Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.La voiture s'arreta devant mon hotel. J'y entrai Je ne savais encore ce que tout cela signi- Maintenant que l'on voyait quel strict in- La chose parut si plaisante a mon coquin, La voiture s’arrêta devant mon hôtel. J’y entrai Je ne savais encore ce que tout cela signi- Maintenant que l’on voyait quel strict in- La chose parut si plaisante à mon coquin, <TEI> <text> <body> <div n="1"> <p><pb facs="#f0058" n="38"/> La voiture s’arrêta devant mon hôtel. J’y entrai<lb/> avec précipitation, obligé, pour gagner ma porte,<lb/> de fendre les flots de la foule, que la curiosité<lb/> et le désir de voir ma personne avaient ras-<lb/> semblée à l’entour. Le peuple criait <hi rendition="#i">vivat</hi> sous<lb/> mes fenêtres, et j’en fis pleuvoir des ducats. En-<lb/> fin, le soir, la ville fut spontanément illuminée.</p><lb/> <p>Je ne savais encore ce que tout cela signi-<lb/> fiait, ni pour qui on me prenait; j’envoyai Ras-<lb/> cal aux informations. On lui raconta comment<lb/> on avait eu la nouvelle certaine que le roi de<lb/> Prusse voyageait dans le pays sous le simple<lb/> titre de comte; comment mon chambellan s’était<lb/> trahi et m’avait fait découvrir; et, enfin, quelle<lb/> avait été la joie publique à la certitude de me<lb/> posséder dans ces murs.</p><lb/> <p>Maintenant que l’on voyait quel strict in-<lb/> cognito je voulais garder, on se désolait d’avoir<lb/> si indiscrètement soulevé le voile dont je m’en-<lb/> veloppais. Cependant, ma colère avait été mê-<lb/> lée de tant de marques de clémence et de gràce,<lb/> que l’on espérait que je voudrais bien pardon-<lb/> ner aux habitans en faveur de leur bonne in-<lb/> tention.</p><lb/> <p>La chose parut si plaisante à mon coquin,<lb/></p> </div> </body> </text> </TEI> [38/0058]
La voiture s’arrêta devant mon hôtel. J’y entrai
avec précipitation, obligé, pour gagner ma porte,
de fendre les flots de la foule, que la curiosité
et le désir de voir ma personne avaient ras-
semblée à l’entour. Le peuple criait vivat sous
mes fenêtres, et j’en fis pleuvoir des ducats. En-
fin, le soir, la ville fut spontanément illuminée.
Je ne savais encore ce que tout cela signi-
fiait, ni pour qui on me prenait; j’envoyai Ras-
cal aux informations. On lui raconta comment
on avait eu la nouvelle certaine que le roi de
Prusse voyageait dans le pays sous le simple
titre de comte; comment mon chambellan s’était
trahi et m’avait fait découvrir; et, enfin, quelle
avait été la joie publique à la certitude de me
posséder dans ces murs.
Maintenant que l’on voyait quel strict in-
cognito je voulais garder, on se désolait d’avoir
si indiscrètement soulevé le voile dont je m’en-
veloppais. Cependant, ma colère avait été mê-
lée de tant de marques de clémence et de gràce,
que l’on espérait que je voudrais bien pardon-
ner aux habitans en faveur de leur bonne in-
tention.
La chose parut si plaisante à mon coquin,
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