Les Batimens de la belle Italie Font, que dans les Chaleurs l'Air peut nous rafraeichir, Quand nous le sentons reflechir Par une surface polie. L'Ete dans les Salons de nos riches Palais, Ou le Marbre nous le renvoye, D'une Course directe il revient sur sa voye, Et nous le ressentons plus frais.
Quand sous la Canicule avec peine on respire, Un Eventail nous devient un Zephire: Par le Souffle soudain au Visage pousse, On recoit un Air frais, & le Chaud est chasse.
N'avons nous pas encore une preuve ordinaire Que par un Corps moins chaud un autre est refroidi, Et c'est du Mouvement une Loi necessaire. Ainsi quand le Soleil semble au point du Midi, Dans les Etez sur nous marquer sa Course ronde, Notre Estomac rempli d'une bouillante ardeur, Ressent un Froid extreme, en se plongeant dans l'Onde, Ou notre main sentoit de la tiedeur.
Mais les Corps le plus froids, dont les Masses pesantes Ont tant de peine a se mouvoir Si d'un feu penetrant ils sentent le pouvoir,
Ils
De la Chaleur et Froideur.
Les Bâtimens de la belle Italie Font, que dans les Chaleurs l’Air peut nous rafraîchir, Quand nous le ſentons reflêchir Par une ſurface polie. L’Eté dans les Salons de nos riches Palais, Où le Marbre nous le renvoye, D’une Courſe directe il revient ſur ſa voye, Et nous le reſſentons plus frais.
Quand ſous la Canicule avec peine on reſpire, Un Eventail nous devient un Zephire: Par le Souffle ſoudain au Viſage pouſſé, On reçoit un Air frais, & le Chaud eſt chaſſé.
N’avons nous pas encore une preuve ordinaire Que par un Corps moins chaud un autre eſt refroidi, Et c’eſt du Mouvement une Loi neceſſaire. Ainſi quand le Soleil ſemble au point du Midi, Dans les Etez ſur nous marquer ſa Courſe ronde, Notre Eſtomac rempli d’une bouillante ardeur, Reſſent un Froid extréme, en ſe plongeant dans l’Onde, Où notre main ſentoit de la tiédeur.
Mais les Corps le plus froids, dont les Maſſes peſantes Ont tant de peine à ſe mouvoir Si d’un feu pénetrant ils ſentent le pouvoir,
Ils
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De la Chaleur et Froideur.
Les Bâtimens de la belle Italie
Font, que dans les Chaleurs l’Air peut nous rafraîchir,
Quand nous le ſentons reflêchir
Par une ſurface polie.
L’Eté dans les Salons de nos riches Palais,
Où le Marbre nous le renvoye,
D’une Courſe directe il revient ſur ſa voye,
Et nous le reſſentons plus frais.
Quand ſous la Canicule avec peine on reſpire,
Un Eventail nous devient un Zephire:
Par le Souffle ſoudain au Viſage pouſſé,
On reçoit un Air frais, & le Chaud eſt chaſſé.
N’avons nous pas encore une preuve ordinaire
Que par un Corps moins chaud un autre eſt refroidi,
Et c’eſt du Mouvement une Loi neceſſaire.
Ainſi quand le Soleil ſemble au point du Midi,
Dans les Etez ſur nous marquer ſa Courſe ronde,
Notre Eſtomac rempli d’une bouillante ardeur,
Reſſent un Froid extréme, en ſe plongeant dans l’Onde,
Où notre main ſentoit de la tiédeur.
Mais les Corps le plus froids, dont les Maſſes
peſantes
Ont tant de peine à ſe mouvoir
Si d’un feu pénetrant ils ſentent le pouvoir,
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 324. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/354>, abgerufen am 24.11.2024.
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