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Bismarck, Otto von: Gedanken und Erinnerungen. Bd. 2. Stuttgart, 1898.

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Correspondenz mit P. Schuwalow.
peine que vous vous etes donnee de l'ecrire et au temps pre¬
cieux (quand c'est le votre) qu'elle vous a coaute!

Cette lettre restera un des meilleurs souvenirs de ma car¬
riere politique et je la leguerai a mon fils.

Eloigne depuis un an de Berlin et de Petersbourg, le
doute s'etait empare de moi.

Je pensais que ce qui avait existe -- n'existait peut-etre
plus . Vous m'en donnez la preuve contraire. Je m'en re¬
jouis en bon Russe et de tout mon coeur.

Si je n'avais pas retrouve en vous, cher Prince, l'homme
qui ne varie jamais ni en politique, ni dans sa bienveillance
pour ses amis, -- c'est alors pour le coup que j'aurais vendu
mes fonds russes comme vous aviez voulu le faire il y a trois
ans, parce que vous aviez une trop haute opinion de moi.

J'ai copie quelques passages de votre lettre, et les ai
envoyes a mon Empereur. Je sais que cela lui fera plaisir de
les lire. Toutes les fois qu'il s'est trouve en contact
direct
avec vous, il en est resulte du bon et de l'utile; or lire ce
que vous ecrivez a quelqu'un que vous honorez du titre d'ami,
c'est pour l'Empereur, comme s'il etait en rapports directs.

Inutile d'ajouter que j'ai omis tout ce qui concernait Gor¬
tschakow, car j'ai considere vos allusions a son egard comme
une preuve de confiance dans ma discretion.

Tout mal informe que je suis (et pour cause) de ce que
l'on veut a Petersbourg, l'ajournement et le desarmement me
paraissent probables.

La paix avec la Serbie et le Montenegro va etre conclue,
dit-on. Le grand-visir a adresse des lettres a Decazes et
Derby pour leur declarer que le Sultan promet d'accomplir
spontanement toutes les reformes demandees par la conference.
L'Europe va nous demander d'accorder du temps a la Turquie.
Serait-ce le moment favorable pour nous de declarer la guerre
et de nous aliener encore davantage les sentiments de l'Europe?

Correſpondenz mit P. Schuwalow.
peine que vous vous êtes donnée de l'écrire et au temps pré¬
cieux (quand c'est le vôtre) qu'elle vous à coûté!

Cette lettre restera un des meilleurs souvenirs de ma car¬
rière politique et je la léguerai à mon fils.

Eloigné depuis un an de Berlin et de Pétersbourg, le
doute s'était emparé de moi.

Je pensais que ce qui avait existé — n'existait peut-être
plus . Vous m'en donnez la preuve contraire. Je m'en ré¬
jouis en bon Russe et de tout mon coeur.

Si je n'avais pas retrouvé en vous, cher Prince, l'homme
qui ne varie jamais ni en politique, ni dans sa bienveillance
pour ses amis, — c'est alors pour le coup que j'aurais vendu
mes fonds russes comme vous aviez voulu le faire il y a trois
ans, parce que vous aviez une trop haute opinion de moi.

J'ai copié quelques passages de votre lettre, et les ai
envoyés à mon Empereur. Je sais que cela lui fera plaisir de
les lire. Toutes les fois qu'il s'est trouvé en contact
direct
avec vous, il en est résulté du bon et de l'utile; or lire ce
que vous écrivez à quelqu'un que vous honorez du titre d'ami,
c'est pour l'Empereur, comme s'il était en rapports directs.

Inutile d'ajouter que j'ai omis tout ce qui concernait Gor¬
tschakow, car j'ai considéré vos allusions à son égard comme
une preuve de confiance dans ma discrétion.

Tout mal informé que je suis (et pour cause) de ce que
l'on veut à Pétersbourg, l'ajournement et le désarmement me
paraissent probables.

La paix avec la Serbie et le Monténégro va être conclue,
dit-on. Le grand-visir à adressé des lettres à Decazes et
Derby pour leur déclarer que le Sultan promet d'accomplir
spontanément toutes les réformes demandées par la conférence.
L'Europe va nous demander d'accorder du temps à la Turquie.
Serait-ce le moment favorable pour nous de déclarer la guerre
et de nous aliéner encore davantage les sentiments de l'Europe?

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[223/0247] Correſpondenz mit P. Schuwalow. peine que vous vous êtes donnée de l'écrire et au temps pré¬ cieux (quand c'est le vôtre) qu'elle vous à coûté! Cette lettre restera un des meilleurs souvenirs de ma car¬ rière politique et je la léguerai à mon fils. Eloigné depuis un an de Berlin et de Pétersbourg, le doute s'était emparé de moi. Je pensais que ce qui avait existé — n'existait peut-être plus . Vous m'en donnez la preuve contraire. Je m'en ré¬ jouis en bon Russe et de tout mon coeur. Si je n'avais pas retrouvé en vous, cher Prince, l'homme qui ne varie jamais ni en politique, ni dans sa bienveillance pour ses amis, — c'est alors pour le coup que j'aurais vendu mes fonds russes comme vous aviez voulu le faire il y a trois ans, parce que vous aviez une trop haute opinion de moi. J'ai copié quelques passages de votre lettre, et les ai envoyés à mon Empereur. Je sais que cela lui fera plaisir de les lire. Toutes les fois qu'il s'est trouvé en contact direct avec vous, il en est résulté du bon et de l'utile; or lire ce que vous écrivez à quelqu'un que vous honorez du titre d'ami, c'est pour l'Empereur, comme s'il était en rapports directs. Inutile d'ajouter que j'ai omis tout ce qui concernait Gor¬ tschakow, car j'ai considéré vos allusions à son égard comme une preuve de confiance dans ma discrétion. Tout mal informé que je suis (et pour cause) de ce que l'on veut à Pétersbourg, l'ajournement et le désarmement me paraissent probables. La paix avec la Serbie et le Monténégro va être conclue, dit-on. Le grand-visir à adressé des lettres à Decazes et Derby pour leur déclarer que le Sultan promet d'accomplir spontanément toutes les réformes demandées par la conférence. L'Europe va nous demander d'accorder du temps à la Turquie. Serait-ce le moment favorable pour nous de déclarer la guerre et de nous aliéner encore davantage les sentiments de l'Europe?

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Zitationshilfe: Bismarck, Otto von: Gedanken und Erinnerungen. Bd. 2. Stuttgart, 1898, S. 223. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/bismarck_erinnerungen02_1898/247>, abgerufen am 21.11.2024.