Que le Tonnere gronde, ou l'Acier nous entame, Que le Marbre nous touche, ou la Glace, ou la Flame, L'Esprit sent & distingue, & nomme Froid, Chaleur Ou durete, bruit, & douleur, Sur les impressions, que l'Organe lui donne; L'Ame a qui les Objets viennent se presenter, Joint des Noms a l'Idee, examine, raisonne, Et par ces mouvemens se laissant exciter, Juge ce, qu'il faut suivre, ou qu'il faut eviter.
Pretendre que ce Corps, a qui l'Ame est unie, Sente l'impression, qu'il nous fait recevoir, C'est vouloir, que le Lut entende l'harmonie De ses Cordes, qu'on fait mouvoir; C'est a cet instrument accorder le Savoir, La Connoissance, le Genie, Qui de charmer nos Sens lui donnent le pouvoir, C'est, devant un Tableau, dire qu'une Statue Connoeit & l'Ordonnance, & les tons de Couleur; Et si par hazard elle est maue, Qu'elle en a du plaisir, ou sent de la douleur.
Nous avons vau, que l'Oeil est de telle maniere, Qu'on le doit prendre simplement, Comme un facile & commode Instrument, Pour recevoir en nous les traits de la Lumiere;
Notre
Du Siege deſ Senſationſ.
Que le Tonnere gronde, ou l’Acier nous entame, Que le Marbre nous touche, où la Glace, où la Flame, L’Eſprit ſent & diſtingue, & nomme Froid, Chaleur Ou dureté, bruit, & douleur, Sur les impresſions, que l’Organe lui donne; L’Ame à qui les Objets viennent ſe préſenter, Joint des Noms à l’Idée, examine, raiſonne, Et par ces mouvemens ſe laiſſant exciter, Juge ce, qu’il faut ſuivre, ou qu’il faut éviter.
Pretendre que ce Corps, à qui l’Ame eſt unie, Sente l’impreſſion, qu’il nous fait recevoir, C’eſt vouloir, que le Lut entende l’harmonie De ſes Cordes, qu’on fait mouvoir; C’eſt à cet inſtrument accorder le Savoir, La Connoiſſance, le Genie, Qui de chârmer nos Sens lui donnent le pouvoir, C’eſt, devant un Tableau, dire qu’une Statue Connoît & l’Ordonnance, & les tons de Couleur; Et ſi par hazard elle eſt mûe, Qu’elle en a du plaiſir, ou ſent de la douleur.
Nous avons vû, que l’Oeil eſt de telle maniere, Qu’on le doit prendre ſimplement, Comme un facile & commode Inſtrument, Pour recevoir en nous les traits de la Lumiere;
Notre
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Du Siege deſ Senſationſ.
Que le Tonnere gronde, ou l’Acier nous entame,
Que le Marbre nous touche, où la Glace, où la Flame,
L’Eſprit ſent & diſtingue, & nomme Froid, Chaleur
Ou dureté, bruit, & douleur,
Sur les impresſions, que l’Organe lui donne;
L’Ame à qui les Objets viennent ſe préſenter,
Joint des Noms à l’Idée, examine, raiſonne,
Et par ces mouvemens ſe laiſſant exciter,
Juge ce, qu’il faut ſuivre, ou qu’il faut éviter.
Pretendre que ce Corps, à qui l’Ame eſt unie,
Sente l’impreſſion, qu’il nous fait recevoir,
C’eſt vouloir, que le Lut entende l’harmonie
De ſes Cordes, qu’on fait mouvoir;
C’eſt à cet inſtrument accorder le Savoir,
La Connoiſſance, le Genie,
Qui de chârmer nos Sens lui donnent le pouvoir,
C’eſt, devant un Tableau, dire qu’une Statue
Connoît & l’Ordonnance, & les tons de Couleur;
Et ſi par hazard elle eſt mûe,
Qu’elle en a du plaiſir, ou ſent de la douleur.
Nous avons vû, que l’Oeil eſt de telle maniere,
Qu’on le doit prendre ſimplement,
Comme un facile & commode Inſtrument,
Pour recevoir en nous les traits de la Lumiere;
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 496. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/526>, abgerufen am 16.07.2024.
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