courroies. J'y puisai, et en retirai dix pieces d'or, puis dix autres, puis encore dix, et tou- jours dix. -- Je lui tendis precipitamment la main. -- "Tope! dis-je, le marche est conclu, "pour cette bourse, vous avez mon ombre." -- Il me donna la main, et sans plus de delai se mit a genoux devant moi, je le vis avec la plus merveilleuse adresse detacher legerement mon ombre du gazon depuis la tete jusques aux pieds, la plier, la rouler, et la mettre enfin dans sa poche.
Il se releva, quand il eut fini, s'inclina de nouveau devant moi, et se retira dans le bos- quet de roses. Je crois, que je l'entendis rire en s'eloignant. Pour moi, je tenais ferme la bourse par les cordons; la terre etait egalement eclairee tout autour de moi, et je n'etais pas encore maeitre de mes sens.
courroies. J’y puisai, et en retirai dix pièces d’or, puis dix autres, puis encore dix, et tou- jours dix. — Je lui tendis précipitamment la main. — «Tope! dis-je, le marché est conclu, «pour cette bourse, vous avez mon ombre.» — Il me donna la main, et sans plus de délai se mit à genoux devant moi, je le vis avec la plus merveilleuse adresse détacher légèrement mon ombre du gazon depuis la tête jusques aux pieds, la plier, la rouler, et la mettre enfin dans sa poche.
Il se releva, quand il eut fini, s’inclina de nouveau devant moi, et se retira dans le bos- quet de roses. Je crois, que je l’entendis rire en s’éloignant. Pour moi, je tenais ferme la bourse par les cordons; la terre était également éclairée tout autour de moi, et je n’étais pas encore maître de mes sens.
<TEI><text><body><divn="1"><p><pbfacs="#f0031"n="13"/>
courroies. J’y puisai, et en retirai dix pièces<lb/>
d’or, puis dix autres, puis encore dix, et tou-<lb/>
jours dix. — Je lui tendis précipitamment la<lb/>
main. — «Tope! dis-je, le marché est conclu,<lb/>
«pour cette bourse, vous avez mon ombre.» —<lb/>
Il me donna la main, et sans plus de délai se<lb/>
mit à genoux devant moi, je le vis avec la plus<lb/>
merveilleuse adresse détacher légèrement mon<lb/>
ombre du gazon depuis la tête jusques aux pieds,<lb/>
la plier, la rouler, et la mettre enfin dans sa<lb/>
poche.</p><lb/><p>Il se releva, quand il eut fini, s’inclina de<lb/>
nouveau devant moi, et se retira dans le bos-<lb/>
quet de roses. Je crois, que je l’entendis rire<lb/>
en s’éloignant. Pour moi, je tenais ferme la<lb/>
bourse par les cordons; la terre était également<lb/>
éclairée tout autour de moi, et je n’étais pas<lb/>
encore maître de mes sens.</p></div><lb/><milestonerendition="#hr"unit="section"/><lb/></body></text></TEI>
[13/0031]
courroies. J’y puisai, et en retirai dix pièces
d’or, puis dix autres, puis encore dix, et tou-
jours dix. — Je lui tendis précipitamment la
main. — «Tope! dis-je, le marché est conclu,
«pour cette bourse, vous avez mon ombre.» —
Il me donna la main, et sans plus de délai se
mit à genoux devant moi, je le vis avec la plus
merveilleuse adresse détacher légèrement mon
ombre du gazon depuis la tête jusques aux pieds,
la plier, la rouler, et la mettre enfin dans sa
poche.
Il se releva, quand il eut fini, s’inclina de
nouveau devant moi, et se retira dans le bos-
quet de roses. Je crois, que je l’entendis rire
en s’éloignant. Pour moi, je tenais ferme la
bourse par les cordons; la terre était également
éclairée tout autour de moi, et je n’étais pas
encore maître de mes sens.
Informationen zur CAB-Ansicht
Diese Ansicht bietet Ihnen die Darstellung des Textes in normalisierter Orthographie.
Diese Textvariante wird vollautomatisch erstellt und kann aufgrund dessen auch Fehler enthalten.
Alle veränderten Wortformen sind grau hinterlegt. Als fremdsprachliches Material erkannte
Textteile sind ausgegraut dargestellt.
Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838, S. 13. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/19_ZZ_2786/31>, abgerufen am 17.02.2025.
Alle Inhalte dieser Seite unterstehen, soweit nicht anders gekennzeichnet, einer
Creative-Commons-Lizenz.
Die Rechte an den angezeigten Bilddigitalisaten, soweit nicht anders gekennzeichnet, liegen bei den besitzenden Bibliotheken.
Weitere Informationen finden Sie in den DTA-Nutzungsbedingungen.
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf
diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken
dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder
nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der
Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden.
Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des
§ 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen
Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung
der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu
vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
2007–2025 Deutsches Textarchiv, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften
(Kontakt).
Zitierempfehlung: Deutsches Textarchiv. Grundlage für ein Referenzkorpus der neuhochdeutschen Sprache. Herausgegeben von der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, Berlin 2025. URL: https://www.deutschestextarchiv.de/.