Cette matiere enfin dans son Ordre rangee, En Cieux, en Elemens, en Astres partagee, Pourrions-nous sans l' Esprit jamais l'appercevoir? Confondus dans la Masse il faudroit se mouvoir; L'Homme ne connoeitroit non plus, qu'un bloc de marbre Ou seroit mis au rang d' une Fleur, ou d' un Arbre; Au sein de la matiere il seroit retourne, Sans savoir, s'il vivoit, sans savoir, qu'il fut ne; Si nous n'avions recau de l' Auteur de notre Etre, L' Esprit, qui peut penser, l' Esprit, qui peut connoeitre.
Et ce Corps toute fois vil & materiel, Est un merveilleux Edifice, Qui montre en abrege l' indicible Artifice, De son Ouvrier immortel.
Outre l' assemblage du Monde, Ce compose des Cieux de la Terre & de l' Onde, Que l' Auteur Souverain voulut tout a la fois, Regler par les plus simples Loix, Il est des Corps remplis d' une Vertu feconde, Des Etres animez, qui changez & detruits, Par eux-memes sont reproduits.
Ces
Deſ Senſationſ en general.
Cette matiere enfin dans ſon Ordre rangée, En Cieux, en Elemens, en Aſtres partagée, Pourrions-nous ſans l’ Eſprit jamais l’appercevoir? Confondus dans la Maſſe il faudroit ſe mouvoir; L’Homme ne connoîtroit non plus, qu’un bloc de marbre Ou ſeroit mis au rang d’ une Fleur, ou d’ un Arbre; Au ſein de la matiere il ſeroit retourné, Sans ſavoir, s’il vivoit, ſans ſavoir, qu’il fut né; Si nous n’avions reçû de l’ Auteur de notre Etre, L’ Eſprit, qui peut penſer, l’ Eſprit, qui peut connoître.
Et ce Corps toute fois vil & materiel, Eſt un merveilleux Edifice, Qui montre en abregé l’ indicible Artifice, De ſon Ouvrier immortel.
Outre l’ aſſemblage du Monde, Ce compoſé des Cieux de la Terre & de l’ Onde, Que l’ Auteur Souverain voulut tout à la fois, Regler par les plus ſimples Loix, Il eſt des Corps remplis d’ une Vertu feconde, Des Etres animez, qui changez & détruits, Par eux-mêmes ſont réproduits.
Ces
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Deſ Senſationſ en general.
Cette matiere enfin dans ſon Ordre rangée,
En Cieux, en Elemens, en Aſtres partagée,
Pourrions-nous ſans l’ Eſprit jamais l’appercevoir?
Confondus dans la Maſſe il faudroit ſe mouvoir;
L’Homme ne connoîtroit non plus, qu’un bloc de marbre
Ou ſeroit mis au rang d’ une Fleur, ou d’ un Arbre;
Au ſein de la matiere il ſeroit retourné,
Sans ſavoir, s’il vivoit, ſans ſavoir, qu’il fut né;
Si nous n’avions reçû de l’ Auteur de notre Etre,
L’ Eſprit, qui peut penſer, l’ Eſprit, qui peut connoître.
Et ce Corps toute fois vil & materiel,
Eſt un merveilleux Edifice,
Qui montre en abregé l’ indicible Artifice,
De ſon Ouvrier immortel.
Outre l’ aſſemblage du Monde,
Ce compoſé des Cieux de la Terre & de l’ Onde,
Que l’ Auteur Souverain voulut tout à la fois,
Regler par les plus ſimples Loix,
Il eſt des Corps remplis d’ une Vertu feconde,
Des Etres animez, qui changez & détruits,
Par eux-mêmes ſont réproduits.
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 416. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/446>, abgerufen am 22.11.2024.
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