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Du Bois-Reymond, Emil Heinrich: Über die Grenzen des Naturerkennens. Leipzig, 1872.

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1 lyse, embrasserait dans la meme formule, les mouvemens des
plus grands corps de l'univers et ceux du plus leger atome:
rien se serait incertain pour elle, et l'avenir comme le passe,
serait present a ses yeux. L'esprit humain offre dans la per¬
fection qu'il a su donner a l'astronomie, une faible esquisse de
cette intelligence. Ses decouvertes en mecanique et en geo¬
metrie, jointes a celle de la pesanteur universelle, l'ont mis a
portee de comprendre dans les memes expressions analytiques,
les etats passes et futurs du systeme du monde. En appli¬
quant la meme methode a quelques autres objets de ses con¬
naissances, il est parvenu a ramener a des lois generales, les
phenomenes observes, et a prevoir ceux que des circonstances
donnees doivent faire eclore. Tous ses efforts dans la
recherche de la verite, tendent a le rapprocher sans cesse de
l'intelligence que nous venons de concevoir, mais dont il restera
toujours infinement eloigne. Cette tendance propre a l'espece
humaine, est ce qui la rend superieure aux animaux; et ses
progres en ce genre, distinguent les nations et les siecles, et
fondent leur veritable gloire."
2 (S. 5). Encyclopedie. Discours preliminaire. Paris
1751. Fol. t. I. p. IX. "L'Univers, pour qui sauroit l'embrasser
d'un seul point de vaue, ne serait, s'il est permis de le dire,
qu'un fait unique et une grande verite." Noch vollständiger
hat bereits Leibniz den Laplace'schen Gedanken entwickelt.
Bayle hatte gegen die Lehre von der praestabilirten Harmonie
eingewendet, sie mache für den Körper eine Voraussetzung
ähnlich der eines Schiffes, welches durch eigene Kraft dem
Hafen zusteure. Leibniz erwiedert, dies sei gar nicht so un¬
möglich, wie Bayle meine. "Il n'y a pas de doute qu'un
homme pourroit faire une machine, capable de se promener
durant quelque tems par une ville, et de se tourner justement
aux coins de certaines rues. Un esprit incomparablement
plus parfait, quoique borne, pourroit aussi prevoir et eviter
1 lyse, embrasserait dans la même formule, les mouvemens des
plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome:
rien se serait incertain pour elle, et l'avenir comme le passé,
serait présent à ses yeux. L'esprit humain offre dans la per¬
fection qu'il a su donner à l'astronomie, une faible esquisse de
cette intelligence. Ses découvertes en mécanique et en géo¬
métrie, jointes à celle de la pesanteur universelle, l'ont mis à
portée de comprendre dans les mêmes expressions analytiques,
les états passés et futurs du système du monde. En appli¬
quant la même méthode à quelques autres objets de ses con¬
naissances, il est parvenu à ramener à des lois générales, les
phénomènes observés, et à prévoir ceux que des circonstances
données doivent faire éclore. Tous ses efforts dans la
recherche de la vérité, tendent à le rapprocher sans cesse de
l'intelligence que nous venons de concevoir, mais dont il restera
toujours infinement éloigné. Cette tendance propre à l'espèce
humaine, est ce qui la rend supérieure aux animaux; et ses
progrès en ce genre, distinguent les nations et les siècles, et
fondent leur véritable gloire.“
2 (S. 5). Encyclopédie. Discours préliminaire. Paris
1751. Fol. t. I. p. IX. „L'Univers, pour qui sauroit l'embrasser
d'un seul point de vûe, ne serait, s'il est permis de le dire,
qu'un fait unique et une grande vérité.“ Noch vollständiger
hat bereits Leibniz den Laplace'schen Gedanken entwickelt.
Bayle hatte gegen die Lehre von der praestabilirten Harmonie
eingewendet, sie mache für den Körper eine Voraussetzung
ähnlich der eines Schiffes, welches durch eigene Kraft dem
Hafen zusteure. Leibniz erwiedert, dies sei gar nicht so un¬
möglich, wie Bayle meine. „Il n'y a pas de doute qu'un
homme pourroit faire une machine, capable de se promener
durant quelque tems par une ville, et de se tourner justement
aux coins de certaines rues. Un esprit incomparablement
plus parfait, quoique borné, pourroit aussi prévoir et éviter
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[36/0044] ¹ lyse, embrasserait dans la même formule, les mouvemens des plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome: rien se serait incertain pour elle, et l'avenir comme le passé, serait présent à ses yeux. L'esprit humain offre dans la per¬ fection qu'il a su donner à l'astronomie, une faible esquisse de cette intelligence. Ses découvertes en mécanique et en géo¬ métrie, jointes à celle de la pesanteur universelle, l'ont mis à portée de comprendre dans les mêmes expressions analytiques, les états passés et futurs du système du monde. En appli¬ quant la même méthode à quelques autres objets de ses con¬ naissances, il est parvenu à ramener à des lois générales, les phénomènes observés, et à prévoir ceux que des circonstances données doivent faire éclore. Tous ses efforts dans la recherche de la vérité, tendent à le rapprocher sans cesse de l'intelligence que nous venons de concevoir, mais dont il restera toujours infinement éloigné. Cette tendance propre à l'espèce humaine, est ce qui la rend supérieure aux animaux; et ses progrès en ce genre, distinguent les nations et les siècles, et fondent leur véritable gloire.“ ² (S. 5). Encyclopédie. Discours préliminaire. Paris 1751. Fol. t. I. p. IX. „L'Univers, pour qui sauroit l'embrasser d'un seul point de vûe, ne serait, s'il est permis de le dire, qu'un fait unique et une grande vérité.“ Noch vollständiger hat bereits Leibniz den Laplace'schen Gedanken entwickelt. Bayle hatte gegen die Lehre von der praestabilirten Harmonie eingewendet, sie mache für den Körper eine Voraussetzung ähnlich der eines Schiffes, welches durch eigene Kraft dem Hafen zusteure. Leibniz erwiedert, dies sei gar nicht so un¬ möglich, wie Bayle meine. „Il n'y a pas de doute qu'un homme pourroit faire une machine, capable de se promener durant quelque tems par une ville, et de se tourner justement aux coins de certaines rues. Un esprit incomparablement plus parfait, quoique borné, pourroit aussi prévoir et éviter

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Zitationshilfe: Du Bois-Reymond, Emil Heinrich: Über die Grenzen des Naturerkennens. Leipzig, 1872, S. 36. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/dubois_naturerkennen_1872/44>, abgerufen am 29.03.2024.