3, Bd. 1. Berlin, 1956, S. 366. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/jeanpaul_briefe01_1956/393>, abgerufen am 04.07.2024.
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