[Spaltenumbruch]
und von seiner Mühe und Arbeit soll er noch sein Lohn seyn/ und soll erhöhet werden. Aber wer gälubet unsern Predigten? sagte der HErr durch den Propheten Esaiam.
So weit gehet der Bericht vonDavid JorisTode/ welcher zur Ergäntzung des oben aus einemManuscriptogesetzten um- ständlichen Lebens-Lauffes dienen kan. Hierauff folget nun das vorhin gedachte Judiciumeines FrantzöischenAutorisüber eben diesen Mann von Wort zu Wort also:
DAVID GEORGE on JORIS.
CE nom tout seul a este jusque a present de mauvais augure a tout le monde; & la qualite d' heretique estant trop peu de chose pour cet Auteur, on a crau luy faire grande gra- ce de ne l' appeller qu' heresiarque sans y ajou- ter quelque imprecation. Un temps etoit, que je n' ay scau pour qui je devois avoir plus d' aver- sion pour luy, ou pour le diable meme; tant etoit horrible l' idee qu' on m' en avoit fait avoir: & jamais surprise ne fut pareille a la mi- enne lorsqv' ayant leu quelques livres anony- mes, qui me parurent entierement divins & venants du St. Esprit, j' apris, que c'etont des ouvrages de cet Auteur. Ma ressource estoit alors de penser, que si le Pere de famille avoit ete ap- pelle Beelzebub, il ne falloit pas tant s' etonner, qu' on donnoit de tels tilters a ses serviteurs, con- tre qui, selon la prophetie du Maeitre, on devoit dire toutes sortes de meaux en mentant. Cer- tes il paroit clair comme le jour par les ecrits de cet homme admirable, que c'etoit une ame entierement regencree en Dieu, vraiement eclai- ree de la lumiere divine, & possedee de son St. E- sprit, un homme enfin tout Apostolique, fort & parfait en Christ. Le Caractere de cet hom- me divin (pour me servir des termes d'un amy" de la verite) est, qu' il s' est bien peine a in-" culquer aus ames ce grand principe du vray" Christianisme, qui est, de connoitre d' expe-" rience dans la lumiere divine les profondeurs" de la corruption & de la misere, d' en porter" interieurement le de uil avec un desir intime" pour le bien & une vraie aversion pour le mal," & de ne pouvoir etre delivre de l'un & acque-" rir l' autre, que par la grace de J. Christ en-" nous. C' est en un mot d'abaisser l' homme & d' elever Dieu. Il place l'homme si bas, & decouvre tant de raison de cet Abaissement dans sa Corruption, dans ses fraudes & dans ses ma- lices infinies, qu' on en doit avoir horreur. Il eleve si haut la souveraine Majeste de Dieu dans sa saintete, dans ses jugements & dans toutes ses qualites & condvites, qu' on doit estre en tremblement continuel devant elle, & n'y pen- ser qu' avec une tres profonde veneration & adoration; & il inculque, que c' est en se te- nant tres profondement, dans un abaissement, & en s' abandonnant par foy a la misericorde de Dieu en Christ, qu' on sera repris a la qualite de son enfant a la reception de son Esprit, & a la reünion avec cette haute Majeste divine. Il anime & exhorte les hommes a la vertu & a leur devoir & tache de detourner d' eux la colere de Dieu & de les introduire dans un etat de salut avec une charite si ardente, avec des tendresses si paternelles, avec un empressement & des in- [Spaltenumbruch]
stances si intimes & si viscerales, qu' il ne se peut concevoir rien de plus touchant. Ily a une force divinement vive & puissante melee a ses paroles. Tout cela etant ce qu' il y a de plus propre a detrauire l' Empire de Satan. ce n' est pas de merveille, que cet ennemy du salut des hommes ait couvert d' une nuee de calomnies a- freuses la vertu & les lumieres de ce veritable & fidele serviteur de Dieu, qui a ete persecute & ca- lomnie de tous & durant sa vie & apres sa mort, & qui a eu son Judas jusques dans sa famille & en son propre gendre. Comme il expliquoit sou- vent l' Ecriture (ainsi qu' on vient de dire de Hiel) d' une maniere interieure, cela a servi a ses ennemis de source de calomnies; pour lui en im- puter, qu' il nioit donc la verite de l' exterieur, qu' il auroit nie par exemple les Anges, & les Diables exterieurs, parce qu' il parloit d' An- ges & des Diables, qui e toient dans les pensees de l'homme, & ainsi de plusieurs autres Choses. Les heresies, qu' on luy impute, & qu' on voit ra- maßees, (par exemple dans Moreri & dans plu- sieurs autres) ne sont en verite que des calomnies si grossieres & si impertinentes, qu' il faut non seulement n' avoir jamais lau aucun de ses livres, mais mesme avoir perdu le sens pour les luy avo- ir suscitees: Car ce n' est qu' un amas de Chime- res toutes contradictoires, & dont on peut de- truire les unes par les autres. Ses seules lettres (dont on a trois gros Volumes in quarto cha- cun de| quatre parties) sont plus que suffisantes pour convaincre l' incredulite la plus opiniatre tant de la verite & purete de sa doctrine & de la faussete des erreurs, qu' on lui a imputees, que de l' innocence & de la saintete de sa vie & de sa personne. C' est domage que personne n' ait encore entrepris comme il faudroit, & comme il seroit fort facile l' Apologie de la memoire & de la vraie doctrine de ce saint homme & il seroit a souhaitter que Dieu mist au coeur de quelqu' un de faire paroitre si non tous, au moins les plus choisis de ses ecrits en meilleur etat que le fla- mend ancien & presque inintelligibile ou ilssont, & que mesme on en traduisit quelques uns en d' autres langues. Les ecrits de S. Ephrem & les Homilies de S. Macaire (lequelles sans contre- dit sont la plus divine & la plus excellente piece qu' on ait, de l' antiquite) sont du meme Cara- ctere que ceux de cet Auteur & entre les plus re- cens, les ecrits de Herman Herberts en appro- chent beaucoup.
Das ist: DAVIDGeorgens oder JORIS
NAhme ist biß dato in der gantzen Welt von sehr bösem Nachklang/ und die Qvalität eines Ketzers vor diesen Autor noch viel zu ge- ring gewesen: indem man geglaubet/ man thue ihm noch eine grosse Gnade/ wenn man ihn nicht einen Ertz-Ketzer geheissen/ und keinen Bann-Fluch darzu gesetzet. Es ist wohl auch eine Zeit gewesen/ da ich (ich weiß nicht warum) mehr Abscheu vor ihm hatte/ als vor dem Sa- tan selbst: so gar ein erschrecklich Bild und Concept hatte man mir von demselben ge- macht: und hätte wohl niemals kein grösserer Betrug seyn können/ als der meinige/ da ich et- liche Bücher eines unbenannten Autoris hatte/ die mich innerlich rührten als Göttliche und
vom
A. K. H. Zusätze.b
oder Zuſaͤtze.
[Spaltenumbruch]
und von ſeiner Muͤhe und Arbeit ſoll er noch ſein Lohn ſeyn/ und ſoll erhoͤhet werden. Aber wer gaͤlubet unſern Predigten? ſagte der HErr durch den Propheten Eſaiam.
So weit gehet der Bericht vonDavid JorisTode/ welcher zur Ergaͤntzung des oben aus einemManuſcriptogeſetzten um- ſtaͤndlichen Lebens-Lauffes dienen kan. Hierauff folget nun das vorhin gedachte Judiciumeines FrantzoͤiſchenAutorisuͤber eben dieſen Mann von Wort zu Wort alſo:
DAVID GEORGE on JORIS.
CE nom tout ſeul à eſté jusque à preſent de mauvais augure à tout le monde; & la qualitè d’ heretique eſtant trop peu de choſe pour cet Auteur, on à crû luy faire grande gra- ce de ne l’ appeller qu’ hereſiarque ſans y ajou- ter quelque imprecation. Un temps étoit, que je n’ ay ſcû pour qui je devois avoir plus d’ aver- ſion pour luy, ou pour le diable méme; tant étoit horrible l’ idée qu’ on m’ en avoit fait avoir: & jamais ſurpriſe ne fut pareille á la mi- enne lorsqv’ ayant leu quelques livres anony- mes, qui me parurent entierement divins & venants du St. Eſprit, j’ apris, que c’étont des ouvrages de cet Auteur. Ma reſſource eſtoit alors de penſer, que ſi le Pere de famille avoit été ap- pellè Beelzebub, il ne falloit pas tant s’ etonner, qu’ on donnoit de tels tilters à ſes ſerviteurs, con- tre qui, ſelon la prophetie du Maître, on devoit dire toutes ſortes de meaux en mentant. Cer- tes il paroit clair comme le jour par les ecrits de cet homme admirable, que c’etoit une ame entierement regencreé en Dieu, vraiement eclai- rée de la lumiere divine, & poſſedée de ſon St. E- ſprit, un homme enfin tout Apoſtolique, fort & parfait en Chriſt. Le Caractere de cet hom- me divin (pour me ſervir des termes d’un amy“ de la verité) eſt, qu’ il ſ’ eſt bien peinè à in-“ culquer aus ames ce grand principe du vray“ Chriſtianiſme, qui eſt, de connoitre d’ expe-“ rience dans la lumiere divine les profondeurs“ de la corruption & de la miſere, d’ en porter“ interieurement le de uil avec un deſir intime“ pour le bien & une vraie averſion pour le mal,“ & de ne pouvoir étre delivré de l’un & acque-“ rir l’ autre, que par la grace de J. Chriſt en-“ nous. C’ eſt en un mot d’abaiſſer l’ homme & d’ elever Dieu. Il place l’homme ſi bas, & decouvre tant de raiſon de cet Abaiſſement dans ſa Corruption, dans ſes fraudes & dans ſes ma- lices infinies, qu’ on en doit avoir horreur. Il eleve ſi haut la ſouveraine Majeſté de Dieu dans ſa ſaintetè, dans ſes jugements & dans toutes ſes qualités & condvites, qu’ on doit eſtre en tremblement continuel devant elle, & n’y pen- ſer qu’ avec une tres profonde veneration & adoration; & il inculque, que c’ eſt en ſe te- nant tres profondement, dans un abaiſſement, & en ſ’ abandonnant par foy à la miſericorde de Dieu en Chriſt, qu’ on ſera repris à la qualitè de ſon enfant á la reception de ſon Eſprit, & à la réünion avec cette haute Majeſtê divine. Il anime & exhorte les hommes à la vertu & à leur devoir & tache de détourner d’ eux la colere de Dieu & de les introduire dans un état de ſalut avec une charité ſi ardente, avec des tendreſſes ſi paternelles, avec un empreſſement & des in- [Spaltenumbruch]
ſtances ſi intimes & ſi viſcerales, qu’ il ne ſe peut concevoir rien de plus touchant. Ily a une force divinement vive & puiſſante meleé à ſes paroles. Tout cela ètant ce qu’ il y a de plus propre à detrauire l’ Empire de Satan. ce n’ eſt pas de merveille, que cet ennemy du ſalut des hommes ait couvert d’ une nuée de calomnies a- freuſes la vertu & les lumieres de ce veritable & fidele ſerviteur de Dieu, qui à été perſecuté & ca- lomniê de tous & durant ſa vie & apres ſa mort, & qui a eu ſon Judas jusques dans ſa famille & en ſon propre gendre. Comme il expliquoit ſou- vent l’ Ecriture (ainſi qu’ on vient de dire de Hiel) d’ une maniere interieure, cela à ſervi a ſes ennemis de ſource de calomnies; pour lui en im- puter, qu’ il nioit donc la verité de l’ exterieur, qu’ il auroit nié par exemple les Anges, & les Diables exterieurs, parce qu’ il parloit d’ An- ges & des Diables, qui è toient dans les penſees de l’homme, & ainſi de pluſieurs autres Choſes. Les hereſies, qu’ on luy impute, & qu’ on voit ra- maßées, (par exemple dans Moreri & dans plu- ſieurs autres) ne ſont en verité que des calomnies ſi grosſieres & ſi impertinentes, qu’ il faut non ſeulement n’ avoir jamais lû aucun de ſes livres, mais mesme avoir perdu le ſens pour les luy avo- ir ſuſcitées: Car ce n’ eſt qu’ un amas de Chime- res toutes contradictoires, & dont on peut de- truire les unes par les autres. Ses ſeules lettres (dont on à trois gros Volumes in quarto cha- cun de| quatre parties) ſont plus que ſuffiſantes pour convaincre l’ incredulité la plus opiniatre tant de la veritè & puretè de ſa doctrine & de la fauſſetè des erreurs, qu’ on lui a imputées, que de l’ innocence & de la ſaintete de ſa vie & de ſa perſonne. C’ eſt domage que perſonne n’ ait encore entrepris comme il faudroit, & comme il ſeroit fort facile l’ Apologie de la memoire & de la vraie doctrine de ce ſaint homme & il ſeroit à ſouhaitter que Dieu miſt au coeur de quelqu’ un de faire paroitre ſi non tous, au moins les plus choiſis de ſes ecrits en meilleur êtat que le fla- mend ancien & presque inintelligibile ou ilsſont, & que mesme on en traduiſit quelques uns en d’ autres langues. Les ecrits de S. Ephrem & les Homilies de S. Macaire (lequelles ſans contre- dit ſont la plus divine & la plus excellente piece qu’ on ait, de l’ antiquitè) ſont du même Cara- ctere que ceux de cet Auteur & entre les plus re- cens, les ecrits de Herman Herberts en appro- chent beaucoup.
Das iſt: DAVIDGeorgens oder JORIS
NAhme iſt biß dato in der gantzen Welt von ſehr boͤſem Nachklang/ und die Qvalitaͤt eines Ketzers vor dieſen Autor noch viel zu ge- ring geweſen: indem man geglaubet/ man thue ihm noch eine groſſe Gnade/ wenn man ihn nicht einen Ertz-Ketzer geheiſſen/ und keinen Bann-Fluch darzu geſetzet. Es iſt wohl auch eine Zeit geweſen/ da ich (ich weiß nicht warum) mehr Abſcheu vor ihm hatte/ als vor dem Sa- tan ſelbſt: ſo gar ein erſchrecklich Bild und Concept hatte man mir von demſelben ge- macht: und haͤtte wohl niemals kein groͤſſerer Betrug ſeyn koͤnnen/ als der meinige/ da ich et- liche Buͤcher eines unbenannten Autoris hatte/ die mich innerlich ruͤhrten als Goͤttliche und
vom
A. K. H. Zuſaͤtze.b
<TEI><text><body><divn="1"><divn="2"><divn="3"><p><pbfacs="#f1165"n="9"/><fwplace="top"type="header"><hirendition="#b">oder Zuſaͤtze.</hi></fw><lb/><cb/>
und von ſeiner Muͤhe und Arbeit ſoll er noch<lb/>ſein Lohn ſeyn/ und ſoll erhoͤhet werden. Aber<lb/>
wer gaͤlubet unſern Predigten? ſagte der<lb/>
HErr durch den Propheten Eſaiam.</p><lb/><p><hirendition="#fr">So weit gehet der Bericht von</hi><hirendition="#aq">David<lb/>
Joris</hi><hirendition="#fr">Tode/ welcher zur Ergaͤntzung des<lb/>
oben aus einem</hi><hirendition="#aq">Manuſcripto</hi><hirendition="#fr">geſetzten um-<lb/>ſtaͤndlichen Lebens-Lauffes dienen kan.<lb/>
Hierauff folget nun das vorhin gedachte</hi><lb/><hirendition="#aq">Judicium</hi><hirendition="#fr">eines Frantzoͤiſchen</hi><hirendition="#aq">Autoris</hi><hirendition="#fr">uͤber<lb/>
eben dieſen Mann von Wort<lb/>
zu Wort alſo:</hi></p><lb/><floatingText><body><divcorresp="ueb1"xml:id="text1"><p><hirendition="#aq"><hirendition="#g">DAVID GEORGE on JORIS</hi>.</hi></p><lb/><p><hirendition="#aq"><hirendition="#in">C</hi>E nom tout ſeul à eſté jusque à preſent de<lb/>
mauvais augure à tout le monde; & la<lb/>
qualitè d’ heretique eſtant trop peu de choſe<lb/>
pour cet Auteur, on à crû luy faire grande gra-<lb/>
ce de ne l’ appeller qu’ hereſiarque ſans y ajou-<lb/>
ter quelque imprecation. Un temps étoit, que<lb/>
je n’ ay ſcû pour qui je devois avoir plus d’ aver-<lb/>ſion pour luy, ou pour le diable méme; tant<lb/>
étoit horrible l’ idée qu’ on m’ en avoit fait<lb/>
avoir: & jamais ſurpriſe ne fut pareille á la mi-<lb/>
enne lorsqv’ ayant leu quelques livres anony-<lb/>
mes, qui me parurent entierement divins &<lb/>
venants du St. Eſprit, j’ apris, que c’étont des<lb/>
ouvrages de cet Auteur. Ma reſſource eſtoit alors<lb/>
de penſer, que ſi le Pere de famille avoit été ap-<lb/>
pellè Beelzebub, il ne falloit pas tant s’ etonner,<lb/>
qu’ on donnoit de tels tilters à ſes ſerviteurs, con-<lb/>
tre qui, ſelon la prophetie du Maître, on devoit<lb/>
dire toutes ſortes de meaux en mentant. Cer-<lb/>
tes il paroit clair comme le jour par les ecrits<lb/>
de cet homme admirable, que c’etoit une ame<lb/>
entierement regencreé en Dieu, vraiement eclai-<lb/>
rée de la lumiere divine, & poſſedée de ſon St. E-<lb/>ſprit, un homme enfin tout Apoſtolique, fort<lb/>& parfait en Chriſt. Le Caractere de cet hom-<lb/>
me divin (pour me ſervir des termes d’un amy“<lb/>
de la verité) eſt, qu’ il ſ’ eſt bien peinè à in-“<lb/>
culquer aus ames ce grand principe du vray“<lb/>
Chriſtianiſme, qui eſt, de connoitre d’ expe-“<lb/>
rience dans la lumiere divine les profondeurs“<lb/>
de la corruption & de la miſere, d’ en porter“<lb/>
interieurement le de uil avec un deſir intime“<lb/>
pour le bien & une vraie averſion pour le mal,“<lb/>& de ne pouvoir étre delivré de l’un & acque-“<lb/>
rir l’ autre, que par la grace de J. Chriſt en-“<lb/>
nous. C’ eſt en un mot d’abaiſſer l’ homme &<lb/>
d’ elever Dieu. Il place l’homme ſi bas, &<lb/>
decouvre tant de raiſon de cet Abaiſſement dans<lb/>ſa Corruption, dans ſes fraudes & dans ſes ma-<lb/>
lices infinies, qu’ on en doit avoir horreur. Il<lb/>
eleve ſi haut la ſouveraine Majeſté de Dieu dans<lb/>ſa ſaintetè, dans ſes jugements & dans toutes<lb/>ſes qualités & condvites, qu’ on doit eſtre en<lb/>
tremblement continuel devant elle, & n’y pen-<lb/>ſer qu’ avec une tres profonde veneration<lb/>& adoration; & il inculque, que c’ eſt en ſe te-<lb/>
nant tres profondement, dans un abaiſſement, &<lb/>
en ſ’ abandonnant par foy à la miſericorde de<lb/>
Dieu en Chriſt, qu’ on ſera repris à la qualitè de<lb/>ſon enfant á la reception de ſon Eſprit, & à la<lb/>
réünion avec cette haute Majeſtê divine. Il<lb/>
anime & exhorte les hommes à la vertu & à leur<lb/>
devoir & tache de détourner d’ eux la colere de<lb/>
Dieu & de les introduire dans un état de ſalut<lb/>
avec une charité ſi ardente, avec des tendreſſes<lb/>ſi paternelles, avec un empreſſement & des in-<lb/><cb/>ſtances ſi intimes &ſi viſcerales, qu’ il ne ſe peut<lb/>
concevoir rien de plus touchant. Ily a une<lb/>
force divinement vive & puiſſante meleé à ſes<lb/>
paroles. Tout cela ètant ce qu’ il y a de plus<lb/>
propre à detrauire l’ Empire de Satan. ce n’ eſt<lb/>
pas de merveille, que cet ennemy du ſalut des<lb/>
hommes ait couvert d’ une nuée de calomnies a-<lb/>
freuſes la vertu & les lumieres de ce veritable &<lb/>
fidele ſerviteur de Dieu, qui à été perſecuté & ca-<lb/>
lomniê de tous & durant ſa vie & apres ſa mort,<lb/>& qui a eu ſon Judas jusques dans ſa famille & en<lb/>ſon propre gendre. Comme il expliquoit ſou-<lb/>
vent l’ Ecriture (ainſi qu’ on vient de dire de<lb/>
Hiel) d’ une maniere interieure, cela à ſervi a ſes<lb/>
ennemis de ſource de calomnies; pour lui en im-<lb/>
puter, qu’ il nioit donc la verité de l’ exterieur,<lb/>
qu’ il auroit nié par exemple les Anges, &<lb/>
les Diables exterieurs, parce qu’ il parloit d’ An-<lb/>
ges & des Diables, qui è toient dans les penſees de<lb/>
l’homme, & ainſi de pluſieurs autres Choſes.<lb/>
Les hereſies, qu’ on luy impute, & qu’ on voit ra-<lb/>
maßées, (par exemple dans Moreri & dans plu-<lb/>ſieurs autres) ne ſont en verité que des calomnies<lb/>ſi grosſieres &ſi impertinentes, qu’ il faut non<lb/>ſeulement n’ avoir jamais lû aucun de ſes livres,<lb/>
mais mesme avoir perdu le ſens pour les luy avo-<lb/>
ir ſuſcitées: Car ce n’ eſt qu’ un amas de Chime-<lb/>
res toutes contradictoires, & dont on peut de-<lb/>
truire les unes par les autres. Ses ſeules lettres<lb/>
(dont on à trois gros Volumes in quarto cha-<lb/>
cun de| quatre parties) ſont plus que ſuffiſantes<lb/>
pour convaincre l’ incredulité la plus opiniatre<lb/>
tant de la veritè & puretè de ſa doctrine & de la<lb/>
fauſſetè des erreurs, qu’ on lui a imputées, que<lb/>
de l’ innocence & de la ſaintete de ſa vie & de<lb/>ſa perſonne. C’ eſt domage que perſonne n’ ait<lb/>
encore entrepris comme il faudroit, & comme<lb/>
il ſeroit fort facile l’ Apologie de la memoire &<lb/>
de la vraie doctrine de ce ſaint homme & il ſeroit<lb/>
à ſouhaitter que Dieu miſt au coeur de quelqu’<lb/>
un de faire paroitre ſi non tous, au moins les plus<lb/>
choiſis de ſes ecrits en meilleur êtat que le fla-<lb/>
mend ancien & presque inintelligibile ou ilsſont,<lb/>& que mesme on en traduiſit quelques uns en d’<lb/>
autres langues. Les ecrits de S. Ephrem & les<lb/>
Homilies de S. Macaire (lequelles ſans contre-<lb/>
dit ſont la plus divine & la plus excellente piece<lb/>
qu’ on ait, de l’ antiquitè) ſont du même Cara-<lb/>
ctere que ceux de cet Auteur & entre les plus re-<lb/>
cens, les ecrits de Herman Herberts en appro-<lb/>
chent beaucoup.</hi></p></div><lb/><divcorresp="#text1"xml:id="ueb1"><head>Das iſt:<lb/><hirendition="#aq"><hirendition="#g">DAVID</hi></hi><hirendition="#b">Georgens</hi> oder <hirendition="#aq"><hirendition="#g">JORIS</hi></hi></head><lb/><p><hirendition="#in">N</hi>Ahme iſt biß <hirendition="#aq">dato</hi> in der gantzen Welt von<lb/>ſehr boͤſem Nachklang/ und die Qvalitaͤt<lb/>
eines Ketzers vor dieſen <hirendition="#aq">Autor</hi> noch viel zu ge-<lb/>
ring geweſen: indem man geglaubet/ man<lb/>
thue ihm noch eine groſſe Gnade/ wenn man<lb/>
ihn nicht einen Ertz-Ketzer geheiſſen/ und keinen<lb/>
Bann-Fluch darzu geſetzet. Es iſt wohl auch<lb/>
eine Zeit geweſen/ da ich (ich weiß nicht warum)<lb/>
mehr Abſcheu vor ihm hatte/ als vor dem Sa-<lb/>
tan ſelbſt: ſo gar ein erſchrecklich Bild und<lb/><hirendition="#aq">Concept</hi> hatte man mir von demſelben ge-<lb/>
macht: und haͤtte wohl niemals kein groͤſſerer<lb/>
Betrug ſeyn koͤnnen/ als der meinige/ da ich et-<lb/>
liche Buͤcher eines unbenannten <hirendition="#aq">Autoris</hi> hatte/<lb/>
die mich innerlich ruͤhrten als Goͤttliche und<lb/><fwplace="bottom"type="sig"><hirendition="#fr">A. K. H. Zuſaͤtze.</hi><hirendition="#aq">b</hi></fw><fwplace="bottom"type="catch">vom</fw><lb/></p></div></body></floatingText></div></div></div></body></text></TEI>
[9/1165]
oder Zuſaͤtze.
und von ſeiner Muͤhe und Arbeit ſoll er noch
ſein Lohn ſeyn/ und ſoll erhoͤhet werden. Aber
wer gaͤlubet unſern Predigten? ſagte der
HErr durch den Propheten Eſaiam.
So weit gehet der Bericht von David
Joris Tode/ welcher zur Ergaͤntzung des
oben aus einem Manuſcripto geſetzten um-
ſtaͤndlichen Lebens-Lauffes dienen kan.
Hierauff folget nun das vorhin gedachte
Judicium eines Frantzoͤiſchen Autoris uͤber
eben dieſen Mann von Wort
zu Wort alſo:
DAVID GEORGE on JORIS.
CE nom tout ſeul à eſté jusque à preſent de
mauvais augure à tout le monde; & la
qualitè d’ heretique eſtant trop peu de choſe
pour cet Auteur, on à crû luy faire grande gra-
ce de ne l’ appeller qu’ hereſiarque ſans y ajou-
ter quelque imprecation. Un temps étoit, que
je n’ ay ſcû pour qui je devois avoir plus d’ aver-
ſion pour luy, ou pour le diable méme; tant
étoit horrible l’ idée qu’ on m’ en avoit fait
avoir: & jamais ſurpriſe ne fut pareille á la mi-
enne lorsqv’ ayant leu quelques livres anony-
mes, qui me parurent entierement divins &
venants du St. Eſprit, j’ apris, que c’étont des
ouvrages de cet Auteur. Ma reſſource eſtoit alors
de penſer, que ſi le Pere de famille avoit été ap-
pellè Beelzebub, il ne falloit pas tant s’ etonner,
qu’ on donnoit de tels tilters à ſes ſerviteurs, con-
tre qui, ſelon la prophetie du Maître, on devoit
dire toutes ſortes de meaux en mentant. Cer-
tes il paroit clair comme le jour par les ecrits
de cet homme admirable, que c’etoit une ame
entierement regencreé en Dieu, vraiement eclai-
rée de la lumiere divine, & poſſedée de ſon St. E-
ſprit, un homme enfin tout Apoſtolique, fort
& parfait en Chriſt. Le Caractere de cet hom-
me divin (pour me ſervir des termes d’un amy“
de la verité) eſt, qu’ il ſ’ eſt bien peinè à in-“
culquer aus ames ce grand principe du vray“
Chriſtianiſme, qui eſt, de connoitre d’ expe-“
rience dans la lumiere divine les profondeurs“
de la corruption & de la miſere, d’ en porter“
interieurement le de uil avec un deſir intime“
pour le bien & une vraie averſion pour le mal,“
& de ne pouvoir étre delivré de l’un & acque-“
rir l’ autre, que par la grace de J. Chriſt en-“
nous. C’ eſt en un mot d’abaiſſer l’ homme &
d’ elever Dieu. Il place l’homme ſi bas, &
decouvre tant de raiſon de cet Abaiſſement dans
ſa Corruption, dans ſes fraudes & dans ſes ma-
lices infinies, qu’ on en doit avoir horreur. Il
eleve ſi haut la ſouveraine Majeſté de Dieu dans
ſa ſaintetè, dans ſes jugements & dans toutes
ſes qualités & condvites, qu’ on doit eſtre en
tremblement continuel devant elle, & n’y pen-
ſer qu’ avec une tres profonde veneration
& adoration; & il inculque, que c’ eſt en ſe te-
nant tres profondement, dans un abaiſſement, &
en ſ’ abandonnant par foy à la miſericorde de
Dieu en Chriſt, qu’ on ſera repris à la qualitè de
ſon enfant á la reception de ſon Eſprit, & à la
réünion avec cette haute Majeſtê divine. Il
anime & exhorte les hommes à la vertu & à leur
devoir & tache de détourner d’ eux la colere de
Dieu & de les introduire dans un état de ſalut
avec une charité ſi ardente, avec des tendreſſes
ſi paternelles, avec un empreſſement & des in-
ſtances ſi intimes & ſi viſcerales, qu’ il ne ſe peut
concevoir rien de plus touchant. Ily a une
force divinement vive & puiſſante meleé à ſes
paroles. Tout cela ètant ce qu’ il y a de plus
propre à detrauire l’ Empire de Satan. ce n’ eſt
pas de merveille, que cet ennemy du ſalut des
hommes ait couvert d’ une nuée de calomnies a-
freuſes la vertu & les lumieres de ce veritable &
fidele ſerviteur de Dieu, qui à été perſecuté & ca-
lomniê de tous & durant ſa vie & apres ſa mort,
& qui a eu ſon Judas jusques dans ſa famille & en
ſon propre gendre. Comme il expliquoit ſou-
vent l’ Ecriture (ainſi qu’ on vient de dire de
Hiel) d’ une maniere interieure, cela à ſervi a ſes
ennemis de ſource de calomnies; pour lui en im-
puter, qu’ il nioit donc la verité de l’ exterieur,
qu’ il auroit nié par exemple les Anges, &
les Diables exterieurs, parce qu’ il parloit d’ An-
ges & des Diables, qui è toient dans les penſees de
l’homme, & ainſi de pluſieurs autres Choſes.
Les hereſies, qu’ on luy impute, & qu’ on voit ra-
maßées, (par exemple dans Moreri & dans plu-
ſieurs autres) ne ſont en verité que des calomnies
ſi grosſieres & ſi impertinentes, qu’ il faut non
ſeulement n’ avoir jamais lû aucun de ſes livres,
mais mesme avoir perdu le ſens pour les luy avo-
ir ſuſcitées: Car ce n’ eſt qu’ un amas de Chime-
res toutes contradictoires, & dont on peut de-
truire les unes par les autres. Ses ſeules lettres
(dont on à trois gros Volumes in quarto cha-
cun de| quatre parties) ſont plus que ſuffiſantes
pour convaincre l’ incredulité la plus opiniatre
tant de la veritè & puretè de ſa doctrine & de la
fauſſetè des erreurs, qu’ on lui a imputées, que
de l’ innocence & de la ſaintete de ſa vie & de
ſa perſonne. C’ eſt domage que perſonne n’ ait
encore entrepris comme il faudroit, & comme
il ſeroit fort facile l’ Apologie de la memoire &
de la vraie doctrine de ce ſaint homme & il ſeroit
à ſouhaitter que Dieu miſt au coeur de quelqu’
un de faire paroitre ſi non tous, au moins les plus
choiſis de ſes ecrits en meilleur êtat que le fla-
mend ancien & presque inintelligibile ou ilsſont,
& que mesme on en traduiſit quelques uns en d’
autres langues. Les ecrits de S. Ephrem & les
Homilies de S. Macaire (lequelles ſans contre-
dit ſont la plus divine & la plus excellente piece
qu’ on ait, de l’ antiquitè) ſont du même Cara-
ctere que ceux de cet Auteur & entre les plus re-
cens, les ecrits de Herman Herberts en appro-
chent beaucoup.
Das iſt:
DAVID Georgens oder JORIS
NAhme iſt biß dato in der gantzen Welt von
ſehr boͤſem Nachklang/ und die Qvalitaͤt
eines Ketzers vor dieſen Autor noch viel zu ge-
ring geweſen: indem man geglaubet/ man
thue ihm noch eine groſſe Gnade/ wenn man
ihn nicht einen Ertz-Ketzer geheiſſen/ und keinen
Bann-Fluch darzu geſetzet. Es iſt wohl auch
eine Zeit geweſen/ da ich (ich weiß nicht warum)
mehr Abſcheu vor ihm hatte/ als vor dem Sa-
tan ſelbſt: ſo gar ein erſchrecklich Bild und
Concept hatte man mir von demſelben ge-
macht: und haͤtte wohl niemals kein groͤſſerer
Betrug ſeyn koͤnnen/ als der meinige/ da ich et-
liche Buͤcher eines unbenannten Autoris hatte/
die mich innerlich ruͤhrten als Goͤttliche und
vom
A. K. H. Zuſaͤtze. b
Informationen zur CAB-Ansicht
Diese Ansicht bietet Ihnen die Darstellung des Textes in normalisierter Orthographie.
Diese Textvariante wird vollautomatisch erstellt und kann aufgrund dessen auch Fehler enthalten.
Alle veränderten Wortformen sind grau hinterlegt. Als fremdsprachliches Material erkannte
Textteile sind ausgegraut dargestellt.
Arnold, Gottfried: Unpartheyische Kirchen- und Ketzer-Historie. Bd. 2 (T. 3/4). Frankfurt (Main), 1700, S. 9. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/arnold_ketzerhistorie02_1700/1165>, abgerufen am 20.11.2024.
Alle Inhalte dieser Seite unterstehen, soweit nicht anders gekennzeichnet, einer
Creative-Commons-Lizenz.
Die Rechte an den angezeigten Bilddigitalisaten, soweit nicht anders gekennzeichnet, liegen bei den besitzenden Bibliotheken.
Weitere Informationen finden Sie in den DTA-Nutzungsbedingungen.
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf
diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken
dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder
nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der
Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden.
Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des
§ 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen
Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung
der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu
vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
Zitierempfehlung: Deutsches Textarchiv. Grundlage für ein Referenzkorpus der neuhochdeutschen Sprache. Herausgegeben von der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, Berlin 2024. URL: https://www.deutschestextarchiv.de/.