Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.le bruit du canon et celui d'une musique bril- Alors une troupe de jeunes filles vetues de Remarque, cher ami, que cette rencontre le bruit du canon et celui d’une musique bril- Alors une troupe de jeunes filles vêtues de Remarque, cher ami, que cette rencontre <TEI> <text> <body> <div n="1"> <p><pb facs="#f0056" n="36"/> le bruit du canon et celui d’une musique bril-<lb/> lante et guerrière se firent entendre à la fois.<lb/> Enfin, un <hi rendition="#i">vivat</hi> universel retentit dans les airs.</p><lb/> <p>Alors une troupe de jeunes filles vêtues de<lb/> blanc, s’avança à la portière de la voiture; la<lb/> plupart étaient d’une grande beauté, mais l’une<lb/> d’elles les éclipsait toutes, comme l’aurore fait<lb/> pâlir les étoiles de la nuit. Elle s’avança la<lb/> première en rougissant, et fléchissant le genou,<lb/> me présenta, sur un riche coussin, une couronne<lb/> de laurier, de roses et d’olivier. Je ne compris<lb/> pas le compliment qu’elle m’adressa en balbu-<lb/> tiant; je n’entendis que les mots d’amour, de<lb/> respect, de majesté; mais le son de sa voix<lb/> fit tressaillir mon coeur. Je crus retrouver tra-<lb/> cés dans ma mémoire les traits déjà connus de<lb/> cette figure céleste. Cependant le choeur des<lb/> jeunes filles entonna les louanges d’un bon roi,<lb/> et chanta le bonheur de ses peuples.</p><lb/> <p>Remarque, cher ami, que cette rencontre<lb/> avait lieu en plein soleil, et moi, privé de mon<lb/> ombre, je ne pouvais me précipiter hors de cette<lb/> prison roulante où j’étais enfermé, je ne pou-<lb/> vais tomber à mon tour aux genoux de cette<lb/> angélique créature; ô que n’aurais-je point en<lb/></p> </div> </body> </text> </TEI> [36/0056]
le bruit du canon et celui d’une musique bril-
lante et guerrière se firent entendre à la fois.
Enfin, un vivat universel retentit dans les airs.
Alors une troupe de jeunes filles vêtues de
blanc, s’avança à la portière de la voiture; la
plupart étaient d’une grande beauté, mais l’une
d’elles les éclipsait toutes, comme l’aurore fait
pâlir les étoiles de la nuit. Elle s’avança la
première en rougissant, et fléchissant le genou,
me présenta, sur un riche coussin, une couronne
de laurier, de roses et d’olivier. Je ne compris
pas le compliment qu’elle m’adressa en balbu-
tiant; je n’entendis que les mots d’amour, de
respect, de majesté; mais le son de sa voix
fit tressaillir mon coeur. Je crus retrouver tra-
cés dans ma mémoire les traits déjà connus de
cette figure céleste. Cependant le choeur des
jeunes filles entonna les louanges d’un bon roi,
et chanta le bonheur de ses peuples.
Remarque, cher ami, que cette rencontre
avait lieu en plein soleil, et moi, privé de mon
ombre, je ne pouvais me précipiter hors de cette
prison roulante où j’étais enfermé, je ne pou-
vais tomber à mon tour aux genoux de cette
angélique créature; ô que n’aurais-je point en
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