Ces nobles faits, fruits des coeurs intrepides, Periront avec les Heros. Mille reflexions brillantes & solides Suivront leurs auteurs aux tombeaux. Cette immortalite, dont leur ame est superbe, N'est aupres de l' Eternite Que le moindre ruisseau, qui se trainant sur l'herbe, Se perd dans l' Ocean, ou son cours l' a porte.
Durables monumens, orgueuilleux Mausolees, En vain vos fondemens & de marbre & d'airain Pretendent-ils porter aux races reculees La gloire ou bien l'orgueil du Grec & du Romain. Vous passeres tous comme une ombre; L' Eternite dans sa nuit sombre De mille etre passes Cahos triste & confus, Confond ce qui n'est point avec ce qui n'est plus.
Eh pourquoi donc avec tant de foiblesse Te livres-tu mon ame, a ton affliction? Pourquoi d'une langue traitresse Crains tu la persecution? Attache toi sans trouble a la sagesse austere! Meprise un moment de misere! Perce de l'avenir le voile redoute Que de tes douleurs la duree A l' infini soit mesuree; Croi, que ce qui finit n' a jamais existe.
Que
Ces nobles faits, fruits des coeurs intrepides, Periront avec les Heros. Mille reflexions brillantes & ſolides Suivront leurs auteurs aux tombeaux. Cette immortalité, dont leur âme eſt ſuperbe, N’eſt auprès de l’ Eternité Que le moindre ruiſſeau, qui ſe trainant ſur l’herbe, Se perd dans l’ Ocean, où ſon cours l’ a porté.
Durables monumens, orgueuilleux Mauſolées, En vain vos fondemens & de marbre & d’airain Pretendent-ils porter aux races reculées La gloire ou bien l’orgueil du Grec & du Romain. Vous paſſerés tous comme une ombre; L’ Eternité dans sa nuit ſombre De mille être paſſés Cahos triſte & confus, Confond ce qui n’eſt point avec ce qui n’eſt plus.
Eh pourquoi donc avec tant de foibleſſe Te livres-tu mon ame, à ton affliction? Pourquoi d’une langue traitreſſe Crains tu la perſecution? Attache toi ſans trouble à la ſageſſe auſtére! Mepriſe un moment de miſere! Perce de l’avenir le voile redouté Que de tes douleurs la durée A l’ infini ſoit meſurée; Croi, que ce qui finit n’ a jamais exiſté.
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Ces nobles faits, fruits des coeurs intrepides,
Periront avec les Heros.
Mille reflexions brillantes & ſolides
Suivront leurs auteurs aux tombeaux.
Cette immortalité, dont leur âme eſt ſuperbe,
N’eſt auprès de l’ Eternité
Que le moindre ruiſſeau, qui ſe trainant ſur
l’herbe,
Se perd dans l’ Ocean, où ſon cours l’ a porté.
Durables monumens, orgueuilleux Mauſolées,
En vain vos fondemens & de marbre & d’airain
Pretendent-ils porter aux races reculées
La gloire ou bien l’orgueil du Grec & du Romain.
Vous paſſerés tous comme une ombre;
L’ Eternité dans sa nuit ſombre
De mille être paſſés Cahos triſte & confus,
Confond ce qui n’eſt point avec ce qui n’eſt
plus.
Eh pourquoi donc avec tant de foibleſſe
Te livres-tu mon ame, à ton affliction?
Pourquoi d’une langue traitreſſe
Crains tu la perſecution?
Attache toi ſans trouble à la ſageſſe auſtére!
Mepriſe un moment de miſere!
Perce de l’avenir le voile redouté
Que de tes douleurs la durée
A l’ infini ſoit meſurée;
Croi, que ce qui finit n’ a jamais exiſté.
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Brockes, Barthold Heinrich: Jrdisches Vergnügen in Gott. Bd. 2. Hamburg, 1727, S. 532. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen02_1727/568>, abgerufen am 28.07.2024.
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