Par ce premier panchant nos Ames abaissees, Ne se distinguent point des Organes des Sens; Nous cherchons contre nous des raisons insensees. DIEU par ses Ordres tout-puissans, Ne peut-il pas, dit-on, faire des Corps pensans? Oui, DIEU forme a son gre des Corps & des pensees; Mais ils seront toujours tels qu'eil les aura faits, De diverse Nature, on ne verra jamais, Les Qualitez des uns dans les autres passees; Et bien que la Pensee au Corps se puisse unir, Aucun Corps a penser ne sauroit parvenir. DIEU ne veut point se contredire, Dans leur Commerce mutuel, Il conserve en tous deux son immuable Empire; Ce qu' il fait, de matiere, est toujours corporel, Et ce, qu' il cree, Esprit est immateriel.
L'Ame humaine n' est point l'Ame materielle, Comme a tous les Animaux, Que par abus du nom d'Ame on apelle; Et sur leurs mouvemens nous en jugeons a faux.
Des
Deſ Senſationſ en General.
Par ce premier panchant nos Ames abaiſſées, Ne ſe diſtinguent point des Organes des Sens; Nous cherchons contre nous des raiſons inſenſées. DIEU par ſes Ordres tout-puiſſans, Ne peut-il pas, dit-on, faire des Corps penſans? Oui, DIEU forme à ſon gré des Corps & des penſées; Mais ils ſeront toujours tels qu’îl les aura faits, De diverſe Nature, on ne verra jamais, Les Qualitez des uns dans les autres paſſées; Et bien que la Penſée au Corps ſe puiſſe unir, Aucun Corps à penſer ne ſauroit parvenir. DIEU ne veut point ſe contredire, Dans leur Commerce mutuel, Il conſerve en tous deux ſon immuable Empire; Ce qu’ il fait, de matiere, eſt toujours corporel, Et ce, qu’ il crée, Eſprit eſt immateriel.
L’Ame humaine n’ eſt point l’Ame materielle, Comme a tous les Animaux, Que par abus du nom d’Ame on apelle; Et ſur leurs mouvemens nous en jugeons à faux.
Des
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Deſ Senſationſ en General.
Par ce premier panchant nos Ames abaiſſées,
Ne ſe diſtinguent point des Organes des Sens;
Nous cherchons contre nous des raiſons inſenſées.
DIEU par ſes Ordres tout-puiſſans,
Ne peut-il pas, dit-on, faire des Corps penſans?
Oui, DIEU forme à ſon gré des Corps & des penſées;
Mais ils ſeront toujours tels qu’îl les aura faits,
De diverſe Nature, on ne verra jamais,
Les Qualitez des uns dans les autres paſſées;
Et bien que la Penſée au Corps ſe puiſſe unir,
Aucun Corps à penſer ne ſauroit parvenir.
DIEU ne veut point ſe contredire,
Dans leur Commerce mutuel,
Il conſerve en tous deux ſon immuable Empire;
Ce qu’ il fait, de matiere, eſt toujours corporel,
Et ce, qu’ il crée, Eſprit eſt immateriel.
L’Ame humaine n’ eſt point l’Ame materielle,
Comme a tous les Animaux,
Que par abus du nom d’Ame on apelle;
Et ſur leurs mouvemens nous en jugeons à faux.
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 426. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/456>, abgerufen am 22.11.2024.
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