Ce lieu n'est pas facile a definir; Mais que ce soit, ou non, la Glande pineale, Il faudra toujours convenir, De quelque chose, qui l'egale. Les filamens des Nerfs, deliez, confondus, Deviennent si subtils, qu'ils paroissent perdus. Et ce doit etre enfin ce Siege imperceptible, L'unique point de jonction, Ou discernant l'Effet de chaque impression, Notre Ame est frapee & sensible. La des mouvemens corporels, Font des Tableaux spirituels; Et l'Ame, par l'Organe, avec le Corps unie, D'elle & des Sens eprouve l'harmonie.
Quand l'Oeil fait des Objets la nette expression, C'est, que dans un seul point s'unit l'impression. La Vaue au contraire est troublee, Lorsqu'en pressant un de nos yeux, On detourne un des Nerfs, en sorte qu'en deux lieux, Par eux separement la Glande est ebranlee. La meme image aussi-tot est doublee; Et ce double Tableau par son illusion, Cause en l'Esprit l'erreur & la confusion.
Dans
Du Siege deſ Senſationſ.
Ce lieu n’eſt pas facile a définir; Mais que ce ſoit, ou non, la Glande pineale, Il faudra toujours convenir, De quelque choſe, qui l’égale. Les filamens des Nerfs, déliez, confondus, Deviennent ſi ſubtils, qu’ils paroiſſent perdus. Et ce doit être enfin ce Siege imperceptible, L’unique point de jonction, Où diſcernant l’Effet de chaque impresſion, Notre Ame eſt frapée & ſenſible. Là des mouvemens corporels, Font des Tableaux ſpirituels; Et l’Ame, par l’Organe, avec le Corps unie, D’elle & des Sens éprouve l’harmonie.
Quand l’Oeil fait des Objets la nette expresſion, C’eſt, que dans un ſeul point s’unit l’impresſion. La Vûe au contraire eſt troublée, Lorsqu’en preſſant un de nos yeux, On détourne un des Nerfs, en ſorte qu’en deux lieux, Par eux ſéparément la Glande eſt ébranlée. La même image ausſi-tôt eſt doublée; Et ce double Tableau par ſon illuſion, Cauſe en l’Eſprit l’erreur & la confuſion.
Dans
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[506/0536]
Du Siege deſ Senſationſ.
Ce lieu n’eſt pas facile a définir;
Mais que ce ſoit, ou non, la Glande pineale,
Il faudra toujours convenir,
De quelque choſe, qui l’égale.
Les filamens des Nerfs, déliez, confondus,
Deviennent ſi ſubtils, qu’ils paroiſſent perdus.
Et ce doit être enfin ce Siege imperceptible,
L’unique point de jonction,
Où diſcernant l’Effet de chaque impresſion,
Notre Ame eſt frapée & ſenſible.
Là des mouvemens corporels,
Font des Tableaux ſpirituels;
Et l’Ame, par l’Organe, avec le Corps unie,
D’elle & des Sens éprouve l’harmonie.
Quand l’Oeil fait des Objets la nette expresſion,
C’eſt, que dans un ſeul point s’unit l’impresſion.
La Vûe au contraire eſt troublée,
Lorsqu’en preſſant un de nos yeux,
On détourne un des Nerfs, en ſorte qu’en deux lieux,
Par eux ſéparément la Glande eſt ébranlée.
La même image ausſi-tôt eſt doublée;
Et ce double Tableau par ſon illuſion,
Cauſe en l’Eſprit l’erreur & la confuſion.
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 506. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/536>, abgerufen am 22.11.2024.
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