labyrinthe de verdure, pour se reposer, plus loin, sur l'immensite de l'Ocean. La perspective etait en effet magnifique.
Un point lumineux se faisait remarquer a l'horizon, entre le verd fonce des flots et l'azur du ciel. -- "Une lunette! s'ecria M. John." A peine les laquais, accourus a la voix du maeitre, avaient entendu ses ordres, que deja l'homme en habit gris, s'inclinant d'un air respectueux, avait remis la main dans sa poche et en avait tire un tres-beau telescope qu'il avait presente a M. John.
Celui-ci, considerant l'objet lointain, annonca a la societe que c'etait le vaisseau qui, la veille, etait sorti du port, et que les vents contraires retenaient a la vue des cotes. La lunette d'ap- proche passa de mains en mains, mais ne re- vint point dans celles de son proprietaire. Quant a moi, j'examinai cet homme avec surprise, et je ne pouvais comprendre comment un si long instrument avait pu tenir dans sa poche; mais personne ne semblait y prendre garde, et l'on ne s'inquietait pas plus de l'homme en habit gris que de moi.
On offrit des rafraichissemens; les fruits les
labyrinthe de verdure, pour se reposer, plus loin, sur l’immensité de l’Océan. La perspective était en effet magnifique.
Un point lumineux se faisait remarquer à l’horizon, entre le verd foncé des flots et l’azur du ciel. — «Une lunette! s’écria M. John.» A peine les laquais, accourus à la voix du maître, avaient entendu ses ordres, que déjà l’homme en habit gris, s’inclinant d’un air respectueux, avait remis la main dans sa poche et en avait tiré un très-beau télescope qu’il avait présenté à M. John.
Celui-ci, considérant l’objet lointain, annonça à la société que c’était le vaisseau qui, la veille, était sorti du port, et que les vents contraires retenaient à la vue des côtes. La lunette d’ap- proche passa de mains en mains, mais ne re- vint point dans celles de son propriétaire. Quant à moi, j’examinai cet homme avec surprise, et je ne pouvais comprendre comment un si long instrument avait pu tenir dans sa poche; mais personne ne semblait y prendre garde, et l’on ne s’inquiétait pas plus de l’homme en habit gris que de moi.
On offrit des rafraichissemens; les fruits les
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labyrinthe de verdure, pour se reposer, plus
loin, sur l’immensité de l’Océan. La perspective
était en effet magnifique.
Un point lumineux se faisait remarquer à
l’horizon, entre le verd foncé des flots et l’azur
du ciel. — «Une lunette! s’écria M. John.» A
peine les laquais, accourus à la voix du maître,
avaient entendu ses ordres, que déjà l’homme
en habit gris, s’inclinant d’un air respectueux,
avait remis la main dans sa poche et en avait
tiré un très-beau télescope qu’il avait présenté
à M. John.
Celui-ci, considérant l’objet lointain, annonça
à la société que c’était le vaisseau qui, la veille,
était sorti du port, et que les vents contraires
retenaient à la vue des côtes. La lunette d’ap-
proche passa de mains en mains, mais ne re-
vint point dans celles de son propriétaire. Quant
à moi, j’examinai cet homme avec surprise, et
je ne pouvais comprendre comment un si long
instrument avait pu tenir dans sa poche; mais
personne ne semblait y prendre garde, et l’on
ne s’inquiétait pas plus de l’homme en habit gris
que de moi.
On offrit des rafraichissemens; les fruits les
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Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838, S. 5. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/19_ZZ_2786/21>, abgerufen am 16.02.2025.
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