Et d'Epicure aussi le Principe est detruit. La Nature au Hasard seroit-elle entraeinee? Le precedent discours clairement nous instruit, Qu'une Cause toujours par l'autre est gouvernee, Par une anterieure elle est determinee, Jusqu' a ce, que l'Esprit se trouve enfin reduit, A la premiere Loi, de nulle autre emanee, Par qui cet Univers fut cree, fut construit. Ce, qu'on nomme Hasard, n'est rien, ne peut rien etr[e,] Qu'un nom pour designer ce, qu'on ne peut connoeitre Et d'Effets en Effets, sans jamais s'arreter, A la premiere Cause il faudra remonter.
Contre ce sentiment les Songes d' Epicure Imaginoient un Vuide habite par les Dieux. Ou leur Repos delicieux Meme craignoit d'ouir le mouvement des Cieux, Et meprisoit le soin de regir la Nature, Ils mettoient le bonheur de l'Immortalite Dans la profonde Oisivite, Et laissoient l'Univers aller a l' Avanture, Erreur injurieuse a la Divinite!
Vo[u-]
De DIEU.
Et d’Epicure ausſi le Principe eſt detruit. La Nature au Haſard ſeroit-elle entraînée? Le précedent diſcours clairement nous inſtruit, Qu’une Cauſe toujours par l’autre eſt gouvernée, Par une anterieure elle eſt déterminée, Juſqu’ à ce, que l’Eſprit ſe trouve enfin reduit, A la premiere Loi, de nulle autre émanée, Par qui cet Univers fut créé, fut conſtruit. Ce, qu’on nomme Haſard, n’eſt rien, ne peut rien êtr[e,] Qu’un nom pour déſigner ce, qu’on ne peut connoître Et d’Effets en Effets, ſans jamais s’arrêter, A la premiere Cauſe il faudra remonter.
Contre ce ſentiment les Songes d’ Epicure Imaginoient un Vuide habité par les Dieux. Ou leur Repos délicieux Même craignoit d’ouïr le mouvement des Cieux, Et mèpriſoit le ſoin de regir la Nature, Ils mettoient le bonheur de l’Immortalité Dans la profonde Oiſivité, Et laiſſoient l’Univers aller à l’ Avanture, Erreur injurieuſe à la Divinité!
Vo[u-]
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De DIEU.
Et d’Epicure ausſi le Principe eſt detruit.
La Nature au Haſard ſeroit-elle entraînée?
Le précedent diſcours clairement nous inſtruit,
Qu’une Cauſe toujours par l’autre eſt gouvernée,
Par une anterieure elle eſt déterminée,
Juſqu’ à ce, que l’Eſprit ſe trouve enfin reduit,
A la premiere Loi, de nulle autre émanée,
Par qui cet Univers fut créé, fut conſtruit.
Ce, qu’on nomme Haſard, n’eſt rien, ne peut rien être,
Qu’un nom pour déſigner ce, qu’on ne peut connoître
Et d’Effets en Effets, ſans jamais s’arrêter,
A la premiere Cauſe il faudra remonter.
Contre ce ſentiment les Songes d’ Epicure
Imaginoient un Vuide habité par les Dieux.
Ou leur Repos délicieux
Même craignoit d’ouïr le mouvement des Cieux,
Et mèpriſoit le ſoin de regir la Nature,
Ils mettoient le bonheur de l’Immortalité
Dans la profonde Oiſivité,
Et laiſſoient l’Univers aller à l’ Avanture,
Erreur injurieuſe à la Divinité!
Vou-
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 66. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/96>, abgerufen am 09.11.2024.
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