Et si leur action contrainte, & reprimee, Dans un Vaisseau n'est renfermee, On voit, que la Liqueur est promte a s'epancher.
Quand de l'Eau, par Exemple, en un Vase posee, Paroeit demeurer en repos, Il faut croire pourtant, que mille petits flots Sont dans sa Masse divisee, A couler, a ceder sans cesse disposee. Ces petirs Corps glissans, qui se meuvent toujours, En haut, en bas prennent leur Cours, Passent l'un parmi l'autre, en longs replis ondoyent, Aux Murs de leur Prison heurtent de tous cotez, Et sans, que nos Regards le voyent, Comme un Mer sont agitez.
Cette division a connoitre est aisee, Si dans un Vin vermeil nous repandons de l'Eau, Il se fait sur le champ un Coloris nouveau, La Teinture plus pale est des deux composee; L'Eau se mele par tout a la vive liqueur, Et le Vin n'a plus sa vigueur; Le tout est melange des diverses parcelles, Ne comprend-on pas clairement,
Comme
De la Durete et Liquidite.
Et ſi leur action contrainte, & reprimée, Dans un Vaiſſeau n’eſt renfermée, On voit, que la Liqueur eſt promte à s’épancher.
Quand de l’Eau, par Exemple, en un Vaſe poſée, Paroît demeurer en repos, Il faut croire pourtant, que mille petits flots Sont dans ſa Maſſe diviſée, A couler, à ceder ſans ceſſe diſpoſée. Ces petirs Corps gliſſans, qui ſe meuvent toujours, En haut, en bas prennent leur Cours, Paſſent l’un parmi l’autre, en longs replis ondoyent, Aux Murs de leur Priſon heurtent de tous côtez, Et ſans, que nos Regards le voyent, Comme un Mer ſont agitez.
Cette diviſion à connoitre eſt aiſée, Si dans un Vin vermeil nous répandons de l’Eau, Il ſe fait ſur le champ un Coloris nouveau, La Teinture plus pâle eſt des deux compoſée; L’Eau ſe mêle par tout à la vive liqueur, Et le Vin n’a plus ſa vigueur; Le tout eſt mêlangé des diverſes parcelles, Ne comprend-on pas clairement,
Comme
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De la Durete et Liquidite.
Et ſi leur action contrainte, & reprimée,
Dans un Vaiſſeau n’eſt renfermée,
On voit, que la Liqueur eſt promte à s’épancher.
Quand de l’Eau, par Exemple, en un Vaſe poſée,
Paroît demeurer en repos,
Il faut croire pourtant, que mille petits flots
Sont dans ſa Maſſe diviſée,
A couler, à ceder ſans ceſſe diſpoſée.
Ces petirs Corps gliſſans, qui ſe meuvent toujours,
En haut, en bas prennent leur Cours,
Paſſent l’un parmi l’autre, en longs replis ondoyent,
Aux Murs de leur Priſon heurtent de tous côtez,
Et ſans, que nos Regards le voyent,
Comme un Mer ſont agitez.
Cette diviſion à connoitre eſt aiſée,
Si dans un Vin vermeil nous répandons de l’Eau,
Il ſe fait ſur le champ un Coloris nouveau,
La Teinture plus pâle eſt des deux compoſée;
L’Eau ſe mêle par tout à la vive liqueur,
Et le Vin n’a plus ſa vigueur;
Le tout eſt mêlangé des diverſes parcelles,
Ne comprend-on pas clairement,
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 294. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/324>, abgerufen am 26.11.2024.
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