En remarquant des Corps l'action circulaire. En vain on veut nous objecter, Si notre Monde est plein, & s'il est tout l'espace, Que nulle portion ne s'en peut transporter, Qui puisse ailleurs trouver sa place. Repondons, que les Corps, sur leur Centre agitez, Sans tenir plus le lieu, se mouvans, qu'arretez, Tournent l' un parmi l' autre, en rond tourne la Masse; Comme dun Cercle d' acier parfaitement poli, Encore que tout soit rempli, Il ne s'arrete point, quelque tour qu' il embrasse, Sur lui-meme il se meut, il se suit & se chasse; Tout est mau, tout est plein, tout change & se remplace En tous les Mouvements cet Ordre se maintient, Un Corps quitte sa place, un autre Corps yzvient; A mesure qu' un Poisson nage, L'onde se meut en Cercle, en lui donnant passage; Si le Poison avance, il faut, qu'au meme temps Son Lieu soit occupe par ces Cercles flottans.
Tout Corps resiste a celui, qui le presse. Dans le plein les Corps detachez, Sont tous de se mouvoir l' un par l' autre empechez; Pour s' eloigner du centre ils s'agitent sans cesse, Et dans leur Cours direct par leur Choc reprimez,
[En]
De la Structure de l’Univerſ.
En remarquant des Corps l’action circulaire. En vain on veut nous objecter, Si notre Monde eſt plein, & s’il eſt tout l’eſpace, Que nulle portion ne s’en peut transporter, Qui puiſſe ailleurs trouver ſa place. Répondons, que les Corps, ſur leur Centre agitez, Sans tenir plus le lieu, ſe mouvans, qu’arrêtez, Tournent l’ un parmi l’ autre, en rond tourne la Maſſe; Comme dun Cercle d’ acier parfaitement poli, Encore que tout ſoit rempli, Il ne s’arrête point, quelque tour qu’ il embraſſe, Sur lui-même il ſe meut, il ſe ſuit & ſe chaſſe; Tout eſt mû, tout eſt plein, tout change & ſe remplace En tous les Mouvements cet Ordre ſe maintient, Un Corps quitte ſa place, un autre Corps yzvient; A meſure qu’ un Poiſſon nage, L’onde ſe meut en Cercle, en lui donnant paſſage; Si le Poiſon avance, il faut, qu’au même temps Son Lieu ſoit occupé par ces Cercles flottans.
Tout Corps reſiſte à celui, qui le preſſe. Dans le plein les Corps dêtachez, Sont tous de ſe mouvoir l’ un par l’ autre empéchez; Pour s’ eloigner du centre ils s’agitent ſans ceſſe, Et dans leur Cours direct par leur Choc reprimez,
[En]
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De la Structure de l’Univerſ.
En remarquant des Corps l’action circulaire.
En vain on veut nous objecter,
Si notre Monde eſt plein, & s’il eſt tout l’eſpace,
Que nulle portion ne s’en peut transporter,
Qui puiſſe ailleurs trouver ſa place.
Répondons, que les Corps, ſur leur Centre agitez,
Sans tenir plus le lieu, ſe mouvans, qu’arrêtez,
Tournent l’ un parmi l’ autre, en rond tourne la Maſſe;
Comme dun Cercle d’ acier parfaitement poli,
Encore que tout ſoit rempli,
Il ne s’arrête point, quelque tour qu’ il embraſſe,
Sur lui-même il ſe meut, il ſe ſuit & ſe chaſſe;
Tout eſt mû, tout eſt plein, tout change & ſe remplace
En tous les Mouvements cet Ordre ſe maintient,
Un Corps quitte ſa place, un autre Corps yzvient;
A meſure qu’ un Poiſſon nage,
L’onde ſe meut en Cercle, en lui donnant paſſage;
Si le Poiſon avance, il faut, qu’au même temps
Son Lieu ſoit occupé par ces Cercles flottans.
Tout Corps reſiſte à celui, qui le preſſe.
Dans le plein les Corps dêtachez,
Sont tous de ſe mouvoir l’ un par l’ autre empéchez;
Pour s’ eloigner du centre ils s’agitent ſans ceſſe,
Et dans leur Cours direct par leur Choc reprimez,
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 160. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/190>, abgerufen am 16.07.2024.
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